![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0994.jpg)
980
P. NATAL. ALEXANDRI EPUTOt lR
do ient que le bon ufage de
la
liberté que Dieu prévoyoit par
Ja
fclen~~
mó:
yenne , fe devoit faire fans la grace •
(a)
D'ou
il
conclut que Je Syfléme des
Jefuires .n'a rien de commun avec celuy des Demipelagiens, parce que
felon
les Theologiens de Jeur Compagnie , lorfque Dieu prévoit qu'un I nfidele fe
convert iroit s'il luy donnoit une telle grace, il conno.k que cette converfion
ne feroit
pas
l'~uvrage
de la
l~berté tou~e ~eule, m~is
de la liberté a idée par
la Grace,
&
prevenue par la Grace.
Ma1s
11
fauc n enrendre pas l'étac de
la
queílion ,
&
n'avoir jamais fait d'attention
a
la
maniere done S. Profper
&
H ilaire la propoferent
a
S.
Augufiin par
leurs Lettres , pour ne pas comber
d'a ccord qu e les Demipelagiens prétendoient que le bon ufage de la liberté
qu e Dieu prévoyoit par la fc ience des conditionelles avant le decret abfolu
de
fa
voloncé, fe devoit fair e avec le íecours de laGrace; mais d'une Grace
generale donnée
a
tous, que les Theologiens de l'Ecole appellent
fuffifante,
&
que
l'homme pouvoic rend re efficace par fon confentement
ou
ine.fficace
par
fa
refiílance.
H~c
enim ipforum definitio ac profeffio efi .•• Neminem per opera fua, fed
per Dei gratiam regeneratione fa lva ri
•..
(b) Pene omnium par invenitur
&
una fenten–
tia ,
qna propofitum
&
pritdeflinationem fecundum
pr~fcientiam
rr:ceperunt;
ut
ob
boe
Deus alios vafa honoris, alios vafa
contumeli~
fecerit,
quia
fi.1tem uniufcuj ufque
prifvi–
derit
&
Jub ipfo
Grati~
adjutorio
fo
qua futurur effet voluntate
&
aélione prcEfcierit.
(e)
Ce faic fe prou ve encore plus clairement par le Poeme de S. Profper con..
tre les Ingra ts,
ou
il expli que aint'i le fentiment des Demipelag iens:
La Grace par
JE
sus
en nos . ames emprainte
,
Qui nous rend membres S aines de fon Eglife
Sainte,
Cette Grace ineffable efl telle parmy vous,
Q.u'd taus t!tant offerre, elle efl commune
a
tous
•
C'efl un bien general,
&
JE
sus
nous la donne,
Y oulant nous
f
awl.ler
tous, fans exclure perfonne.
Mais l'homme appercevant cette haute clarté,
Meut lui
me
me vers Dieu fa propre liberté ;
Luy
m;me ouvre fon c<eur
a
-
la Grace nouvelle,
Et par fon propre choix fu1t la voix qui l'appelle •
.Ainfo lorfque l'e{prit gcute la verité ,
Tout homme également a cette li6erté,
QJ4'
ayant re
fu
du Ciel cette beureufe lumiere,
Il
peui perfeveref dans fa fainte carriere,
.
Vieu
ne manquant j amais de feconder les
'Va?UX,
E t benir les efforts des efprits genereux.
,
·
Mais comme en cette guerre ou vit l'homme fidele,
L 'un
fe rend tiede
&
l~he,
&
l'
autre ple
in
de zelt ;
E t comme la chair fo ible ,
&
l'attrait des plaifirs
Porte
l'
ame égarée en cent divers defirs,
Q.uelques uns de leur gre f e jettent dans le v ice,
Qui
pouvo fen t demeurer fe rmes dans la ju[lice
•
T u v ois tes fentimens trt1cés en ce tableau
;
M
ais f ais v oir les raifons de ton
dogme nouveau
¡
Les Demi
pelag.je.nsd ifoient que Dieu
voulo.itfauver rons les hommes,
s'1 l~
vouloient e
ux-mémesetre fauvés.
ils
f
ourenoient que
cec ee
volonté étoit égale
a
l'égard de tous; qu'en vert u d; cette volonté il
~onnoic ~ª.
gra~e
a to.usmais
une grace fou mife
a
leur l iberté ; qu'i l préde íli no1c ceux,qu Jl. prevo
yo1t en de–
voir faire un bon ufage en la rendant effi cace ,
&
en determtner
la
v~rtu
par
leur confentement. S. Pro fper refu te aiofi cette erreu r apres
~.
Augufün:
E/l-ct
(.i)
L.ttt. rm P, A/ex.
p,
16,
&
17,
(b) P;ofper
Epi/},
11dS,
.d.ug,(e) S. Profper
Poeme~ontre
les
lngmtsl