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VI I
r.
8{f
ftes ; lnais nous
devons
cr-o1cre
&
:wancer
touj9urs dans la jufli ce Chré tienne
&
dans
la charite,
&
cet
acroiffement fe
fa.itpa r
des J\Etes tres... frequeds
d"
amour de Dieu •
:>
La Charité ell la plé
nitude J e
la
Loi. UneCharité com–
»
mencee
efl:
une j-uHice commencée ; Une Chai:ité avam:ée eft une jufhce
,~
avancéi:
Une grande Charité eíl: une grande jufiice: Une Charité parfaite
,-) eH: ime juíl:ice
p:irfaite, di·c S.
Augufün.
(a)
La maniere d' aimer Dieu,
e'
eil:
de
l'
aimer fan'S mefure.
Modus diligendi Veum, fine modo diligere. (b)
C'eH:
-de commencer for la terre ce qui doit faire n&tre bonheur
&
n6tre occupa w
bon
'éterndle dans
le
Ciel • Pnifque n&rte
fragilité,
&
les neceffitez de
la
vie
ne nous permettent pas .d' etre ici bas dans un exercice continuel d' amóur
de
Dieu,
nous
-devons en faire des Aétes
le
plus fouvent
qu' il
nous eíl: poffi..
.ble •
Cette propoficion indéfinie
du
Pere Alexandre ne marque pas un nom–
bre
d'
Aéks , ni
un te1ns
déterminé .
11 ne
dit
pas
qu'
on en:
obl igé de pro...
"duire des Aétes d' amour de Dieu toutes .les heures
du
jour,
&
que l'on com–
.mette un peché mortel quand on
y
manque • Lorfque
l'
on
a des obligations
excraordinaires
a
une perfonne,
&
que l' on fa it profeffion de
l'
aimer, on lui
doit
rendre route l' affiduite
&
taus les fervices qu' on lui peut rendre: on lui
.doit
témoigner ion amitié dans tomes les occafions ;
e'
eíl: un devoir .de re–
connoi ffa nce . 11 ne s' eníuit pas qu' on offeníe griévement cette perfonne tou–
·tes les foi s qu' on
y
manqtie, quoiqu' on le puiffe, quand ce n' eíl: pas en
des
chafes eílent ielles
&
en des occafions importan tes; mais e' eft une
marquequ'
on a
moi ns
d'
amiti é
&
de
reconnoiílance qu'
on
en devroit a
voir .
No.usde- .
vons
a
Dieu tout ce que nou fommes dans
l'
ordre de la nature
&. <le Ja
.~race .
Nous lui devons rout, parce qn' il nous a créez , parce qu'il nous con-
i .
rve, parce qu' il
nous
a rachetez , puree qu' il nous
fait
des graces contilrnel–
Jes; parce qu'
il
fe referve , tout Grand qu' il eíl: , pour ecre
nacre bonheur
é
ernel.
Si
nous l' aimons , comme nous les devons,
de
tout
n8tre cr.eur
,de
toute
nótre ame , de toutes nos forces
•
Eíl:· ce l' aimer de tout n&tre
C<J!llr
B?
de
toutes
nos forces , que de ne pas nous exercer dans fon amour auffi fou vent que
.1ous
le
pouvons ? 11
eíl:
vrai que nous ne pouvons
arr~ver
a
la perfeétion
de
~
t
amour dans cette vie morte11e ; nous n'
accomplirons parfaitement
ce gr.and
Commandement que dans le Ciel , lorfque nous ferons entieremeht
délivr~z
de
cette Loi qui
eíl:
dans n&tre corps, qui eH: contrait..e,
a
la
Loi de
l'efprit,
de cette Loi qui appefa ntit nos
creurs,
&
qui
ralentit
l'
amour que nous de–
v0ns a.voir pour Dieu • Mais cela n'
emp~che
pas que ce · amour parfait ne
nous foit commandé , dit
S.
Augufün . ,,
(e)
Car comment pou.vons-nous bie11
,, courir ,
fi
nous
ne
f1avons quel doit
erre
le terme de n6tre courfe
?
Et
,, cmnment le pourrions-nous
f~J
voir ,
fi
lJieu ne
nous
Le marquoit par fes
,, Comm:i <lemens
?
Cm·
ergo non
pr~ciperetur
bomini ifia perfeélio
,
quamvis
eam
in
bac
vita nemo
babeat
?
Non
enim
re.éle
curritur,
fi
quo
currendum
~fi
nefciatur
e
.Q.uomodo autem
f
ciretur
,
fi
riullis
pr~ceptis
ofienderetur
·? ,,
Courons-donc de relle
a>
fort e que nous remportions le prix. Car tous ceux qui cour,ent bien le rem–
,, porteront • Courons en
croyant ,
en eíperant , en defirant
Dieu ,
en .fai–
,, fant l' aum6ne ,•en
p1rdonnant
de
bon creur
&
avec .joie les in jures ,
,, qu' on nous a fa ites ,
en
pl'iant Dieu qu'
il
nous donne des forces pour
,, ·achever heureufement
111&tre
co
irfe
:
&
écontons
de telle
iorte
les Com–
;, mandemens de la Perfeétion ' que
1'10US
ne
négligions
pas de courir
a
fa
Tbefaur. Tbeol.
Tom. lV.
H h h
,, ple-
(a)
Lib. de
Natma
&
Gratia
cav.
ttlt.
(b)
S.
~ermmJ,
T rllét,
de
Deo
ditigend~9
(1.)
Lib. de pnfeétione· j11ff.itia,
c~p.
8,