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976

P. NATAL. AlEXANDRt EPISTQL )E

dre , qúi

.ne fe

regarde que cornme un petit efquif aupres

de

ces

illulkes

Pre.:

lats ,

qui

fone comme . de grands Vaiíleaux chargés du pain

d'

une doéi:rine

falutaire , qu'ils difiribuent .:tu Clergé

&

au peuple , done le S. Efpri t leur a

confié la conduite •

Sub illis velut onerariir navibus ego navicula delitefco

peut

d1re ce Doéteur apres un Pere de l'Eglife. Entrez dans les

m~mes fenti~ens

&

ne vous Iaiífez pas emporter

a

tout vene de doétrine • C'eíl: une

erreu~

de

croire

qu'

on puiffe expliquer les myíteres de la Prédeíl:ination

&

de

1.t

Grace de Jefus-Chriíl: par des

fyíl~rnes

que l' imagination

&

l,efprie huma in

fe forment , comrne

on

explique les Phenomenc:l6 de la Nature felon le

fylle–

me

d,e Copernic

&

de

Tycho •

(a)

Nous ne devons parler de ces

-myfrerc:s

impenetrabl s que felon les Regles de

la

Foy ,

&

la DoB:rine de l' Eglife •

C'eíl: une erreur dJattribuer

a

la

Grace

de ) efus -Chriíl: un empire

&

u'n

do–

maiAe tyrannique fur la volonté de l'homme , en admettant comme Calvin

une Grace

~eceffica nte

• C'efi une erreur, de n'attribuer

a

la Grace de Jefus .

Chriíl: avec les Demi pelagiens, qu' un empire

&

un domaine polirigue

for nos

volontez ,

faifant

dépendre fon éficaciré des circonftances exterieures ,

&

du

bon ufage du libre arbitre que Di eu prévoit par une fcience moyenne, mais

qu'i l ne decerne pas,

&

par confequent qu'tl

ne

prévienc

poinc ,

&

qu'il

ne

fa it point produire

a

la volonté ; parce que Djeu ne fait

rien

dans le rems

que ce

q' jl

a decerné

&

préordonné daus

fon

confeil eternel , felon les

prin ...

cipes de S. Auguílin. La vericé qui tient le milieu entre ces deux erreurs, eíl: ·

le fentiment

de S.

Auguain, de

S.

Thomas

&

de fon

F.cole;

f~avoir,

que

la

Grace de Jefus-Chriíl: a un empire

'&

un domaine abfolu, fouver<l in

&

mo–

narchique

for

les volomés des hommes

~

qu"elle les applique

a

toures

l

=s aéHons

de

piecé ;

qu'elle les faie

agir; qu'elk .

les attire d' une maniere tres force , tres

éficace, toujours infaillible, viétorieufe

&

in

vincible, mais tres douce,

en mé–

nageanc la liberté done Dieu efr

.l'

Auteur, en l'enlevant, en Ja pouílant tome

rebelle qu'e lle eíl, fans la c-0ntraindre

&

fans la necefficer ,

&

en luy faifant

aimer le bien, parce que

i)ieu

a plus nos volomés en fon pouvoir, que nous

ne les avons nous-memes. S. Profper explique admirablement

ce

doux ernpire

de

la Grace toute-puiífante du Sauveur, efficace

par

elle-m~me, ind épend~

ue

de la

fituation

du

creur hurnain ,

&

de

toutes les circonfiances exterieures ,

da.ns

fa

feconde

partie

de

fon

Poi!me contre les Ingrats.

Mais la Grace de Chrifi par Chrifi toute-puiffante

,

Gueril bien autrement une ame languiffante.

Elle qui

d~

Dieu

m¡~e

t/l

l'

efpril

&

la main.

;

r

Jit

commtnce

&

/init fon

ouvra,~e

divin

~'on

foil ou

jeune,

lou

vieU,

cm

richf,

º"

miferab/.e ,

Lorfqu'ellt

Vtul agir,

toui

l·ems

e-/l favorablt.

R itn ne fa it

re{i/lance

a

fon

puiffant fecours,

La dNrelé iu catur n'

arr·;1-e

point fon cours,

El toul le vain

pouvoir di

la

caufe fecondi,

Cede

a

fes

baurs

cleffeins

con¡m arvant le monde

Nul

bomrne par

fes

foins

n'

entre en ce grand ejfet

:

EUe

feu le le peut, elle feule le fait

;

Et

fans a14cun minifire, agi/Jant par {o-y-m;me.

Exerct {.ur

les

caiun cet .empire

{irtpreme.

.

.

Parlez

ainfi

de

la Grace de Jefus-Chriíl:,

&

de

fa maniere

~'ag1r,

mes

Peres,

&

vous pourrez apres cela

faire un

Parall ele de vocre doétrme

~vec

celle

d~s

Thomiíl:es fur la G race • Tour

s

les obJeaions

qu e.

vos The.olog1ens one

fa1t

jufqu,a

pre'fent concre

ceet~

doB:rine ne vous

do1vent

pornt

emp~cher

de

l'em-

{a)

V, Lm,

llU ]',

.d.l~xM~Hrl

p.

19,