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P. NATAL. ALEX ANDRI EP I"STOLA!
,, plénitude de la charité .
Et fic audiamu; prtecepta perfeélionfr
,
n~
c11rrer1
negligamus
ad
plrnitudinem
cfJaritatiJ.
Peut,on dire fans temericé que cette
Do–
.étrine eíl
defefperante
?
Peut-on dire
qu)
elle el impraticable? Peut-on
dire
qn,
élle eíl: outrée ? Quoi de plus facil¡:!
que
d'
a1mer Dieu,
qui a
des attraits
in–
finis pour fe faire aimer de nous ,
.&
qui nous donne les graces neceffaires
pour
l'
airner? Quoi de plus doux
que
d'
aimer un Dieu fou verainement arma–
ble, qui répand
un
pJaifir inéffable dans les
c~urs
de
ceux qui
l' aiment;
5011
joug eíl: doux , fon fardeau eLl: leger .
Il
~íl:
femblabTe aux ailes des_oifeaux,,
qui
les
élev~nt
, bien loin
de
les charger .
(a)
Non farcina onerati, fed ala vo–
laturi.
Si
tout eíl: facile
a
ceux qui aiment,
.l'
arnour de Dieu ne peut paro!–
rre difficile
qn'
a
ceux qui ne
f~ct vent
pas par
experien~e
ce que
e' eíl:
que
d_e
l'
aimer. Si l' on ne fait pas des Aél:es
d'
amo~1r
de D1eu auffi fouvent qu'on
le pourroit , .il faut gemir de ce que nous ne l' ,aimons pas autanc que nous
devons • 11 faut entrer dans le creur Sacré de Jefus , pour embrafer le n&tre
de ce feu divin
qu'
il
a apporté fur
la terre,
&
done
il
veut que nous
br{ilions.
C'
eíl:-la le moyen d' avancer dans l' amour
de
Dieu. Car celui
la a
beaucou¡>
avancé dans
la
juíl:ice
&
dans la charité ·,
qui
reconno!t en
avan~ant
, com..
bien il en eíl: éloigné •
I n ea qute perficienda efi jufiitia
multum
in hac vita ille
profecit, qui quam longe fit
a
perfeflione j ufiitist proficiendo eognovit
.•
(b)
C'
eíl:
un
principe de
9.
Auguitin,
.
Monfeigneur
l'
Archevequ e
qui
poífede parfaiternent
fa
doétrine,
jLJgera
s'il
luí pla!t, combien
c~tte
propoíition de
l'
Auteur Anonyme
en
~·~ ~loignée.
(e)
r;'
efi une doélrine defefperante
,
de dire que l' bomme eft oblige
df
[aire des
¡'téles
#'
amour de Dieu le plur f<mvent
qu'il
peut.
·
. ·
CHAPITRE X V
I.
La Cbarité feule
détach~
nos
c~urs
de
L'
a.mour
ies creatures
,
&
les
éleve
a
Dieu
•
L
E
Pere Alexandre traittantdes difpoíiclons dans lefquelles
~m
doit enten–
. dre
la
Meffe ,, dit gue les Chretiens
qui
affiílent
a
ce Sacrifice adora-
, ,, ble , particµlierement les pimanches
&
les
F~tes
, doivent joindre Jeur
in–
,; tention
a
.celle du Prerre ,
&
offrir
en
leur maniere le Saint Sacrifice avec
,, lui,
<)ll'
afin de s' acquiter
fin~~rem~nt
&
comme il faut de ce devoirde Re–
,,
lig~on
, ils fe dóivent offrir eux- memes
a
Dicu . Que cette offrande qu' ils
,,
d~1vent
faire d'
eUOC· m~mes,
ne
f~aHroit
plaire
a
D1eu; au contraire
qu'elle
,., ·
Im
fera tres·defagreable,
&
qu' elle
actir~ra
for eux la colere 'de fa divine
,, Majeílé,
s' ils
ne renoncent
a
l'
.affeaion du peché rnortel,
s' ils
ne quittent
') la ' volonté dans )aqnelle ils
font
de peeher encore
a
la premiere occafioa ,
,, s'
tls
n'
entrene
en
un
efprit
&
en .des femimens de penitence ,
&
s'
ils
ne
,-, comr: encent
a
airner
Di~u
•
Car
l'
affeaion du peché rnorcel ne peut erre
,, banrne du
c~ur
que
par
Y
amour
de
Di eu au moins commencé •
e'
efi par
,,
la
cbarité
feule 1ue nos
c~urs
font t!levez _d Dieu.
(d)
Sola cbaritate corda nofira
,,
ad Deum eriguntur
•
C
~íl:
mentir
a
Dieu
en
prefence de 1' Eglife ,
que
,, 4e rnanquer
a
ce devoir • Car .lorfque
le
,Prerre nous avertit
d'
éle–
,, ver
!lOS .
cceurs :
Surfum corda
:
&
que nous
répo}1don ~
qu'
ils font éle–
'' vez
a
D1eu ;
Habemur ad Dominum
• Nous fomrnes ent1erement attachez
,, a
la
(a)
S.
.¡Iu$u_fl .
(b)
I:.ib.
de
Spiritu
&
Littera, cap.
H·
~e)
Propof1t1011
~e
l' j\uteur /\nonyme, p.
3~. ~J)
Tom. 9,
p.
62.1.