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LETTRES
rables de eette étude, qui est d'autant plus néces–
saire , que l'on ne . peut espérer de fruits de son
ministere, qu'autant qu'on s'est rendu familier
le
langage du pays.
Nous avons la consolation de trouver id beau–
coup plus d'occupation qu'en France; elle n'a ja–
mais manqué qu'a ceux qui ont négligé de se donner
de bonne heure
a
cette étude.
La ville seule de Smyrne offre aux missionnaires
un champ 'spacieux ' oú il y a différentes récoltes
a
faire. Cette ville avoit l'honneur autrefois d'
~tre
nommée la premiere des sept églises de l'Asie ; les
états-gérréraux du pays s'y tenoient. Elle est encor
aujourd'hui une des plus célebres villes de l'e;IDpir
ottoman. Le commerce y est tres..-florissant. Son golfo
est p:resque continuellement rempli de vaisseaux
frangais , anglais , hollandais , vénitiens et génois. Ils
y
viennent pour enlever des soies de Perse, du co–
tc;m,
des camelots tabisés d'Angoura, des huiles, du
tabac et de la scammonée. Les Arméniens y appor–
tent, par terre, grande quantité de ces marchan–
dises.
La ville est assez grande. Elle n'a pour sa d.éfense
qu'un vieux chatean qui est sur le bord de la roer.
Deux cents janissaires avec trois galeres y font
la
garde. On compte d-ans Smyrne soixante mille
habitans ou environ , tant Turcs, qu'Arméniens ;
J
uifs , Grecs et Francs. Chaque nation demeure dans
un quartier sé.paré; celui des Firancs s'étend le long
de la mer, et est sans contredit 'le plus beau.
Les maisons, pour la plupart, ne sont construÍtes
que de bois ; m'ais depuis les derniers incendies qui
ont afiligé la ville , ceux qui rebatissent emploient ,
autant qu'ils peuvent, de meilleurs matériaux.
Les mosquées ne sont pas belles; les bazars sont
plus heaux. Ces bazars sont de longues rues, qui ne
contiennent qne des boutiques dont l'une tient
a