g
5
6
P. N
A
T A L A 1 EX
A
N D R I
~EPI
S:T01
Jt
du Createur , qu'il préfere
a
tout ce
qtr'il
y
a de créé. Le premier s' appe11e
c11pidité , le
fecond
s'appell - Charité.
(a) N'aimez point le monde, ni ce qui efl
dans le monde,
dit
faint
Jean.
Si quelqu'un aime le monde,
l'
amour du Pere n'e/l
point en lui
•
Celui qui n'aime pas
,
demeure dans la mort
• • . (
b) L'am6ur
&
la
Cbaritd
eft de
Dieu,
&
tout homme
qui
aime,
efi
nd de Dieu. Celui
qui n'
aime poim ,
ne
conno~t
point Dieu
.•
(e) Si quelqu'un n'aime point notre Seigneur Jefus-Cbrifi
')
qu'il foit //nathéme,
dit faint Paul.
Jefus-Chri{l:
<lit
a
Sirnon le Pharifien par–
lant
de
la
Pecheress : (
d)
Je vous décla;-e que beaucoup de pee
hez
lui
f
ont remis
,
parce
']u'
elle a airn1 beaucoup
•
.Mais celui
a
qui on remet moins, aime moins .
D'ou
il s'enfuit que les
pechez
ne Í-Ont
point remis·
a
celui qui n'airne point du
tout . La
Converfion
eít
un
changement,
un
renverfement
du creur, un dé–
tachement de Ia· créature,
&
un retour
a
Dieu;
&
ce changernent ne
fe
peut
faire faris un vray arnour de
vieu
au moins commencé • Le Pere
'Ale'xand re
expl ique
cette verité par
les
paro
les fui
van
tes.
(
e) Peccat i lethalis affeélu
r
fola charitate faltem inchoata excluditur
.
L'
affeéli<m
du
pechd mortel n'e{l bannie du
Ca?UY
humain,
&
n'efi entierement dét;·uit que p.:r le feu l
amour de Dieu, au moins commen'e .
.
L'
Auteur
Anony1ne a
la temer ité de dire
que
ces
paroles
expriment
la ·pure
Doélrine de Lutber, toucbant la mz&ite des peines qu'il dit ne fervir -qu'd rendre le
pecheur hypocrite.
Cét
Auteur
n'entend pas la quefti on. Le Pere Alexandre,
&
tol:Js les Catbo–
J1ques condamnent cette erreur de Luther avec le
Concite
de Trente. ( /)
lJs
foú tiennent
que
la crainte des peines efi bon-ne
&
falutaire.
~ue
l'.dttrition qui efl
con{Ú~·
ordinairement par la confoderation de la difformité
&
de ta
turpitude
du
pe–
ché ,
&
par la crninte de 's peines
;
/i
elle exclut la volonté de pecher
,
&
fi
elle r:fl
jointe d
l~
efperance du pardon, bien loin de rendre l1homme hrpocrite
&
plur grand
pecheur qu'il n'dtoit auparavant, elle efi un don de Dieu,
& .
une impul{1on du fain•
Efprü qui meut le cceur, quoy qu'il
n'y
habite pas encore
:
par le quel le
pér1itent
·
etant aidd fe difpofe d la grace
.
Et quoyque cette Attrition ne
foi t pt1s
J
uffifante
par elle.m§me pour jufiifier le pecheur
;
elle difpofe neanmoins d obten ir la grace da1H
le Sacrement de Penitence.
Ce font les paroles du faint
Concil e
de
Trente,
que
le
(g) Pere Alexandre a employées pour prouver cette
propofition
qo il·a éta–
blie en traittant de la Peni tence:
Attritio ex turpitudinis peccati con{1deratione, vel
-fX
gebennte
&
pceriarum metu concepta
,
utilis e{l,
&
ad
jufiificationem d1{poni&
.
L'
Attrition conrúé
p4r
la. confideration de la laideur du pech!
,
ou p..zr
la crainte der
peines de
l)
enfer, efi utile.,
&
elle di{pofe d la j11fiification.
Il
faut
avo
ir un front
d'airain pour
accufer
un
Doéteur Catholiqu e de favorifer l'errear de Luc her;
qui le condámne en termes exprés,
&
qui le combat de
toutes
fes
forces~
Mais comme l'Attrition ne
difpofe
pas
le
Pécheur
a
recevoir la gr:ice dans
le
Sacrement
m~me
de Pcnirence ,
<i
elle n'eíl: véritable
&
fincere ,
&
fi
eHe
n'exclut la volonté de pecher ,
fi
voluntarem peccandi excludat
:
il efr
év ident ,
que l'Attrition {ervile n'exclu t
pas
td1jours cette
volonté
malheureure,
&
qu'
elle ne d ' truit pas entierement l'affeaion du peché mortel. Cela eíl: refervé
a
l'arnour de Dieu . C'eíl: pourquoy les ' plus
f~avans
Theofogiens
foiir iennen t:
que la
Contrit ion
impar faite, que l'on appelle cornmunérnent Attritioh , ne
fuffit'
point pour la
juíl:ification
du .
pécheur ,
méme dans
le
Sacrement: de
Penitence ,
fi
elle ne r nferme un am9m· de Dieu vray
&
fincere :
&
que
(a )
1. .Joan.t.I ).
(b)
r.
}Mn.14.7.8.
(e) r.
Cor. 16.
H .
(e)
Tom.
9.
pag.
82.1 .
U)
l'J!.
14.
cap.
4.
(g)
Tom,
4.
e+
Arq.
Propfl/¡'q . pag.
13 ~.
( d )
Luc.
7.
41•