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ETR
co t\lettr, reh auífée av
G
de la craie blanche.
Quel--–
q uefois la tete , les mains , les pieds , font incarnats;
&
les vaftes manteaux des figures de leurs afirolo–
gues font o u blancs ou de quelqu'autre coule ur. Au
centre du vafe , ils imprimoient une rofe ou une mar–
que de la fabriq ue.
L'Of~
a trouvé dans Hercu lane
q uantité
~e
grands & de petits tableaux de cette ef–
pece, pemts en monochromes, c'eft-a-dire
:J
en ca–
mayeux d'une feule codeur,
ou
peints avec deux ou
t-r~Ís
couleurs : mais ces camayeux d'Herctilane furent
pemts par des Grecs. L'on
y
a encore trouvé plu–
úeurs beaux vafes
étrufques
&
une grande table de
marbre pour les libations que devoient faire les ju<res
ava!lt que d'examiner les proc' s. Cette table
po~te
une infcription
étrufque ,
dont on trouvera le détail
&
l ~explication
dans les
L ares
que
M.
Sei gneux de
Correvon a fait imprimer
a
Yverdon fur les décou–
vertes d'Herculane.
· Nous croyons qu e les perfonnes qui aiment les
beaux arts, liront a
ve
e plai fir a
u fu
jet des
Etrufques,
les obfervati ons fui vantes, que nous avons extraires
du tres- favant o
u
vrage qui a pour titre,
H ifioire de
l'Art che{ les A tzciens,
par
M.
J.
\Vinckelmann: a
Amfterdam ,
e
hez Harrevelt,
1
¡66,
.2.
vol. in-
8°.
Cet auteur admiré par les vrais favans, a confacré
le chapitre troifieme de fon premier volume'
a
nous
d.émontrer par des faits, ce qu'étoit l'art chez les
Etrufques
&
chez leurs voifins.
Il
divife ce chapitre
en
trois feétions : dans la premiere , il détaille les con–
Jloiífances néceífaires pour bien apprécier l'art des
Etrufques.
Dans la feconde feél:ion, il traite de l'art
meme
e
hez ce pe upie: il détaille fes caraél:eres' leurs
~gnes,
&
les différentes époques de cet art. La troi–
fieme feél:ion ne rapp elle que les faits qui intéreífent
l'art des peuples voifins des
Etrufques.
Duns la premiere fe8.:ion, qui concerne les con–
noiífances néceífaires pour bien apprécier l'art des
Etrufques,
M.
Winckelmann examine dans l'article
premier les circonfianc es extérieures
&
les caufes des
caraél:.eres particuliers de l'art
étrufque;
dans le feeond
· article ,
il
traite
c;le
l'image des dieux
&
des héros
étruf ques;
enfin dans le troifieme article, cet auteur
indique les ouvrages les plus remarquables de l'art
d.e ce peuple fingulier.
D aos l'article premier, qui concerne les cauCes
ex~
t érieures qui ont contribué ou nui aux progres de
l'art
étmfque,
M.
\Vinckelmann admet pour premiere
caufe qui a fa vorifé l'art de ce peuple, 1°.la liberté:
il ob fe r ve tres- judicieufement que la forme du gou–
vernement influe effentiellemenr fur les arts
&
fur
les fciences de tous les p euples: par exemple, la li–
berté dont jouiffoient les
Etrufques
en vivant meme
fous leurs rois' permir
a
l'art
&
aux artiíl:es de s'élever
a
la perfeél:ion, paree que les rois Tofcans n'étoienr
pas des defpotes, le titre de roi ne déíignoit che:z eu:':(
qu'un fimple général d'armée, ou. bien un gouverneur
particulier qui étoit élu annuellernent par les états–
généraux. Tonte l' Etrurie étoitdivifée en douze pro–
,vinces:
~lle
étoit par conféquent un
é~at
ariíl:ocrati–
que, régi par douze chefs qui avoient au-deífus d'eux
un furveillant ou un cenfeur amovible, qui étoit auffi
élu par lecorpstotalde lanation. Les
Etrufques
étoient
fi
jaloux de leur liberté
&
fiennemis de la puiífance
royal e defpotique
&
inamovible, qu'ils mépriferent
&
devinrent les ennemis des Ve!ens, lorfque au lieu
cl'un
ch ef annu el, ils
él~trent
un roi. Dans le i v e ftecle
de la fondation de Rome, ils étoient par la merne
raifon naturellernent ennemis des premiers habitans
de Romo ,
!)l
le penple Romain ne put empecher les
E
trzzfqu.esde s'allier avec fes voifins, clans la guerre
m
arfique, qu'en accordant aux Tofcans le dr_oit de
citoyen Romain.
. La íeconde caufe des progres des arts chez les
Etrufques,
fut
le commerce fur terre
&
fur
mer.
Pau~
ETR
fanias dit
que
ce peuple s'allia d'abord ave-e les Phé·
n~ciens
qui éroient pour lors le peuple le plus ingé–
l1l eux • lés
E trufques
leur fourni rent une flotte , pour
combattre les
Ph?
.cé.en~.
,Hérodot e dit que les
E truf–
ques
eurenr plus .d
mt1m1t~
avec les Carthaginois
qn'a~
v ec les Gre cs; 1ls fourmrent aux Carrhaginois une
armée nava le qtú fut battue par Hiéron , devan t la
ville de yracufe.
_
. Les
Etrufques
eurent p eu d'affinité avec les Egyg•
t1ens , peupleexceffivement fombre &mélancolique;
qui détefioit la rnufique
&
la poéfie, que les
Etruf–
que.s
-aimoient
a
la fo lie ' paree qu'elle les guériífoit
en ya rtie, de. la pe tite dof; de trifieífe ou d'atrophic
qm leur etOit naturelle. L étendue du com nerce des
Etrufques
réforma leurs mreuFs,
&
par la comparai–
fon des objets, il perfeél:ionna leurs talens naturels
pour les ar ts.
La troifieme caufe
extéri~ure
du
progres des arts
chez les
E trufqaes,
fut la gloire
&
les récompe nfe s
qui font néeeffairementaffeél:ées dans les républiques
aux perfonnes qui fe difiinguent dans leur :tat par
leurs talens ou par leur venu.
La caufe intérieure des progres des
E trufques
dans
les arts, fut leur génie ou leur tempérament; il fu t la
fo~rce
du caraél:ere difiinB:if de leurs ouvra ges .
M .
\Vmckelmann obferve que les
Etrufques
n'atteigni–
rent cependant jamais dans les arts le 'point de
p e r~
feél:ion oti parvinrent les Grecs , paree que les Grecs
ét~ient
naturcllement rnoins bilieux que les
Etrufques.
Anftote obferve que les perfonnes mélancoliques
font ordinairement reveufes' propres aux forres rn é–
dirations
&
aux recherches profondes: rnais de tels
hommes ont toujours eu
&
auront éternellement
des fentimens outrés
&
exceffifs. Le bcau, c'efi-a..
dite, les douces émotions que caufent les formes les
plus naturelles fur
d~s
ames délic.:ates
&
fenfibl es, eft
pour eux fadeur, infipidité, badinage d'enfa nt ; leu r
creur, ainfi que les magaíins de poudre, ne s'agire
que par explofion générale ;
ils
méprifent le beau , ils
ne recherchent que le fu
blime. L'Etrurie igno rante
tut bientot auffi éclairée
q.ueles peuples qu'e lle fré,.
quentoit; mais c.:omme l
a maífe des lumieres étoit
alors tres- peu confidérable, l' Etrurie don na dans la
{uperfiition ,ou plutot, dansle momentott elle devint
pieufe, elle
rn~rita
d'etre appellée la
mere de
la
fu–
perflition.
Les
Etrufques
[e
livrerent enfuite
ave~
fu–
reur
a
l'aílrologie judiciaire' aux évocations des ef
..
prits,
&c.
L'on ne doit done point €tre furpris lorf•
qu'on voit dans Denis d'Halicarnaífe, que l'an de la
fondation de Rome, 399, les pretres
Etrufques ,
qui
protégeoientles Tarquins détronés, all erent attaquer
Rome, armés deferpens vi vans
&
de torches ardentes.
Les
Etrufqu es
inventerent les combats fanglans des
gladiateurs, ils les admirent non- feulement dans les.
amphithéatres, rnais eneore
a
la fuite des enterremens..
Le caraB:ere des
Etrufques
eft peu
altén~ .
Dans les
ftecles derniers, la feél:e des fla gellans Européens
a
pris naiífance dans la Tofcane: j'ajoute que le vul...
gaire ne s'y plair qu'a lire aB:uell ement les poemes
pleins de ma-gie, de poífeffions du diable ,. de giganto–
machie, de métamorphofes
&
de preftiges de charla–
tans de place; il n'écoute avec tranfport que la mu–
fique qui peint les temp eres, l'éclair , le tonnerre
"j
la .foudre
&
le fabbat. Enfin l'on ne
oit poin.r
erre
furpris de ce que les anciennes ur nes
{~pu lcra
les
de
la
Tofcane
o
e font chargées que de has - reliefs,
qní
repréfentent ave e énergie des combats fanglans,
OL1
des devins en méditatio!l;
&
de ce qu'a.u contraire,
les urnes fépulcrales rornaines, t ravaillées . par les
Grecs , ne r epré(entent que des o bj ets agréab les qui
fon r allufion
a
la vie humaine; tels font le
p>apillo n ~ '
les colo
m
bes, les
lievr~s,
les guirlan.des de fleurs
&
de fruit , les nay ades
():tÜ
enlevent
le
c\tlarnían t
Hyllll
lus,
&e,
Les
Romains
plus
gais que
les
Etrufllu·'l