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'8)7
·· ue
la
·~rain
re
des
pe~nes
<le
l'
en fer, ·quoy qu' elle foit bon
ne
&
.utile ,
n',e íl:
pas fuffifante pour faire rentrer le ·pecheur
dan
la
grace de Dieu,
fi
.elle
n
..dt
accompagnée
d'
un
amour .de Dieu
.au
moins
·commenc;é ..
(a)
,Qpoique
J~
Concile -de Trente
n'
ait rien decidé fur ·cette ·quefiion ,
:il
favo~1fe
neamnoms ce Ientiment, Jors
qu'
il déclare,
que
pour Je difpo[er .com–
me
11
faQt
.a
la
grace de la juílitication,
·il
-faut ·commencer
a
aimer Oieu com–
me fource de -tout-: juHice ; qu' il faut
ha'ir
&
détefier
le
peché pare.e
gu' il
déplaic
a
Dieu .,
·qu' il
faut
~tre
dans
le
deffein .de mener une vie nouvelle ,
.&.
d'accomp1ir tous
les
Commandemens -de Dieu ;
qu'
il
faut
fe cot'lvertir
a
D1eu
<le tout
fon
ca:ur. Car
tout cela
ne fe peut faire
fans
amour de .Dieu.
N&tre ame ne fe tourne ·vers aucun ob¡et ,
&
ne s'
y
~mache
que par fon
-amour:
-&
cela paro!c .meme
·par Je
déreglement qui ·
lui
.arrive .lors qu'elle
fe
P?rte au peché , ce
d
fordre
n'
étant caufé que parce qu' ,elle fe laiffe .aller
a
auner la créature ,preferablement
a
Dieu; .auquel par -confequent elle ne
pent
retourner
&
fo
convertir qu' en
1'
aimant,
&
le· préferant
.a
toutes les cré.:nu–
re~
• La
crainte fervile des .peines de ·l' enfi
r,
fans .aucun mélange d'amour
.<le
D1eu, nous fait abftenir exterieurement
du
peché, mais elle n'en détruit.point
l'
affe.étion • ,,
C'
eíl:
.en ·vafo dit
'S.
Augu!tin ,
(b)
que
l'
on
s'
imagille avoir
,, vamcu
le
peché, quand on ne
5'
en
abílient que par la crainte des peines;
,, cetre craince n'
emp~chant
point qu' -0n ne .conferv.e dans le fond du ccenr
,, une
complaifance Jecrette pour le crime,
&
une volonté de pecher ,
fi
on
,, Je
pouvoit faire impunémenc:
Ce ·qui
.fuffic pour ·rendre un homme crimi–
'~
1:e1.
Inaniter putat viélorem fe ·e/Je -pecc,iti
,.
qui pamd? timare non peccat
,
quia et{t
om non agitur negotium malee -cupiditatis,
·
ipfa tamen mala cupiditas intus
tefi
·hofiis.
Et quis coram Deo innocens invenitut, qui v ult fieri quod vetatur,
ft
.{ubtrahas quod
·
imerur;
,,
Un homme qui ·ne s' abítient de pecher qlle par cette conGderation,
, efi
ennemy
de la
jufüce daos le
fond
.de fon creur ., parce -qt1'
il
ne -craint
,, pas de
pecher, mais de brUler •
1l n'
y
a
done que
l'
amour de
la
-ju
ice
qui
., puíffe
rendre notre crainte Wutaire , nous faifant haír
le
.peché comme
l'
,, en fer merne , ce qui
ell:
l' effec
-de
l'
amoar
de
Dieu ., chacun fe porcant
a
,, hai'r
k peché
:i
proportíon
de l'
amour
qu' il a
pour la ·jnfüce.
l nimicus er....
l~o jufiiti~
efi, qui
Pfn~
t1more non peccat; amicus
autcm
.erit
ft
ejus- amare
non
pec–
cet. Tune enim vere timebit peccare
•
Nam
qui
~ebennas
metuit
,
non peceare
1
metuie
fed ard,re: peccare .autem rnetuit, qui peccatum ipfum
1
ficu t gehennas odie
•
Tantum
porro quifque ·peccatum
odie,
quan tum juflitiam
diligit,
quod
non
po!erit tlege terrente
per
Litteram,
fed fpiritu fanante per gratiam.
'll
en
elt
du
peche"
quand
..on
ne
s' en abfiient que par la <T.iinte des p·eínes, comme du ven in de cenains Ser–
pens, qui pendan
e
l'
hyver
&
les granJes
gelées
deviennen~
par 1
rigueur
du
.froid
roides
&
immob11es comme des morceaux de bois,,
&
fe la1íL
H:maniec
meme par
les
enfans ,
fans
qu'
il
y
paroiíle
aucune .niarque de
Íentin
~ nt:
·OU
de
vie :
¡.nais
.qui reprenn ent
leur
premiere forc,e
aufli ..
6t
qu.e
le
grand froid
eft
paíJe,
&
font -des blef1ures n'1orre.lles comme auparavant. Voila
e
qui ar..
rive quan<l ·on ne s' abnient du peché que par la crainle , qui eil
comme
·le
froid
&
la
glace étu
creur. La volonté
&
le ,deGr de ·pecher
v.lt,·&
lle donne
au dehors des marques de vie quand il
y
a lieu ,d'.efp rer 1'1mpun ité
:
mais
quand on croit que le
crime fera
puni, .cette
mauvaiíe
volonté a une vie
cach~e
dans Je
fonq
du c
a:ur, ellene
laiíle
,pas
:toutef~is
de
vi
vre, car .elle.a du
~ha-
Tbefaur.1 heol.
Tom.lV.'H h h
3
gnn
(a)
Se/[.
Ci,-c,
6,
&
S~ff.
14.
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4.