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~S

z.

P. N A

TA

L.

A

1 E X

A

N D R I EP

1STO

L

JI!:

mifericorde

&

par la liberalité de Dieu

,

n' efi rejettr!e d'aucun

c~ur

pour

clur qu

5

il

pui/Je itre , parce que Dieu la donne pour óter

d'

abord la dureté du cwur

(a)

Commen t peut on perdre le don de perfeverance, qui fait

qu~

l'on

ne perd poim ce

qu\n pouvoit

perdre? •••

Dieu

a

commandé

que

les S aints

luy

di(ent,

l

enous

laiffez

p0111t

fuccomÍJer

a

la tentation •

J:'t

ainfo tous

CCIUX

qui font exauces dans Cette de–

mande qu'ils luy funt

,

ne tombent point dqns La tentation de defobéiffance

&

de re–

volee par laque/le ils puiDent perdre ou

fo ient dignes de perdre

la

perfeverance

dan1

la vie fainte

• .

Comme le P.

Daniel fent

bien que

ces

paffages de

S. Auguíl:in

vous

incom–

modent, mes

R[{.

PP.

&

que l'idée

qu'1ls

onnenr namrellement

a

l'eCpric de

la

pui ffan ce de la Grace

e{l:

qu'elle e!t efficace par elle meme,

non parle

con–

fentement de la volonté prévu

p

r

la

fc ience moyenne indépendamm

nt

du

decr

t'

c'eíl:

a

d i

re de

tOUt

aéte de

la

1

volon té de Dieu' il s'eH imagtné

qu'il

les pouvoit éluder, en difant

ct,u'll ne

les

faut

pas entendre dans

toute

la

force

de

leurs

termes.

Zl

y

a,

dit-il ,_

d

la verité daru ce Saint Pere quelques paffages

,

le[quels élant pris dans toute la force de leurs termes, femblent donner d la puijfance–

de la Grace que!que chofe que les Theologiens de

la Socier.e luy re/ufent

• • • •

Cu

pa!Jages pris

d la

rigueur de la lettre

,

fzgnifient

que

la Grace

impofe

d

l'homme

la

neceU1té de luy obéi r ,

&

luy ote le pou'l1oir de luy refifier.

Cela eft faux, mes

RR.

Peres , c'dt une vifion de v8tre Prophete ,

&

une imagination tres mal fon ...

dée. Parler ainfi , c'eíl: ne pas entendre

S.

Augufiin ;

e'

eíl: parler comme les

Demipelagiens, qui objeB:oient

a

e.e Saint Doéteur que fa doB:rine for

la

Grace

&

fu r

la

PréJeHiuation impofoit une neceffiré· fatale : e'

eíl

parler comme les

Moines d'Adrumet ,

qm

difoi ent

que

le Sylleme de S. Auguíl:in

fur

la Grace

dérruifoi t la liberté,

&

que

(i

la

Grace

eü:

efficace

&

viB:orieufe par elle-me–

me;

il

ne faut plus repr.endre

ny

corriger les pecheurs, mais prier íeulement

D ieu qu'Jl leur donne cette grace, qui les fera agir avec ui1e force invincible.

C' H

parler comme les Lutheriens

&

les Calvíniíl:es,

qui

abufenr

de

ces paf–

fage s

de

S.

AuguH: in .• C'eíl:_

a

dire enGOre un coup avec

les

Demipelagiens ,

que S. A

ugufiin n'a

pas parlé exaétement ; que

fa

doétríne

&

fes

expr~füons

for les mar ieres de la Grace

&

de

la

Prédefüoation font outrées. Ce

que

vo–

tre

P. Daniel nous dit eíl:

done

une chanfon,

qui

n'eft nouvelle que dans

les

termes

:

elle efr la

m~rne

dans le fens qu e ce\le des Demipelagiens ,

&

íl

lci

chante fur le

m~me

air que

ces

ennemis de la Grace. L'Aut ur des Capitules

joints

a

la Lettre du Pape Ce leíl:in

l.

aux

E

v~ques

de

France , dit que

parmJ

ceux

méme qui font profeffion

d~étre

Catholiques

,

il

y

en

a qui par malice

ou par

ignorance perfo{lent dans des f entimens herétiques

&

cvndamnez,

&

qui

ofent s'élever

contre les Saints Doéteurs

qui

ont établi les

vel'it~z

Catholiquei. lis ne font nulle d1f-_

ficulr é de dire anatbeme d Pelage

&

a

Celefiius;

&

cependant ils attaquent ceux ,qui

nous reconnoiffons pour nos Maítres,

(b)

&

les décrient comme s'ils avoient e cede

&

outrG la matiere

Magiffris

tamen nofiris

tamquam neceff.arium modum exce!ferint

,

obloquuntur

Peur

on

d1re qu' il ne fau t point entendre les paífages

de S. Au–

gul

in fe lon la rigueur des termes dans

1

Livre de

la Correétion

&

de

la.

Grace,

aans

un Livre

plein d'une autorite divine,

dans un Livre

dom

ladofirine

efi

fainte

&

apofiolique,

dans

un

Livre

ou

il a repondu pleinement

&

parf4itement

a

tvutes les quefi10ns fu r lefquelles il pouvoit ;ire confulte toucbant le m)'{tere de la.

Grace,

comme <l it

S.

Profper?

P

ut-on dire qu"'il ne faut pas

pr ~ n

re les ex–

p~e!fions

_de

. Auoufün

[i

Ion b rigueur

&

la proprieté

~e~ t_e~·mes ~

dau un

Ltvre

qui

eíl: la clef de toute

fa

doétrine

&

de

celle

de

1

Egli

e

for

la

Gra

ce

&

fur

le

Li bre Arbi tre ,

&

qui explique netrement coute l'ceconomie e.le

1a

Gr

ce

(a)

L:"b. de DolT. Per[ev. c. 6.

(b)

S.

A11guflin .