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. E T O

augures pour

p~éfager

le bonheur <?u

malheur

d~s

princes

&

des etats. La comete

qm

pantt peu apres

la mort de Jules-Céfar, fut regardée comme un

fi–

gne certain ele l'apothéofe de ce tyran. E,n

~onfé­

quence les Romains firent frapper des medatlles a

l'honneur de

J

ules- Céütr; ils y mirent une

étoiü

ave e

cette infcription,

Divus Julius:

Pe~dant

la

d~rnier~

maladie d'Armand Jules de R1cheheu, cardmal,

Il

parut auffi une comete qui attrifia beaucoup fes vils

adulateurs.

5°. Les anciens Egyptiens, les Grecs

&

les

Ro–

rnains , déftgnoient _la

defti~ée p~r

une

ét~ile,

paree

qu'ils avoient la

f?1bleíf~

d efP,nt de crone ql:e le

defiin de chacun dependOit de

1

afpeél:

&

de la d1fpo–

íition des afires lors de fa naiífance,

&

qu'en un mot

le ciel étoit ·un livre qui déftgnoit en caraél:erés vi–

íibles le fort de chaque homme en

particuli.er

.

ll

n'y

a

plus en Europe que les fous, les il{lbécilles

lx.

le.s

non-lettrés qui croient a l'influence des aíl:res.

6°.

Les 1Etéens obfervoient un cerrain jour de l'an

le lever de

1'

étoi.le

fyrius; fi elle paroiíloir obfcure,

ils croyoienr qu'elle annons:oit la pefie.

7°.

L'Ecrit:ure fainte

défignoit les

anges

parees mots

étoiles du ciel.,Stetlamatutina

défigne la fainre Vierge.

8°.

Les

étoiles

fervoient auffi d'hiéroglyphe pour

marquer le tems qui eft réglé

&

qui fe fuccede aves;

exaél:itude.

9

o.

Elles déftgnoient auffi l'efprit de recherche,

qui

circule énormément pour faire des découvertes.

1

o

0

Les Romains déíignoiem les dieux !arres

OLL

les génies tutélaires, en un mot, la proteélion divine

de Rome, par deux

étoiles,

qui

~toient

placées íur

les tetes de Romulus

&

de Remus, enfans alairés par

une louve dans une grotte ou caverne. On déíignoit

Cafior

&

Pollux par deux

étoiles.

1 t9.

Les

étoiles

gravé

es

fur les tomheat\X

déíi–

gnoient encore parmi les anciens, qu'un homme éroit

mort,

&

que fon ame immortelle étoit dans le féjour

des bienheureux. Souvent on indiquoit

le

íoleil par

une·

étoile

a

íix

pointes.

1 2

°.

Hippocrate a

obfer~é

que les malades qui

croient voir tomber des

étoiles,

on qu1 voient en

l'air flotter des étincelles brillantes ·, annoncent par

ce délire que leur maladie eíl: ou mortelle oudu moins

extremement grave

&

dangereufe.

1

3°.

Enfin les anciens· Egyptiens déftgnoient le

crépufcule par

1'

étoile

de vénus, qui précede fou–

·vent le foleil.

Les

étoiles

ou raíl:érifque que l'on emploie dans les

lívres défignent les renvois

&

les notes.

Da~s

les armoiries les

étoiles

ont aujourd'hui parmi

nous a-peu-pres la meme íignification allégorique que

les cornes des animaux dont on couronne les écuf–

fons.

L'on trouvera dans

1'

Hijloire généraltt-

des

voyages

<le

M.

l'abbé Prevofi, les noms finguliers, les attri–

buts que donnent aux

étoiles

les différens peuples du

monde,

&

les raifons qui engagent les Chinois,

&c.

a

confacrer a l'honneurdes afires un culte panicnlier.

(V.

A. L.)

§

ETOILI?. TOMBANTE, (

Phyjique.)

c'efi un petit

globe de feu, qui brille

~ans

notre

atmofph~re

tandis

qu'il y roule c;a

&

la, fUivant

cepe~d~nt tol~ours

trne

direél:ion de haut en- bas,

&

par01ffant meme tom–

ber c¡uelquefois jufqu'a terre. Comme ce petit globe

parOit avoir la meme grandeur qu'une

éteile,

on l'a

nommé

a

caufe de cela

étoile lOf!lbante.

Ce phéno–

rnene eft plus fréquent au priotems

&

en awtomne

que dans les autres

fai~ons,

mais

~ur-,tout

pendant

~-a

nuit paree que la lum1ere du folell derobe celle qu

1l

répa'nd; car

il

eft naturel d'imaginer que ce

phéno~

mene doit avoir lieu le jour eomme

le nnit.

Bernier

aífure en avoir vu dans l'empire

du

grand Mogol.

Gaffendi affure

auffi la meme chofe. Il dit que le ciel

,

1

ETO

étant tres-ferein,

&

l'a1

r tranquille, mais

tres-

chaucl

íl vit paroitre avant midi une flamme forr blanche

gtJ

tomboir perpend!culairernent; que eette t1amme ' toit

l?lus Iarge vers

Úl

~artie

inférieure qu'ailleurs,

que

ía fi.gure a12prochot_r

d7

~elle

d'un rhombe,

qu'ell~

ayou

llll~

queue qm aLo1t en diminuanr,

&

qu'elle

d1fparut

a

fes yeux

f~ns

laitfer aucune trace de fa pré–

fence. Fludde Bruífee rappone que lorfqu 'on ren–

contre

l~endroit

_oil

l'étoi~~;

eíi tombée,

on

y rrouve

une mat1ere glunneufe, tenace, d'un blanc tirant fur

1e jaune;

~ar,Cemée

de perites _raches noires,

&

qui

eft alors pnvee de route fa partte combuftible.

Quoi

qu'il en foit de cette matiere, dit

M.

Muífenbroek

d ' \

.

1

,

ou nous avons ure ce que nous venons de di

re~

il

n'~~

pas

~outeux

que

·ce,s

étoites

n~

tombent quelque–

fOis JUfqu

a

terre; car e efi un phenomene qu'tl a Iui–

meme obfervé. Quant

a

leur caufe, Morton apres

Me~ette,

_a

fait fes

,~ff~rts

pour pronver que cette

mat1ere vtfqueufe n etolt autre chofe que les excré–

mens de quelques oifeaux, t'els que d

s

corbeaux

&c.

qui apres avoir mangé des grenouilles

en ren:

doient les intefiins fans les avoir

pu

digérer ; ce qui

n'cft guere probable , puifqu'on en voit dans des

líeux {ouvent ou ces oifeaux ne vont jamais. Quanr

a

~· .MuKe~broek_, illu~ ~aro1t

vraifem?Iable que ces

etotfes

dO.lVent leur ongme

a

une mat1ere huileufe

qui a été élevée_ par

1~

chaleur du jour, qui fe con:

denfe par le fro1d, qm retombe par fon propre poids

&

s' nflamme:

il

appuie· fa conjeéture fur ce que

l'on voit en feux en automne a_pres les tortes chaleurs

del'été; mais fi

e'

' toit-la la véritable caufe,

on ne

les devroit pas voir

au

printems avant les chaleurs,

ni en hiver, comme M. Krafft l'a ob{ervé en

Ruffie

· dans le mois de novembre pendant

la nuit,

qui

écoic

d'ailleurs des plus froides.

Le

P~

Becca,t:ia a été

plus"he~treux.

chns fes

conj~c­

tures, a ce qu tl nous paro1t;

1l

crolt que les

étoile:~

tombames

ne font que des phénomenes élethiques:

&

voici le fait fur lequel

il

fe fonde; il

e

O:

d'ail!eurs

aífez curieux pour trouver place ici.

.

,

Un jour qu'il étoit affis en plein air ave'C un ami •

une beure apres le_eoucher du foleil,

i1s

virent une

de ces

étoiles tombantes

qui dirigeoit fa courfe

ver.~

eux

{!-{.

qui

groffiífoit

a

vue d'rei]

a

mefur~

qu'e:le

approchoit d'eux, jufqu'au mo·ment

elle difparut"

a

peu de difiance Je l'endroit

Oll

ils étoient. LeHrS

vifages

~

leurs mains

&

leurs habits, ainíi

que la

terre .

&tous

les

objetsvoiüns, furent atorsilluminésd'unc:

lumiere dittufe

&

légere, mais fans aucun

bruit..

Ayant en peur

~ls

fe leverent,

&

fe regarderent, l'un

l'autre, furpris de ce

ph

'nomene ;

un

domei1ique

accourut

a

eux d'un jardín voifin,

&

leur demandé'

s'ils n'avoient ríen

vu,

que pour lui il avoit

apper~u

briller dans

le

jardin une lumiere fubite,

principal~ment fur l'eat.l dont il fe fervoit pour arrofer.

Toutes ces apparences étoient évidemment élec...

triques:

&

le

P.

Beccaria fut confirmé

a

penfer

que

l'éleél:ricité en étoit la caufe, par

la

quantité

el

ma–

tiere éleétrique qu'il avoit vu, dans d'autres occa–

fions, avancer par d"égrés vers fon cerf= volant; car,

dit-il, elle avoit tome l'apparence d'une

étoile t(Jm–

bante.

ll

vit auffi quelquefois une efpece de gloire

autour du cerf- volant, qui. le fuivoit quand il

~han~

geoit de place, mais qui laiífoit un pe

u

de luxpiere,

á

la vérité

pouLfo.rt

peu de te

m~,

dans le

lieu

qn'il

venoir de quicter.

I1

tlOUS

paroit que cette différence fatisfait parfai–

tement

a

tQUS les phénomenes des

éfoíles

tombames..

Car,

1°.

il y a dans l'atmofphere en

tour

tems

&

dans

toutes les faifons une circulation du

fluid

e éleéhique,

comme on l'a fait voir

a

1'

article

CERF- VOLANT,

Suppl.

au.ffi l'on voit de ces

étoi.'es

dans

tomes les

úü–

[ons,

comme

il

paroit par les obfervations

de M.

Gaffendi

&

de M. Krafft? qne npus a vons

ra

pport

'es~