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LETTRES ÉDIFIANTES

une différence bien considérable.

Les

Turcs

uniquement attachés

a

la maison O_ttomane

iraient plutot se chercher un Souverain

parmi les Ta.rtares de Crimée, que de con–

sentil' jamais a se soumettre a un e autre fa–

mille, quelcrue cons1dérable qu'elle

fut.

La,

jamais Vi sir ni Bacha n'osa se

flatte l'

de mon–

ter sur le Trone; et

la

vénération des Peuples

pour le sang Ottoman est telle·, qu'a la seule

l ecture des ordres du Prince qui en est issu

et qui gouverne, le Seigueur le plus puis–

Mnt

ele

l'Empire se fait un devoir de Reli–

gi on de soumettre sa tete au coup mm·tel et

de présenter son cou aux bourreaux. _

La vénédHÍon des Mogols n'est pas moins

grande pour leur Empereur. Ils. se regardent

tous moins comme ses

s.uj

·ets que comme ses

esclaves. Mais leur soumission et leur atta–

chenlent se bornent uniquement au trone

de Tamerlan , sans qu'ils se mettent beau ;..

coup en peine de quel nom ou de quelle

fam ille est celui par qui il ·est occupé. Tout

homme qui chez eux est maitre du sceau.

de l'Empi_re, est en meme-temps

leurm.fl

'ltre

et leut' E m

perem~.

Ils le respecten

t,

Iui obéis..

sent et lui paient tribut. Il n'appartient qu'a

lui de distribut;>r les charges, les titres et les

honneurs ; lui seul peut nommer ,aux Gou–

vernemens. Ma1s ce Prince si grañd

~t

si

puissant, n'a pas. un seul homme de troupes

ases orches, Toutes les forces de l'Empire

sont entre les mains des lVlinistres , des–

Onu·has, et des autres Grands de l'Empire ;