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BU P

ou inclín'

es

fur leur pédicule, qui eíl. accompagné

de deux ilipules caduques.

.

1

De l'aiifelle de chacune des feu1lles fupeneures

fort une fleur en cloche, longue

&

large de quatre

pouces' porrée fur un péduncule égal

a

celui .des

feuilles

&

a

fa

longueur. Elle eíl: hermaphrodtte ,

. jaune-pale'

a

fond purpurin'

&

placée aurour de

"' rovaire. Elle coníifre en deux calices d'une feule

piece, dont l'extérieur efi entier, fans découpures,

comme déchiré ou rongé rout-au-tonr,

&

l'int 'rieur

a cinq

diviíion~ é~ales;

en une corolle

~

cinq p_é,tales

en

cloche, verd-JaUne ,

a

bafe purpunne ,

fin

S

en

long

&

veinés, minces en haut, plus épais en bas,

réunis légérement entr'eux'

&

a

la colonne

blan~he

des étamines, formée par la réUiilion d'une centame

de filets, dont .l'extrémité efi:

couronn~e pa~

une

amhere jaune, courbée en rein. L'ova1re qm part

du centre du calice efi fphéroide fort conrr, fur–

monté par un ftyle cylindrique qui enfile le

cylin~re

des étamines,

&

qui fe fourche au

fo~met

en

cwlq

branches terminées chacune par un íhgmate fphe ·

ríque velouré.

Cet ovaire, en muriífant, devient une capfule

{phéro!de

a

cinq angles peu élevés' d'un pouce en–

viron de diametre, noiditre, ligneufe, ma_rquée

extérieurement de dix íillons' correfpondans

a

au–

tant de loges, s'ouvrant tres-rarement en cinq valves

u capfules triangulaires, parragées chacune par

une cloifon mitoyenne en deux loges, qui renfer–

ment chacune deux gvaines ovoides

·a.

trois angles

&

a

dos convexe, longues de quatre ligf.les,de moítié

moins larges, recouvertes d'un coton argentin, fous

lequel elles font brunes, ayam une amande blanche.

Culture.

Le

bupariti

croit a

u

Malabar, dans les

terres fablonneufes.

Il

eíl: toujours couvert de fleurs.

Quaütés.

ll

n'a point d'odeur, mais feulement une

faveur mucilagineufe légérement afiri11gente. Ses

branches , lorfqu'on les coupe, rendent un fue, une

gomme jaunatre , fans odeur, fans faveur, fem–

blable

a

la gomme gutte. Ses fle,urs, en s'épanouif–

fant, font d'abord verd-jaunes , puis elles jauniífent

de plus en plus; enfin elles bruniífent le troiíieme

jour, fe ferment

&

tombent en quittant le calice.

Ufages.

Les Malabares appliquent fes feuilles fur

les ulceres pour les guérir.

Deuxieme efpece.

BARULAUT.

Le

harulaut,

deffiné en

1670

par

R

u

mphe, fous

le nom de

novella Littorea

,

a

la

planche

LXXJ

V

,

page

.224

du

volume

11

de fon

H erbarium Amboini–

cum,

publié en

17)0'

paroit au premier abord etre

une efpece de

bupariti.

Les Malays 1'appellent

baru–

laut

&

baru partey;

les habitans d'Amboine,

haru

layn,

&

ceux de Ternate,

bayu java.

M. Burmann,

dans fes notes fur cet ouvrage

,page

.226,

l'appelle

jida foliis cordatis acuminatis integerrimis.

11 ne s'éleve guere qu'a la hauteur de

1

5

a

2.0

pieds, tantot fous la forme d'un buiífon

a

3

a

4 troncs,

tantot fous cene d'un arbrifieau

a

un feul tronc cy–

lindrique d'un pied

a

un pied

&

demi de diametre'

haut de 5

a

6 pieds, tortu'- íinueux,

a

écorce cendrée,

tendre, fibreufe

&

fouple.

Ses feuilles font de deux formes diffilrentes, tail–

lées en creur alongé' échancré d'un huirieme

a

leur

origine '

a

trois angles dans les jeunes arbres

&

les

jeunes branches, unies

&

fans angles dans les vieilles,

longues de 8

a

1 1

pouces' de moítié moins larges'

épaiífes, liífes, d'un verd-glauque, relevées en-def–

fous de cinq cotes blanches'

&

portées fur un pé–

dicule cylindrique égal

a

leur longueur.

La fleur qui fort de l'aiífelle de chaque feuille

reffemble

a

celle du

bupariú'

mais elle fi, avec fon

p éduncule, auffi longue que le p

1

dicule de la feuille.

Ses étamines font moins nombreufes, moins ferrées,

Tome JI.

BUP

Sr

moins

~approch

'es, au ?Ombre de )O

a

60 feulement.

~Ues

,s ouv:rent le matm depuis neuf ou dix heures

Jllfqu

a

tfOlS heures du foir.,

OU

elles fe ferment en

prenant une couleur incarnate, enfin d'un rouge obf–

cur quand elle efi prcre

a

tomber.

-~'ovaire d~vien~

en mttriífant une capfule fphé ..

ro1de , applaue , d un pouce

&

demi de diametre

d:un tiers ou de moitié moins longue, marquée

d~

c~nq

angles légers, noiratre, s'ouvrant rarement en

cmq_valves partagées chacune en deux loges, qui

conuennent chacune deux graines ovo'ides angu–

leufes,

~ongues

de fept

a

huit lignes, une fois mOinS

larges, Jaunatres, tachées de no ir, liífes.

Culture.

Le

barulaut

ne croit point naturellement

~illet,lrs

qu'au bord des eaux, fur-tout fur les caps

eleves au bord des précipices ,

&

dans les rochers

les plus efcarpés des iles d'Amboine oi1l'on voit fou–

venr fes racines toutes nues

&

déco~1vertes.

U

fe voit

auffi

da~s ~es

terres marécageufes

&

profondes.

Il

fe mult1pbe de boutures

&

de graines; mais lorf–

qu'on

1~

pla_nte, il ne croit jamais auffi bien que

ceux qm cro1ífent naturellement au bord de lamer.

Qua:itJs. Ses

f~uilles

Ont une faveur aromatique.

Son bo1s efr fragtle., tendre, blanc dans les jeunes

arbres de ci?q

a

~X pouce~

de

~iametre,

&

rougeatre

~u

centre, tn_{ip1de o

u

defagreable a

u

goC1t , ou fa-

1m _daos les pteds qui croi'ífent au bord de la mer ;

ma1s dans les vieilles fouches, fe creur eft brun o

u

veiné de noir dans quelques endroits, d'une odeur

&

d'une raveur aromatique vineufe qui fe déve–

loppe, folt qu'on le frotre ou qu'on le travaille, foit

qu~o~

le mache; on lni fent meme un petit mordant

qm ptque legaement la langue, fans avoir l'amer–

tt~me

qu'.a le

bant,

c'efi-a-d1re, le

pariti.

Dans les

vteux arhtes,

ce cceur du

tronc eft communément

c~rié,

rongé, _creux,

~ans qu~lité ,

fec, fans goíü,

amíi que le b01s desracmes

qUI

foot devenues noires

pour avoir été expofées nues au ioleil.

Vfages.

Les Malays ne font ufage dans les arts

d'aucune autre par ie de cer arbre que du creur de

fon bois. Lorfqu'il efi veiné de noir ou d'un beau

brun , ils en tont des coffres, des boites, des man–

ches de couteau.) des bois de fuíil tres - efiimés

a

caufe de leur couleur agreable

&

de leur

1

1

géreté.

Les coffres qu'on en fait confervent long-tems leur

odeur vmeufe, lorfqu'on les tient bien fermés ,

&

cette odeur fe répand meme pendant qu'on travaille

ce bois.

Les habitans q'Amboine mangent fes feuilles cuites

comme

lefay or;

leur faveur légérement faline n'eíl:

pas uéfagréable: machées crues avec le betel, elles

rempli! ent la bouche de leur odeur agréable

&

de

leur faveur aigrelette.

Le creur brun ou veiné de ce bois efl: tres-falu–

taire: pulvériié ou broyé fur le porphyre avec de

l'eau, il fe boit dan cette efpece de pleuréfie appel–

lée

cepas

mera,

fi

dangereufe chez les Malays, qui

fe declare

fi

Íttb1tement par une rougeur au vifage,

des picotemens dans la poitrine , des douleurs aux

cotés

&

au dos,

&

des douleurs en refpirant. Cette

poudre eíl: auffi fouveraine dans les coliques bi–

lieuies oit l'on vomit la bile en abondance. Dans les

fievres ardentes, elle rafraichit en fortifi nt le creur.

Lorfque les pecheurs ont mangé de quelque poifion

vanimeux , comme le manche de leurs couteaux efr

ordinairement fa ir de ce bois, ils en rapent un peu

fur une pierre avec de l'eau, qu'ils boivent comme

un antidot fouveraín ; s'ils vomiífent la premiere

dofe

~

ils en boivent une feconde.

Cette poudre, melée av e celle du bois flerco–

raire de Java, appellée

tay,

fe boit dans les coliques ·

venteufes pour diffiper les vents.

Pour que ce bois ait la qualité, la vertu

&

les ef–

ts qu'on en attend, on choiút les arbres dont le

L