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P. NATAL. ALEXANDRI
EPISTOL~
cinq Propofitions,
&
qui
fuive~t
la Doétrine de S. Auguílin
&
de
S.
Thomas–
que l'Eglife
a
adoptée,
&
canonifée ,
&
dont
on ne
peut s'écarter fans
fe
renJ re fufpeét d'erreur. Les Thomiíles fe font
aífez
cxpliquez
for
la differen–
ce de leu r Dofüine ,
&
de celle des cinq PropoGti<;ms,
&
de v6tre
Molina
quand il
a
éré íl-€-teffaire
0
:
(
a
)
Ils ont fait voir que le Thomifme tient
I~
milieu entre ces deux erreurs, comme J'!fus.Chriíl: entre deux larrons
&
qu>
il
elt
également
oppofé
a l'un&
a
r'aurre .
Mais
encore un coup
¡j
n' eíl:
plus queflion de cela. Je cr.oi
que
le Pere Alexandre eíl: trop
fage
' pour
fui–
v re
le
confeil de vdtre Pere
*~
*
pour troubler la paix de l'Eglife , pour
ne
pas entrer da ns 1'e fprit de
fon
Chef, pour contrevenir
a
fes
deme
Brefs
a
l>
Ordon nance de Moníeigneur l'Archeveque de Paris,
&
-a
la Lettre Paftorale
de Monfe1gneur l'
Arch e v~que
de
~oi.ien ,
pour infulrer enfin felon vos .
defirs
a
d.s
f~avan s Theologi ens
qui font morts, ou qui vivent éncore d.anslaCotu..
mun ·on,
&
dans la paix de l'Egl ife
& dll S. Siege ApoUolique.
11 eíl: pourrant vra
y
que le Pere
Alexand.re(
b)
pouv0it
&
devoit mieux:
fou tenir la Grace contre fes vérirables ennemis, qu'il n'a fait dans
fa
Theo–
log1e Dogmatiq ue ,
&
dans fon Hifioire Ecclefiafüque. Il devE>i't reconnoltre:
de bon ne foi Ja conformité des fenrimens de Molina avec les erreurs des Se–
mipelagiens, cornme les Doéteurs_ les plus
f~avans
-de fon Ordre , Lemos,
&
Alva rez la firent voir dans la celebre Congregation
de a·uxiliis,
QU
le Pere Va–
leht ia
Theologien de v&tre Compagnie eut cant de cohfufion de fe voir va–
ihcu
par
Je
premiet de ces DoEteurs
l:)0mi.niqu~ins
(e} en ptéfence
du Pa?e •–
des Carrlinaux,
&
de ces
f~avans
Confu
lreurs qui étoient prefens
a
e-et.redif ..
put-e, qu'il en mourut de chagrin
&
de
dép.it.Le Pere Alexandre devoit
fa i–
re valoir les Préjugez de C1ernent Vlll.
& decette célebre Congregation con..
t re les erreurs de Molina;
&
il ne devoit pas vous épargner en réfütant les
Autet1rs de fon Ordre. La Jufhce de Dieu qui punir fouvent les Hommes par
les
m~mes
endroits par lefqfrels ils péchent, fe
fett
cie vous pour chi tier ce
DoEtear ; vous l'attaquez, vous l'infultez, vous déelriez
fa
Morale : comment
done en ufurez-vous avec vos ennemis?
Vous di res , mes Reverends Peres, par la bouche de l'Auteur de
la
fecon cf
tettre (
d)
au Pere Alexandre ,
que vous vous en t'e'nez
fur
Z.esmatieres de laGra–
te au Concile de T rente,
&
d la condamnation des cinq Propo[itions de
Janfeni~s
ir
•&
qiR
~ela
vous f uffit .
On feroit fatisfa it de vorre Réponfe ,
&
ce retranche-
1nent vous rnettroit
a
couvert,
fi
toures les erreur_s fur la mariere de la Gra..
ce fe réduiíoi ent
a
celles de LutheT
&
de Calvin condamnées
ans le Conci–
le de Trenre,
&
a
celles des cinq Propofitions • Mais il efi évident que rou–
t es les erreurs des Pélag iens
&
des Semi pelagrens n'ont pas été e('prefTémenc
-condarnnées par ce Concile ,
&
par les cleux p¡tpes
qui
ont folm né conrre les
ci nq Propolirions.
El l~s
l'avoient été pa r les Concile-s
<d'
Affrique
&
d'
O~an
ge, par les Papes Innocent
I.
Zozime , Bonifa ce
&
Cele ítin L Elles avo1enr:
éré
combattues
& .
vaincues par faint Auguíli n
&
par faint Proíper . On ne
tient poi nt nne bonne Docrrine for les macieres de la Grace,
li
l'on n'a des
fentimens en tierernen t conformes
a
ces Conciles .
a
ces Papes,
&
a
faint Au–
-g.uíl:in <ilo nt la Doéhine eíl: celle de
1'
Eglife far ces Conrroverfes , comme
faint Pi re qui vit ,
&
qu i préfide dans fon
Siege
s,en eíl expliqué par
lahou–
.che facrée de fes Succeíleurs.
Quand
faint
Jerbme preífoi t les Origeni íles
de
condamner précffémenr,
.&
nettement
les erreurs d' Origene
, , ils
répondoie[,)t :
,,
N0t1s
n0us
" en.
(a)
Veri as imer du3s erri1res ficu 1 Chriflr-es inter duos
l~trone
s , Hugo
11 f 1m80
Viélore.
(b)
A/exandr. T om.
r.
T heol. Dogm.
&
mr;r. Hiftoir. Eccle(.
Sir.cu!.
~ ·
p.
I .
(e)
A {fa
Gong.
de
Auxil . Dinrium
Fr:inci[ci Pegn11.
(d)
Seconde Lettre au P. AlexandJ
'