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u
M
v
r
t
r.
9
3
t
Piet1X
1nflitui de la
Compagnie dt Je[uf foient imbus des opinions pernicieufes
qu:, on
leur altl'ibué, quoigu'elles fe trouverit pre[que torms dans l'Apologie des Ca[uttes,
&
dans Amedee Guimené. C11r ces livres contagieux
(a)
{ont attrihuez inju{iement
J
cette fainte
,
&
frava nte Comp11gnie. lls ont ta.che de jufiifier leurs ¿{uteurs dans
le
J,.ivre intitulé,
Statera Saulis exregis ,
contre J'innicb1u1. M.zis quand quelques pat–
liculiers Je fe1·oient év rez
,
&
qu'ils auroient mir au jou1· ces opinion:r mon{ireufef
(ce que je n'ai pa; le tetnps d'examiner
a
prefent) ce n'efi pas la Doélrine de cette
pieufe Compagnie, qui ne prefente
a
No/Jeigneurs les Ev;ques
,
que ceux qui fuivent
la plus
f
aine 11.1orale
,
pour ;1re approuvez pour les Confe!fions. Nous connoiffonr
plu.
fieurs perfonnes qui fe confeffent aux }e[uites,
&
qui fe gouvernent par /eurr confeil'
dans les a{faires de /eurs confciences, qui font connoftre par la pureré de leun mwurs,
que ces Direéleurs les conduifent felon les Rdgles de
z>
Evangile
&
de
l'
Eglife; Notu
tntendons des Predicateurs de !a méme Compagnie
,
qui uniffant dans
leurs Sermons
l'éloquence Cbr8tienne aux plus fa intes Maximes de la Morale Evangelic¡ue
,
décla–
ment avec bcaucoup de ferrveur
,
&
arvec autan t de fruit que d'applaudi/Jemens con–
tre les opinions relacbées,
&
contre la corruption des ma:urs
,
ti.
la Cour
,
&
d,zns
les Cbaires de cette Yille Royale. C'efi ce qui me fait croire que
les vpinions
m·o–
riées contre la faine Morale, dont le Minifire Daillé
f
ail
un long detail
,
font tout.
a-fait
contraires d l'efprit de cetre Compagnie rres-religieufe.
Ces paroles du Pere
Alexandre font des preuves de
fo11
honnéreré envers v6rre Societé,
&
de 1'
injufiice que vous lui faites, en voulanc faire retomber fur lui les reproches
qu'on fait par tout le monde Chrétien que vous en[eignez une Morale rela–
chée .
S'il parok coup for coup des i\polog1es pour ce Doél:eur , d:rns lef.
quelles on eíl: contramt de dire des verirez qui vous déplaifenc, vous devez
vous en prendre
a
vous-memes • Pourquoi vos Huffarts ont-ils infulté ce
Moufquetaire
(
b
)
de
l'
Armée de Dieu? Pourquoy ont-ils
tépandu
&
répan–
dent-i ls encare dans le monde des Libelles
&
des Lemes centre lui
?
Cro–
yenr-ils que
li
le Pere Alexandre méprife leurs attaqucs,
&
s)éleve au deífos
de leurs infultes , tout
le
monde doive garder le filence
&
abandotrner la.
caufe de Ja veriré?
·
Je ne dome pas qu>¡¡ ne
fe
tronve des Propofitions teprehenfibles dans
quelques Anteurs de l'Ordre de S. Dominique : Mais il
y
a cette difference
entre les Dominiquains
&
les Jefuites, que 1)0rdre de
faint
Dominique de–
faprouve les opinions de fes Ecri vains,
fi
elles fe trouvent contraires
a
l'E–
crirure fainte,
a
la
Doél:rine des Saints Petes ) aux Decrers de l)E$life ,
&
des Souverains Pontifes ,
&
a S. Thomas : 11 n'épouíe pas les fent mens de
fes Auteurs particuliers ; il
ne
s'atrache qu'au Ma.í'tre commun
&
a
l'Ange de
J'Ecole:
au
lieu que
1.t
Compagnie des Jefuites foutient prefque rot\1ours ,
ou
au moins perrnet que fes mernbres foutiennent les erreurs de: leurs Ecrivains.
Vons direz fans doute (mes Reverends Peres) que v&tre General,
&
le Pe–
re
Ayraur
vótre Vice-Provincial , ont declaré que l.a Doéttine de la Proba–
bilité n'efi pas Ja Dofüine de votre Socie té
!
Pourquoy done vos Confreres
. ne fe conformenr-ils pas
a
la déclaration de vos Strperieurs? Pourquoy ennu.
yent-ils
encare
le Public pal· de nouvell s Lettres fur cette matiere , qui ne .
contenanc ríen de· folide ni de vra
y,
font remplis
d)un
faux brillant appuye
fur de faulfes cirations
?
Pourquoy enfin tontinuent-ils
a
verifier de plus en
plus ce
que
feu
Monfeigneur de. Harlay
Archev~que
de
Paris dit d'eux
a
un
E
cele-
(a) Honnetecé du P. Alexandre envers les Jefuites.
(b)
C'efi ainíi que le
Jefuite
appdle le
Pere .Alexandre
lett.
i,
p. 14.