ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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l'autre. Les marchands
y
étalent lenrs différentes
marchandises avec autant d'a1·t qu'on le fait dans les
galeries du palais
a
París. Cet arrangement indus–
trieux excite la curiosité des yeux et le désir d'ache–
ter. Ces boutiques n'ot?-t de jour que par les ouver–
tnres de leur dome. Ces domes, qui sont couverts·
de plomb , mettent les marchands et leurs marchan–
dises, et ceux qui les achetent,
a
couvert des injures
du temps.
Smyrne avoit autrefois d'anciens monumens qui
contribuoieut
a
sa gloire ; mais les Turcs ' peu
Cl:l–
rieux de l'antiquité, les ont laissé périr. On doit re–
g1·etter sur-tout la ruine presque totale d'un amphi–
théatre, dans lequel un grand nombre de martyrs
on~
généreusement offert le sacrifice de leur vie pour la
défense de notre sainte foi.
Mais le temps, qui détruit tout, n'a
1
pu effacer la
mémoire précieuse du martyre de saint Polycarpe. A
l'age de quatre-vingt-six ans, et apres avoir gou....
verné l'espace de soixante-six années cette église, oú.
saint Jean l'avoit envoyé, il
fut
bn'\lé
vif,
pendant
qu'a haute voix il bénissoit Dieu de la grace du mar–
tyre qu'il lui avoit accordée.
Nos Chrétiens l'honorent ici comme leur pere, et
l,eur protccteur aupres <le Dieu; et vont, par respect
et par dévotion, visiter les restes de l'amphithéatre
qui
re~ut
ses cendres.
Ils honorent pareillement la mémoire d'un jeune
homme nommé Germanicus, qui, dans le
m~me
temps et pour Jésus-Christ, fut exposé aux betes.
Ces grands exemples d'un courage héroiºque, et
ceux de nos anciens missionnaircs qui marchent sur
leurs traces, sont de puissans motifs qui nous ani–
ment en
commen~ant
la vie évangélique.
Je ne
m'arr~te
pas' mon révérend pere'
a
vous
faire ici le détail de leurs bonnes ceuvres , parce que