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86z
P. N ATA lI S ALE XAN D
k
I EP IS Tu
L
JE
Un pecheur
qlli
defire
fon
falut n'eíl
pas
pour cela
hypocrite ; mais ces
defirs ne
fuffifen~
pas pour
(a
jufiificacion s'ils ne font animez par
l'
amour
de Die11. Les de!irs du fahit
font
des difpoficions éloignées
a
la converlion
des peche
irs, Le
deíir de la grace
eíl:
un commencecnent de ·grace, c'efl l'ef–
fet de ces perites graces, de
ces
gra.ces foibles que les Théologiens de l'Eco..
le appellent fuffifantes, avec 1eíquelles un pecheur· ne fe convertit jamais)
&
ne
retourne poinr
a
Dieu , s'
il
ne l'attire efficacemcnt par un fecours
plus
puiffant de
fa
grace viétorieufe,
&
par une
impreffi()n
tref.forte
&
invinci–
ble for
fa
volonté rebeHe, qui lui faíle aimér la. juftice. G'eft un commence-
1nent de guerifon que de vouloir etre guery • .
(a) Pan
fanitatis, velle fanari, fuit.
.
C'el} pourquoy
J~fus
Chriíl: demande au Paralitique
:
· (
b) Vis
fanus
fieri (
Voulez- vous
erre
guery? Mais
le
de.Grde
!J.
fan
té
ne
fuffit
pas ponr guerir
un
malade.
Cambien de perfonnes
font-elles
damnées éternellemenc, qui
ont
deíiré ·leur falut
!
Ce
defü eíl inmile, s'il
n'eíl:
efficaée, s'il
n'eíl: accompagné
de la haine
&
de
lJ
détefbci on du peché, parce qu'il offeR[e Dieu,
&
qu' il
l ui déplafr fouverainement;
&
s'il
ne
nous
foit
commencer · une vie nouvelle.
Or
tour
cela
ne
fe pellt
faire
fans la charité at:i moins naillante
&
commen–
cée . Dire que nou s
~!mons
Dieu comme né)rre fouverain bien
pir
l'Efperan–
ce,
&
non pas par la Charité, c'e íl: confondre les aélies de ces deux venus
Th eologales;
c~eíl:
fe rendre auffi r ;dicule que celui qui diroit que nons en–
te ndons par les yeux,
&
que nous voyons
par
les oreilles • L' Anonyme ne
f~ait
ce qu'il dit, quand il traite cette Doétr.ine de Janfenííle. Les veritables
Difciples
de
S.
Auguftin
qui rcjettent
&
qui combattenttoutes les Propofitions
de
Janfenius Eveque
d'Ypres,
&
de ·Michel B1ius, condamnées par l'Eglife ,
fofüiennent,
felon
les príncipes de cet incoq1parable Dotteur , que le feul
amour de Díeu peu t détruire entierement l'affeétion dt1 peché mortel. 11 n'eíl:
pf.S
neceffa,íre d'en
dire
davantage íur ce fujet.
·
(e) Monfeigneur... l'
Archeveque jugera
fi
ces Propofüions de 1'Aüt eur Ano-
ny·me ne meritent pas la
Cenfure.
_
Dire que ce n'e{l que
par la feuze-· cbaritd au
moinr commencée, que.
l'affeélion
du
pe
bé
mortel
peut
étre b:tnnie du ci:eur de l'homme, c'efi la pure Doélrine de Lu–
ther
•
L'efpqrance
nous fait
aimer
Diéu, auffi bien que la Charité..
c'efi
étre
Janfenifle·
que de
foútenir
le
contraire.
CHAPITRE
XVIII..
De; Equivvques
&
des Reflriélions JVJentales
•
C
Omme'
les Equi vaques
&
Jes Reí1ríél:íons
mentales
íont d"
un
t rés- ~ran d
ufage dans le monde
corrompt1,
ceux qui fe
,conforment
?U
gen1e ? u
fiéde
par une Mora le accommodante
&
relachée fe font une
affaire.
de les
Jll–
füfier . Mais les enfans de la Iumiere
&
de la verité qui font morns
pru~e ns
felon la chair que les enfans du
Gécl e,
fi
u
ie nnent que l'ufage des
Eqm
va–
ques
&
des Re liriétions mental es, n'eíl: point permis. ,, Perfuadez
qu'1l vau–
,, <lroit mieux fans comparaifon fe
tromper
par un amour exceffi f de_la
ve·
,, ricé , que par la
dérenfe dL1
menfonge . Car ce que
lesA
hommes
eíl: 11nero~t
n
exceffif
&
ou tré daos l'amour de la verité ,. fera peur-etre encore trop
fo1-
,, ble
(a)
Seneca .
(b)
Joa-1->.
').
6.
(e) .uropofitions de
l'
Au teur Anonyme .