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LETTRES
jé
vous répéterois ce qui en a été dit dans la lettre
du pere Tarillon (
1) •
.. Pour ce qui est de moi, je dois me contenter de
m'appliquer uniquement
a
l' étude des langues. Je
me hasarde déja
a
faire le c¡Héchis1ne aux enfans ,
et
j'espere, avec le secours de Dieu, ette bientót en
état de soulager nos peres missionnaires qui sont
surchargés de travail pendant le jour , et sonvent
pendant la nuit. Je suis chargé de leur part .. mon
révérend pere, en vous écrivant cette lettre, de vous
demander de nouveaux onvriers. Je joins ma voix
a
la leur, étant déja témoin, depuis que je suis ici ,
du besoin que n
ous avons d'un plus gtand nombre
de
missionnaires
da.nscette florissante missiun.
. Le pere Adrien Verzeau , notre supérieur, donne
\ous ses soins
a
l'instruction des esclaves qui sont ici
en grand nombre.
Il
profite de leur misere extreme
pour faire entrer lrs uns dans le chemin du salut,
et les ·autres dans le sein de l'Eglise catholique.
Un
de nos plus anciens missionnaires, septuagénaire, qui
cultive cette mission depuis quarante ans , soutient
le poids du jour avec un courage admirable.
Il
fut
pris il
y
a
quelques années par les Algé1:iens, et souf–
írit avec une patience héroiºque ,
l'
espace de deux
ans, un tres-rude esclavage. Nous avons eu depuis
le malheur de faire deux grandes pertes dans la per–
sonne du pere
Fran~ois
l'Estringant , natif d'Or- ·
léans, et dnns celle du pere
Fran~ois
Braconier, de
la
province de Champagne.
Le premier étoit entré dans la compagnie avec un
désir ardent de consacrer sa vie au service de Dieu
et du prochain, a·ans les missions étrangeres: il fnt
destiné
a
ce1les que nous avons dans le Levant.
Il
étoit né avec toutes les qualités propres
a
gagner des
ames
a
Dieu.
Il
s'en est servi tres-avantageusement
(1)
C'est la premiere de ce volume.
pendan't