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ET R

eurent au fu jet de la mort des idées íingulieres: Scipion

l'Africain exigea que fes amis allaífent boire fur fon

tombeau.

A

Rome l'on danfoit ordinairement de ant

]e corps du mort que l'on portoit au bCtcher; par ce

moyen on difirayoit les fpdlateurs du bruit défa–

gréable des pleureufes qu é ron gageoit pour hurler

harmoniquement au fon de la flíüe. M. Winckelmann

obferve enfin que les guerres perpétuelles & malheu–

reufes des

Etrufques

contre les Romains,

&

fur tout

la décadence de leur confiitution poli tique , arr "–

terent les progres de l'art,

&

fe détrui:firent dans la

fuite. Apres la mort d'A1exandre , que le peuple

nomme le

Grand,

toute l'Etrurie fut fubjugnée par

la r épublique Romaine ,

&

.la langue

étrufque

fut

transformée en langue latine: en un mor, la langue

étmf que

fe perdit entiérement. Cet év énement arriva

quelque tems apres la mort.d'...Elius Vulturinus, der–

nier roi des

Etrufques,

qui fut tué dans la bataille,

donnée pres du lac Lucumo,

&

des -lors changée en

province romaine. L'an 489 de_ la fondation de Rome,

Marcus Elavius, général Romain, fe rendit maitre

de la ville de Volfinium, que l'on nomme aujourd'hui

B~lfena;

il fit rranfporter de cette feule vil! e dans

celle deRome, deux mille ftatues,

a

ce que rapporte

Pline dans le

XXXIVe

livre. L'on croit qne peu–

a-peu toutes les autres villes de la Tofcane fnbi–

rent le meme fort. Dans l'inftant de ces révolutions,

les arts commencerent

a

tomber

&

a

s,avi\ir' par le

joug que les Romains impofoient aux artiftes. Nous

ne connoiífons le nom d'aucnn des 1ameux anciens

artiftes

Etrufques,

:fi ce n,efi celui de

Mnefarchus,

fculpteur en pierre, que l'on

dit

pere du grand philo·

fophe, nommé

Pythagore.

Dans le fecond paragraphe, ql-ti traite des images

des di.eux

&

des héros

Etrufqaes,

M. Winckelmann

fe borne

a

publier quelques obfervations utiles'

&

qui n'ont point encore été faites.

1°.

U dit que les

Etrufques

adoroient la plupart des :>divinités qui étoient

honorées d'un culre dans la Grece, paree que les

Grecs

&

les

Etru{qrtes

étoient une colonie des Pe–

lafges'

a

ce que croient quelques auteurs: il y eut

par conféquent une certaine affinité parmi ces deux

peuples.

2

°.

Les

Etrufques,

ainfi que les Grecs, ado–

roient des figures bizarres,

&

qui étoient particulieres

a

chacun de ces peuples. Paufanias décrit les figures

divines extraordinaires qni furent repréfentées par

les Grecs, fur le coffre de Cypfelus. AvantHomere,

le poete Pampho imagina un Jupiter, couvert de fiente

de cheval. Les Grecs inventerent encore un Jupiter

a

Pomyos,

c'efl:-

dire, Jupiter fous la forme d'une

rnouche: la tete de la mouche formoit le crane

&

les

cheveux de Jupiter; le corps de la mouche étoit le

vifage , & les ailes formoient la barbe.

3

°.

A l'égard des divinités particulieres des

Etruf–

ques,

M. Winckelmann, dans ce fecond paragraphe,

obferve encore que les

Etrufques

s'étoient fait des

idées fublimes & majefiueufes des dieux fupérieurs:

ils donnoient des ailes

a

Jupiter'

a

Di::me'

a

fes

COffi·

pagnes ,

&

a

V énus; mais ils repréfentoient Minerve ·

avec des ailes anx épaules

&

aux pieds. Ils peignoient

l'

Amour, Proferpine

&

les Furies, avec des ailes

a

la

tete: ils repréfentoient auffi des chariots avec des

ailes. Les Grecs fuivoient le meme ufage allégorique

fur les médailles: Céres étoit repréfentée tra1née par

deux ferpens attelés

a

un char ailé.

4°. Pline nous dit que les

Etrufques

armoient dn

foudre la main de neuf divinitésqu'il ne nomme point,

Les Grecs mettoient quelquefois la foudre dans la

main de neuf divinités, qui font, Apollon, Mars,

Bacchus , V ulcain , Hercule , Pan, Cybele , Pallas

&l'Amour.

Les payfans

Etrufques

portoient des chapeaux

blancs, abattus fur les épaules ,

&

lorfqu'ils vou–

loient défigner Apollon, gardant les troupeaux du

ET

roi Admete, ils le repr 'fentoient avec ce and cha;

peau. Les Grecs repréfentoient de la

mem~

maniere

Ariftée, fi ls d'ApolJ{)n.

Les premiers

Etrufques

portoien t une lono-ue bar..

be' large' pointue

&

reco urb, e en ..nam.

e:

peuple

repréfenta Mercure a ec une barbe de

ce

t<.'

Cpece.

dans

l~

fuite, les

Ezmfqué j

fe ra erent la

1

arbe; fou–

vent Ils

armere n~

Mercure d un fa )l"e r cou rbé en

faucille, femb lable

a

cdui que tienr Sntu rne ou Plu–

ton, reifemblant

a

e lui que por r ·o t

le~

Lyciens

& les Cariens, dáns l'armée de Xe r.

~s

On v it fur un

camée

étrufque,

un Merc ure

q.ui

a la tete converte

d'une tortue enriere, q ui lui ferr d · chapean. D ans

les premiers tem , les

Etrufques

marq IOtcnt les che–

veux de leurs Hatues en ' caille de poilfon, ou tour–

nés en coquille de lima <;on. Ils

rangl.'o i~nt

les plis des

habillemens en ligne droite parallel , comme carrelés

l'un fur l'autre. Les

Etmfques

&

les Grecs repréfen–

toient quelquefois Junon martiale, tenant entre fes

mains une tenaille' qui fa ifoit all tfion

a

l'orclre de ba–

taille en tenaille. Cet ordre con fi ílojr

a

Oll

vrir le cen–

tre de la ligne pour engager l'e nnemi

a y

en lrtr ' ·n-–

fuite les deux corps féparés ferrOÍI.'n ren nemÍ des

deux cotés. Les

Ecru{ques

&

le Grecs t(:'p

d~nto1ent

Vénus drapée' tenant une coiombe

O ll l

n flc nr

a

la

main. lis repréfentoient au ffi les rrois Graces dra–

pées: elles paroiífoient danler, clans le m"m

got1t

que les fiatues des premiers Gr ecs.

Les artiftes

Euufqu<!s

reprefent oie nt peu d héros.,

&

tous de nation grecque: telsfon t les cinq chcfs qui

marcherent contre Thebes, je veux dire, Ad ra fie ,

Tydée, Polynice, Parth ' nope

&

Amphiaraüs. Les

dieux de ce peuple ont confervé leur nom

Ürufque

~

mais les héros conferverent chez ce peuple leur norn

grec, tiré de

1'1Liade,

qui leur fervoít de bouífole.

Dans le troifieme paragraph._, qui traite des prin–

cipaux monumens de l'art

étrufc¡ue,

notre aureur in–

dique fimplement les

obje~s,

&

d ~c rit

hiftori quement

leur exécutio n, leur matiere

&

le tem de leur

pro~

duélion. Daos la feétion fui ante,ill s examine eQcri·

tique fcnipuleux : il fait voircombien il eil difficile de

diftinguer les anciens ouvrages grecs des anciens ou–

vrages

étrufques,

&

les monumens fai ts en Tofcane

dans le bon tems, de ceux du :fiecle éclairé

O

ti

v ·voi nt

le plus fameux arrifte Grecs. L'auteur indique,

1

Q.

]es petites figures

étru(ques

de marbre, de bronze

~

qui repréfenterent des animaux , des chimeres.

2

Q.

les fiatues de bronze de grandeur naturelle, ou un

peu moins grandes,

&c.

Il fait

a

ce fujet plulieurs ob–

fetvations miles : par exemple, M. Winckelmann

dit que les

Etrufquu,

dans une fiatue qui repréfente

un pontife, ont rangé les cheveux fur le front ea

pe tites boucles, en forme de lima<;on, telsqu'ils font

ordinairement fur les fiatues égyptiennes d'Hermes

7

quatre

longu~s

treífes de cheveux tombent en

Ü~rpen-.

tant fur le devant de ehaque épaule; les cheveux font

noués par derriere

a

une diftance médiocre de la tete.,

an-deífous du ruban qui les attache, cinq boucles join–

tes enfemble prennenten quelque forte

la

fo e d'une

bourfe

a

cheveux; ces cheveux paroitTent coupés

a

leur extrémité. La ftatue, qt1i efi antique, eft droite &

roide comme celles des ftatues égyptiennes. Sur la fe te

d'une Diane

étrufque

antique, on voit que l'ouver–

ture de la bouche a fes angles relevés; le menton

elt

rétreci , les cbeveux font comme dans la précédente

fiatue, annelés, treífés

&

attachés par derriere aífez

loin de la tete; elle porte un diademe , en forme de

cercle , il efi furmomé de hnit rofes rouges & re–

hauífées qni couronnent les cheveux; la draperie eft

peinte en blanc; la chemife ou

~e

vetem_ent

?~

def–

fous a de laro-es manches arrangees en phs fnfes; le

mantean

co~rt

a des plis applaris

&

paralleles, il

en eít de meme de l'habit: le borddu manteau efi or–

né d'une petite bande rouge dorée, qui eft furmonté e