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P. NATAL. AlEXANDRt EPISTQL )E
dre , qúi
.ne fe
regarde que cornme un petit efquif aupres
de
ces
illulkes
Pre.:
lats ,
qui
fone comme . de grands Vaiíleaux chargés du pain
d'
une doéi:rine
falutaire , qu'ils difiribuent .:tu Clergé
&
au peuple , done le S. Efpri t leur a
confié la conduite •
Sub illis velut onerariir navibus ego navicula delitefco
peut
d1re ce Doéteur apres un Pere de l'Eglife. Entrez dans les
m~mes fenti~ens
&
ne vous Iaiífez pas emporter
a
tout vene de doétrine • C'eíl: une
erreu~
de
croire
qu'
on puiffe expliquer les myíteres de la Prédeíl:ination
&
de
1.t
Grace de Jefus-Chriíl: par des
fyíl~rnes
que l' imagination
&
l,efprie huma in
fe forment , comrne
on
explique les Phenomenc:l6 de la Nature felon le
fylle–
me
d,e Copernic
&
de
Tycho •
(a)
Nous ne devons parler de ces
-myfrerc:s
impenetrabl s que felon les Regles de
la
Foy ,
&
la DoB:rine de l' Eglife •
C'eíl: une erreur dJattribuer
a
la
Grace
de ) efus -Chriíl: un empire
&
u'n
do–
maiAe tyrannique fur la volonté de l'homme , en admettant comme Calvin
une Grace
~eceffica nte
• C'efi une erreur, de n'attribuer
a
la Grace de Jefus .
Chriíl: avec les Demi pelagiens, qu' un empire
&
un domaine polirigue
for nos
volontez ,
faifant
dépendre fon éficaciré des circonftances exterieures ,
&
du
bon ufage du libre arbitre que Di eu prévoit par une fcience moyenne, mais
qu'i l ne decerne pas,
&
par confequent qu'tl
ne
prévienc
poinc ,
&
qu'il
ne
fa it point produire
a
la volonté ; parce que Djeu ne fait
rien
dans le rems
que ce
q' jl
a decerné
&
préordonné daus
fon
confeil eternel , felon les
prin ...
cipes de S. Auguílin. La vericé qui tient le milieu entre ces deux erreurs, eíl: ·
le fentiment
de S.
Auguain, de
S.
Thomas
&
de fon
F.cole;
f~avoir,
que
la
Grace de Jefus-Chriíl: a un empire
'&
un domaine abfolu, fouver<l in
&
mo–
narchique
for
les volomés des hommes
~
qu"elle les applique
a
toures
l
=s aéHons
de
piecé ;
qu'elle les faie
agir; qu'elk .
les attire d' une maniere tres force , tres
éficace, toujours infaillible, viétorieufe
&
in
vincible, mais tres douce,
en mé–
nageanc la liberté done Dieu efr
.l'
Auteur, en l'enlevant, en Ja pouílant tome
rebelle qu'e lle eíl, fans la c-0ntraindre
&
fans la necefficer ,
&
en luy faifant
aimer le bien, parce que
i)ieu
a plus nos volomés en fon pouvoir, que nous
ne les avons nous-memes. S. Profper explique admirablement
ce
doux ernpire
de
la Grace toute-puiífante du Sauveur, efficace
par
elle-m~me, ind épend~
ue
de lafituation
du
creur hurnain ,
&
de
toutes les circonfiances exterieures ,
da.nsfa
feconde
partie
de
fon
Poi!me contre les Ingrats.
Mais la Grace de Chrifi par Chrifi toute-puiffante
,
Gueril bien autrement une ame languiffante.
Elle qui
d~
Dieu
m¡~e
t/l
l'
efpril
&
la main.
;
r
Jit
commtnce
&
/init fon
ouvra,~e
divin
•
~'on
foil ou
jeune,
lou
vieU,
cm
richf,
º"
miferab/.e ,
Lorfqu'ellt
Vtul agir,
toui
l·ems
e-/l favorablt.
R itn ne fa it
re{i/lance
a
fon
puiffant fecours,
La dNrelé iu catur n'
arr·;1-e
point fon cours,
El toul le vain
pouvoir di
la
caufe fecondi,
Cede
a
fes
baurs
cleffeins
con¡m arvant le monde
•
Nul
bomrne par
fes
foins
n'
entre en ce grand ejfet
:
EUe
feu le le peut, elle feule le fait
;
Et
fans a14cun minifire, agi/Jant par {o-y-m;me.
Exerct {.ur
les
caiun cet .empire
{irtpreme.
.
.
Parlez
ainfi
de
la Grace de Jefus-Chriíl:,
&
de
fa maniere
~'ag1r,
mes
Peres,
&
vous pourrez apres cela
faire un
Parall ele de vocre doétrme
~vec
celle
d~s
Thomiíl:es fur la G race • Tour
s
les obJeaions
qu e.
vos The.olog1ens one
fa1t
jufqu,a
pre'fent concre
ceet~
doB:rine ne vous
do1vent
pornt
emp~cher
de
l'em-
{a)
V, Lm,
llU ]',
.d.l~xM~Hrl
p.
19,