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ETO
foient fuffifantes pour admettre un fait auffi extraor–
dinaire.
Caufe du changement des étoiles.
Il eft difficile de fe
former une idée nette de la caufe qui peut faire
changer
&
difparoitre les
étoifes
,
ou nous en mon–
trer de nouvelles. Le P. Rieeioli, au
tome 1!
de íon
Almagefle ,p.
176,
efiime qu'il y a des
étoiles
q.tine
font pas lumineufes dans toute leur érendue,
& aont
la partie obfcure peut
{e
tourner vers nous par un
e.ffet de la toute- pui!fanee de Dieu.
. ?ouiHaud, dans un ouvrag
~
qui parut en 1667 ,
IntJtulé:
lfmailis BuLLialdi ad Ajlronomos JHollita.dao,
fuppofe au:ffi que la ehangeanre de la baleine a une
partie obfcure, avee un mouvement de rotation au–
tour de fon axe, par lequel fa partie lumineufe
&
fa
partie obfcure fe préfentent alrernativement
a
nous.
M. de Maupertuis, dans fon
Difcours
fltr
Les diver–
fes figures des aflres'
publié
a
Paris en
I
73
2'
ayant
fait voir que le mouvement de rotarion d'un afire fnr
fon ·axe peut produire dans cet afire un applariffe–
ment eoníidérable , s'en fert pour expliquer le phé–
nomene dont
il
s'agit. «Les
étoiles
fi.xes, dir-il, font
,. des foleils comme le notre; il efi done vraifem–
'' blable qu'elles ont, comme eer afi:re, un mouve–
., ment de rotation fur leur axe ; les voila done, fe–
,. Ion la rapidité de leur mouvement, expofées
a
" l'applatiiiement ;
&
pourquoi ne fe rrouveroit-il
,. pas de ces
étoiles
plates dans les cieux, fi l'on penfe
>'
fur-tout que nous ne favons par aucune obferva–
,. tion qnelle eílla figure des
étoites
fixes? Si autour
" de quelque
étoile
plate circule quelque groífe pla–
,
nete fort exeentrique, ou comete, dans une or–
" bite inclinée au plan de l'éqna reur de
1'
'toite ,
qu'ar·
»
rivera-t-i!? La pefanteur de
I'étoile
vers la planete,
»
lorfqu'elle approchera de fon périhélie, changera
»
l'inclinaifon de
l'étoile
plate, qui par-la nous pa–
'~
roitra plus o u moins lumineufe. Telle
étoite
meme
,. que nous n'appereevions point, paree qu'elle
" nous préfentoit le rranchant, paroitra lorfqu'elle
»
nouspréfentera une partie de íon difque,
&
telle
»
étoi.lequi paroiífoit ne
paro~tra
plus. C'efr ainú
>•
qu'on peut rendre raifon du
changemen~
de gran–
'' deur qu'on a obfervé dans quelques
étoiles,
&
des
''
étoiles
qui ont paru
&
di{Jaru ,,.
Ce .feroit peut- erré ici le lieu de parler des ehanw
gemens de poíition qu'on a obfervés dans plufieurs
étoiles,
fnr-tout dans celles de
la
premiere grandeur;
ces variations qui proviennent fans doute des atrrae–
tions mutuelles de di.fféren
fyfh~mes,
ou des diffé–
rentes planeres que nous ne voyons pas, dérangent
toures les loix générales dont nous avons parlé juf–
qu'iei. Voye7 le
XVIe
livre de mon
Aflronomie,
oú
il efi parlé des autres mouvemeos des
étoilr:s.
Etoiles doubles ou Jingulieres.
Dans les
Obfervations
'<le M. Bianchini , impri mées
a
V
érone en 1737, par
les foins de M. Manfredi, on trouve,
page
2.08,
que
l'étoile
double appellée 'de la lyre, préfente des
phénomenes fort finguliers: une des deux
étoiles
dont
elle eft compo(; le, paroit quelquefois fe diviíer en
deux, quelquefois elle paroit environ.née d'une on
de deux autres petites
étoiles;
la feconde des deux
étoiles
diminue quelquefois de grandeur , enforte
qu'on la difiingue
a
peine' quoique l'air foit parfai–
tement ferein.
Cette
obfervation, ajoute-t-il, a été
faite avee plufieurs lunettes de Campagni
&
de Marc–
Antoine Cellius, qui avoient
2 2, 2
3
&
2
5 palmes
( chaque palme eft- de 8 pouees
.¡.),
&
l'on a tou–
jours obfervé a-peu-pres la meme chofe.
·M.
Grifchow, afironome de Berlín, étant a Lon–
dres en 1748,écrivoita M. de l'Hle, qu'onavoit dé–
couvert en Angleterre une nouvelle planete qui
tournoit autour d'une
étoite
fixe fituée aupres ou
dans la lyre : c'eft une planete, ajoute-t-il, qne
M.
Bianchini
avo~[
c;rn appercevoir
~
mais dont il
Tome
JI.
ETO
CJ
7
n
~toit
pas bien aiTuré
faute de lune
tes
aífez par–
fanes. D autres ont du avoir vu
l'étoife
'de la l'·r
environm.e de einq petites
to.les
au moyen d.' n
grand
t
'lefcope de
12
pieds, confiruil par.
1.
hort,
pour le dotleur rephens,
&
qui appartient aétuelle–
me.nt.a
my!or~
duc
~e
1a lborongb. Pour moi, je
n'a1nen ou1 dire de :l.emblable en Angleterre
je
crois que des fingularités pareilles ont befo in d' · ere
bien eonfiatées ponr obtenir quelque confiance.
On a écrit que M. Caffini avoit remarqué dans le
dernier fiecle, que la premi re
étoi!e
'>'
du belier
1
toit
quelquefois double, ou divifée en deux parties di–
fiantes t'une de l'autre de .l'.intervalle du diametre de
chaeune, Gregori,
liv.
111.
prop.
J4.
\Volf,pa.g.
440.
On a. dit auffi que
l'étoiü
qui eíl: au milien de l'e ée
d'orion,
&
quelques
étoiles
desJ>lé1ades paroiífcnt
quelquefois triples
&
m"me quadruples ; mais ces
ph
1
nomen es íinguliers n'ont pas éré bien coníl:atés.
A
l'égard des
üoiús
doubles, elles ne font pas
rares. J'ai obfervé difiinél:ement avec une lunette de
18 pieds ' que l'
étoife
)'
a
l'épaule de la vierge efl:
double, ou formée de deux
étoiüs
féparées Pune de
l'autre d'un intervalle d'environ
2 11 ,
prefque égal au
díametre apparent que chacune paroit avoir
a
caufe
de l'irradiation.
L'étoite
o
du caprieorne eft auffi double; l'inter–
valle des deux
étoiles
efi tel, qu'avee un infirument
de fix pieds on ne peut prendre fa hauteur que dans
le crépuíCule, ou en éclairant les fils, paree que
quand l'une eft cachée fous le fil, l'autre paroir,
&
on ne fauroit difiinguer laquelle des deux efi fous le
fil.
L'étoile
'>'a
la tete du bélicr efi auffi compofée de
deux
étoiles
coníid érables, comme l'obferva le pre–
mier,
a
ce qu'il paroi[, Robert Hook .
Poye'{ Tran.f.
Philof
n°.
4·
La plus boréale des trois
'toiles
atL
front du fcorpion, efi eompofée de deux
étoiles,
done l'une efi double de l'autre en grandeur
&r.
en
lumi
' re~
comme l'obferva M. Caffini en 1678. La
t ete précédente des gemeaux eil auffi double ; on
en pourroit cirer probablement beaucoup d'autres
que je n'ai pas préfenres atluellem nr.
(M.
DE LA.
L-"J.NDE.)
Si l'on veut connoitre les préjugés des anciens au
fujerdes
étoiles,
c'efl: -a-dire , fur leur mariere, leur
caufe, leurs effets,
&c.
on doit confulter la
nouvelle
TraduClion
de Pline le narurali!l:e
&
les
Gl'.u.vres mo–
rales
de Plutarque, dans les articles ou ils traitent du
ciel, des
étoiles
&
de l'afirologie. On pourra égale–
ment lire ces meme articles dans
ctt
onvrage. A l'é·
gard des
étoiles
coníidérées comme objets phyfiques
qui ont fervi d'hiéroglyphes ou d'ernhlemes ;>armi
les anciens
&
parmi les moderoes, nous avons extrait
les notes fuivantes des
Hierogliphes
de Pierius Va–
lerian,
I
vol.
in- folio.
1
o.
Les anciens Egyptiens défignoient le dieu de
l'univers par une
étoiLe,
paree que rien ne démontre
plus vifiblement l'exiftence
&
la puiífance de Diet!
que les a!l:res.
2
o.
C'efr par la meme raifon qu'ils dé:fignoient le
d~eu
Pan
7
c'efi-a-dire, le
tout,
par une
étoile.
3°. Le brillant
&
le merveilleux cours des
étoiles
a fervi
a
déúgner métaphoriquement les hommes
nobles, illufires
&
célebres. Ovide nomme Fabius
Maximus
Sidus Fabice gentis.
Cette m ltaphore a été
employée dans
l'ancien
&
dans le
nouveau. Teflament.
L'étoiLe
d'Orient fignifie le
Jl!fjjie.
S. Eucher d1t que
comme les
étoiles
hyades, en íe levant, annoncent
on procurem la pluie fur la terre pour la fe rtthfer,
de merne les faims doél:eurs par leurs infirultions fer–
tilifent nos ames.
4
°.
Les anciens attribuoient aux
étoiles
les memes
fonél:ions que nous attribuons aux anges; c'efi pour–
quoi les
Jtoiles
&
Íl>lf-t<i)ut les cometes fervoient aux
~
XXxxx