Table of Contents Table of Contents
Previous Page  716 / 960 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 716 / 960 Next Page
Page Background

702

DEP

la faignée é toit d'autant plus efficace , qu'elle étoit

faite plus promptement ,.

&

dans des parties plus

rapprochées de celle otl étoit l'engorgement. Deux

faig11 ées du cou pratiquées dans l'intervalle d'une

heure , diffiperent , comme par enchantement, une

af?oplexie accompagnée des convulíions les plus

vwlentes.

34· M. Puzos fait obferver

q~t'il

ne faut pas rell;on–

cer aux faignées , qneiqu'on axr perdu les p.rem1ers

infians, qu'elles deviennefit néceifaires toutes les

fois que de nouvelles douleurs annoncent de nou–

veaux

dépóts ,

& que

íi

par ce moyen on ne prévient

pas toujours la fuppuration' on arrete du moins les

progres de l'inflammatio.n,

&

l'on prévient la gan–

grene ; l'expérience m'a encore convaincu de la

v érité de cette aífertion.

Ce remede ennn eft d'une ñ grande

importan~e,

_

qu'on ne peut trop recommander d'y avoir recours;

c'efi meme par cette álifon queje me fuis plus parti–

culi€rement arreté fur cet objet '

&

que j'ai taché

·de fortifier les raifonnemens par l'autorité des plus

·~élebres

praticiens.

·

3 5. Tous les

dépóts laiteux

aigus n'exigent cepen–

dant pas indifpenfablement la faignée. Il en efi que la

narure peut réfoudre d'elle-meme; on les reconnoi-

. tra par le pe u d'intenfité des accidens, par la fou–

pleífe

&

la molleífe du pouls , par l'humidité de la

peau , par Pécoulement foutenu des lochies

&

du

lait,

&

par la liberté des différentes excrétions. Le¡

boiífons abondantes , mucilagineufes , ou légére–

ment diaphorétiques,

íi

les couloirs de la peau íont

libres

&

difpofées

a

recevoir la matiere laiteufe;

des diurétiques légérement falins, íi la nature paroit

tendre

a

évacuer

le

lait par

le~

urines ; des lavemens

émolliens

&

minoratifs , quand le ventre étant

amolli, des

borborigone~

annoncent qu'il va s'ou–

vrir, remplironr tomes les indications.

36. Lorfque la vivacité des accidens a forcé le

médecin

a

employer les reHkhans les plus efficaces ,

&

q.u'il a ·eu le bonheur d'établir le

re l~chement

defirable ' alors guidé par les efforts meme de la

nature' il doit chercher

a

porter le lait fur les orga–

nes excrétoires que les circonfiances

&

l'obfervatioa.

luí déñgneront. Les reins

&

les Ínteílins, voil:l ceux

par o1Il'évacuationdes matieres putrideshiteufes s'é–

vacuent en plus grande quantité,

&

plus heureufe–

ment. Le médecin emploiera done avec confiance les

purgatifs,

les

tifanes

/k

les apozemes diurétiques. La

"Célérité n'efi pas moins néceífaire dans l'ufage de ces

remedes, que dans celui de la faignée. Le tems preífe,

de nouvelles fiafes peuvent occaíionn er un nouvel

orage , la maífe humorale vióée peut contraéter un

. dégré d'acrimoine qui feroit naitre d'autres accidens

plus facheux,

&

pourvu qu'on ait égard aux forces

de la malade , on peut faiíir les rémiffions,

&

rap–

proc;her les remedes fans inquiétude. ·

-. 37· Cependant, malgré l'attention du médecin

a

faiíir 1es occafions , pour diminuer le tra vail de la

na ture,

&

favorifer la dépuration de la

maíf~

humo–

t:ale , la crife fafrice

Oll

naturelle peut etre incom–

plerte, la réfolution des engorgemens imparfaite ,

&

le dépot fe changer d'aigu en chrónique.

Les indications

a

fuivre refieront les memes ,

&

feront prifes de la nature des embarras. Il faudra

continu er

a

favorifer l'excrétion des urines par des

diurétiques plllS animés. Le fel de du obus , (Selui de

tartn~

a

la dofe de íix

a

huit grpins par vcrrée'

&

d'un gros ou un gros

&

demi par jour, méritent en

ce cas-la beaucoup de confiance , en les aífociant

aux racines

&

aux feuilles de pariétaire, aux racines

d•a fperges

&

de petits houx ,

&c.

aux feuilles des

~hicorées

,

&c.

Les purgarifs , tels que le féné, la

rhubar~e,

aífoci és aux chicoracé es,

&

difiribu és de

fas:an

a

entrtltenir une /diarrhée mocli rée' prbdui-

DE P

· ·

ront auffi les effets les plus defirables.

4t

nature -

en procurant fouvent d'elle-meme cette diarrh ée'

avec le plus grand av(lntage , nous a montré la

rout~

a

fuivre. Puzos a reconnu le bon effet de cette mé.

thode. J'ai vu une détnence chronique produ ite par

!e

dJpó: laiteux

guérie par ce moy en. rai v.u des

mfiltrations, des tumeurs en apparence fGhirreu fes

cé~er

a

l'ufage

~es

purgatifs

aífoci~s

aux dinrétiques:

Ma~s

un,e

a~tennon 1mport~nte

a

fa1re efr que les pur–

gaufs r evedtent quelquefois les douleus,

&

qu'ainíi

l'on doit les employeravec circonfpe8iol}.

3

8.

Les maladies loca{es exigent qu'on réuniffe

les topiques aux remedes internes. lls doivent etre

pris parmi les émollieni dans les

dépóts

inflamma–

toires. On

y

aífocie les réfolurifs quand l'inflamma–

tion efi diminuée. Ceux - ci font principalement

néceífaires quand le

rel~chement

efi com plet,

&

qu'il y a infiltration. Les cataplafmes de farines réfo–

luti ves· animées par les fels de duobus

&

de tartre

,

forH recommandées par les praticiens ,

&

je les ai

trouvées tres-efficaces. Yai vu ernployer avec beau..

coup de fucces, par..M. Enaux, prófeífeur des ac–

couchemens

a

Dijon , les cataplafmes de feuilles

de jufquiame,

&

de fleurs de furreau fur des tu–

meurs indolentes

&

dures. Je m'en fuis fervi· avec

un égal avantage.

.

Le véúcatoire appliqué-fur le poing dans les pleu..;

réíies qui réíifioient aux faignées , ou dans

lefquel~

le pouls ne permettoit pas d'y avoir recours. Le

meme

empl~tre

appliqué fur les douleurs fixes des

membres dans les rhumatifmes chroniques, m'a I'éuíli

dans un grand nombre d'occafions. J'ai meme pour–

fuivi ave e fucces par ce moy en une douleur qui·

,·.

chaífée de l'ame étoit paífée

a

la

cu~ífe'

enfin fur la

jambe. .

39· Mais lorfque les dépots tournent

a

fuppura..:

tion, on compteroit en vain fur tous les fecours .

( 36

a

3

8. ).

Il faut donner iífue au pus'

&

l'on doit fe

conduire. ici par les regles de la .bonne' chirurgie. ·

Laiífer

a

la nature

le

foin de terminer les abces for–

IPés daos les

gl~des,

&

ottvrir tous les autres des

que la fuppuration eft fenfible.

40.

Il efi d'autres accidens qui

e~igent encor~

d.'autres remedes que ceux dont je viens de faire

l'énumération. Ce font les éruprions véíiculaires

( 24,

2) ) ,

&

les hydropifics abdominales ou de

poitrine. M. Puzos recommande d'ouvrir les pufiu–

les. de l'efpece déíignée des. qu'elles font pleines,

&

d'en réitérer l'ouvenure íi elles fe rempliffent.

J~

n'ai point vu cette efpece d'éruption, mais les ob.–

fervations de ce célebre accoucheur, l'anJlogie de

ces pufiul<ts avec celles de l.a pe tite vérole, dont

j'a!

toujours fait ouvrir avec íucces les pufiules,

&

le

raiíonnement, me perfuadent qu'on ne peut 'mieux:

faire que de fuivre ce· confeii.

41.

Quant aux hydropifies , elles font formé es par

une matiere ·acre; il eft difficile que cetre matiere

puiife etre abforbée par les vaiffeaux '

&

évacuée

fans retour.

Ces

raifons m@ portent a .croire que le

meilleur part.i

a

prendre efi de recoqrir

a

la paracen"

thefe. Je n'ai pas été dans le cas d'employer ce re–

mede en pareil le circonfiance ; mais

j'y

aurois re–

cours dans l'occafion'

&.

je crois pouvoir le confeil–

ler comme le feul capable de favorifer 1'effet des

autres remedes '

&

de s'oppofer

a

la perre de

la

malade.

L'exces des douleurs quand elles ne dépendent

pas d'une inflammation forre., doit engager

a

recou·

rir aux narcotiques '

&

meme

a

en fo rcer la dofe.

J'ai vu ces remedes détruire des douleurs opiniatres

&

locales. J 'ai vu meme dans l'hypogaíhe des tu–

meurs qui avoient l'apparence de fchirre, qui fem–

bloi·ent me nacer de s'abcéder,

&

qui étoient accom- .

pagnées

de

douleurs tres-aigues ,. fe diffiper

pa~