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L'ETTRES
sen times alors un froid des plus piqual'.ls, qui .rious
obligea ' et tous
no~
officiers '
a
nous vetir de nos
habi:ts les plus chauds.
N
ous n'étions éloignés de Smyrne que·d'une honne
joumée de chemin; nous espérions la faire; mais le
vent devint si foihle qu'a peine pouvions-nous avan–
cer. Nous etl.mes de plus un contre-temps
q~lÍ
nous
ariÉ!ta.
A
la pointe du jour nous découvrlmes ciñq
hatimens turcs qui alloient de Constantinople
a
Scio.
Une sultane de trente pieces de canon s'étant déta–
chée des quatre autres batimens, s'approcha de nous,
et nous cria de venir.
a
bord. Comme nous n'étions
pas les plus forts,
il
fallut obéir
s~ns
dire le .petit mot.
· Le capitaine de la sultane
fit
monter notre capi–
taine sur son vaisseau , et
il
envoya trois Turcs pour
nous visiter. Heureusement ils ne trouverent aucune
marchandise de contrebande. Lorsqu'ils en etuent
fait leu:r; rapport, le commandant des cinq vaisseanx
turcs se contenta de beaucoup
int~rroger
notre éa–
pitaine sur l'état de Malte et de Sicile , et nous le
Penvoya.
.
Notre capitaine
a
son retour saina les vaisseaux
turcs d'un coup de canon. lls nous rendirent le
~eme
salut, et continuerent leur route.
La bonace, et ensuite un vent
contrai.reretar–
derent notre entrée dans le golfo de Smyrne. Enfin
le moment vint de pouvoir dou:bler le cap de Bou–
roun, qui esta la pointe
du
golfe de Smyme.
Nous fümes charmés de son point de vue.
Ce
golfe a environ quinze lieues de longueur et cinq
de largeur. Ses coteaux sont couverts d'oliviers.
Nous ;voyions en.perspective- grand nombre de vais–
seaux qui étoient a la rade , et Smyrne termin0it
notre vue.
N
ous y arrivames le
23
de
f
évrier vers le mi
di.
Notre voyage sur roer
fut
de cinquante-sept jours,