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e o
P
On na pas fait attention qu'il
y
a plus de mots
qu'on ne penfe , qui font du nombre de ceux
qu~
l es grammairiens appellent
Onomatop epoiemuza,
qUl
doivent naturellement fe reífembler dans prefque
toutes les langues ,
&
qu'il y a auffi plufieurs noms,
fur-tout d'animaux
&
de plantes' qui font les memes
dans toutes les langues , paree que ces animaux
&plantes ont confervé dans les
~u;r~s
l?n&ues les.
n.on~s
qu'ils avoient dans les pays d ou 1ls et01ent on
gtnal–
res. Bochart étoit auffi imbu de ce pr ,.
é, de L'affi–
niré de l'Egyptien avec l'Hébreu, d'o
h
peuthard~·
ment dédder qu'il a peu connu la langue
copte,
qum–
qu illa cite beaucoup.
Ce font encore quelques mots qui fe font trou–
vés les memes dans l'Egyptien
&
1'
Atménien, qui ont
fait croire a Acoluthus que la langue Arméniene étoit
le meilleur moyen d'expliquer l'ancienne 1angue
d
Egypte. Mais apres ce que plufieurs auteurs ,
&
fur-toutle profeífeur Schroeder ont publié fur la lan·
gue Arménienne, nous fommesen état de juger que
cette pr 'terrdue découverte d'Acoluthus doit etre
mife au nombre de fes reveries .. J'ai trouvé fur cette
conjeélure plufieurs lettres
tr'
s-
curieufes dans le
cornmerce épiftolaire, manufcrit de Ludolf, Piques,
&
Acoluthus, qui eil: a la bibliotheque publique de
Francfort fur le Mein.
11
y a dans l'alphabet
copte)
a coté des caraéleres
grecs, quelques peu d'autres qui font étrangers ,
dont la prononciation n'eil: pas bien certaioe ,
&
que j'aurois pris pour des caraél:eres de l'ancien alpha–
bet Egyptien , fije ne les trouvois différens de ces
peu de fragmens d'écriture courante, ou
Epijlolo–
graphique Egyptienne,
que
M.
le cornte de C:aylns a
publiés ,
&
qui pourront peut-etre , fur-tout quand
on aura plus de pieces de comparaifon' etre expli–
qués par le fecours de la langue
copte.
Théodorus Petrreus, Scaliger, Renaudot, Piques ,
Hountington , Bernhard , ont eu connoiífance de
cette langue. Guillaume Bonjour de Touloufe a
pu–
b
lié plufieurs brochures qui prouvent qu'íl
y
étoit
verfé. Saumaife ne l'a pas négligée,
a
ce qu'on voit
par fes ouvrages , fur-tout par fes
années climaaéri–
ques.
Jacques Kocher, profeífeur
a
Berne , l'a par–
faitement connue,
&
en a donné des preuves dans fa
Dif{ertaúon.furle dieu Cneph,inférée
dans le deuxieme
volume des
Mi.fcellanue ob.ferv. de d'Orville.
Kircher a publié, d'apres des auteurs Arabes, une
grammaire
&
un diél:ionnaire
coptes;
l'ignorance
&
la
fraude
y
paroiífent achaque page; ce font cependant
o
es monumens qu'il faut confulter, en tachant de
féparer foigoeufement ce que cet auteur, dont on
a
découvert quantité de fourberies littéraires petites
&
miférables, a ajouté de fa mauvaife tete aux ori–
ginaux qu'il a donnés au jour; il faut auffi toujours
cornparer la traduélion Arabe qui eil: jointe, paree
qn'ill'a quelquefois mal entendue.
Chrétien Gotholf Blumberg publia en 17
1
6 ,
a
Leipíick, une grammaire
copte
,
mieux faite que
celle de Kircher ,
&
promit
un
difrionnaire de
cette langue.
Veyffiere de la Croze favoit le
copte
a
fond ,
&
en a fait un diélionnaire, dont les rnanufcrits doi–
vent fe trouver
a
Berlín
&
a
Leyden. On voit une no–
tice de cet ouvrage,
&
des fecours dontil s'efi fervi,
dans la cinquieme claífe de la
l!ibliotheque de Bremen.
Paul Erneft Jablonsk.i en a profité, ·
&
a pareille–
ment ernployé cette langue, qu)il favoit tres.bien,
pour expliquer les antiquités Egyptiennes , fur lef–
quelles il a publié les meilleurs ouvrages.
Il
a prouvé par les rnanufcrits d'Oxfort, qu'il y a
eu diffi' rens dialeél:es dans la haute
&
baífe Egypte ;
Dufour de Longueville en avoit auffi parlé dans fon
Traité.fur les époques des anciens.
11
paroit que la diffé–
r
nce de ces clialeél:es n'a pas ' té fort confidérable,
1
COP
~
a. principalement eu lieu daos la cliverfe pronon–
CiaUon.
J'ai, avec le feconrs des irnprimés
coptes
&
de
pluíieurs manufcrits des bibliotheques de Paris ,
compofé un diél:ionnaire de cette langue ;
j
ai cit'
par-tout mes autorités'
&
me fuis appliqué
a
rap–
~rocher
a
chaque
~ot copt~
les anciens noms égyp·
~1ens,
fur lefquels 1e croyo1s pouvo1r par ce moyen
jetter quelque lumiere. J'ai toujours eu l'idée den
publier un abrégé; mais. l'exécution de cet ouvrage
~
qui ne peut avoir que tres·peu d'amateurs, quoi–
qu'il ne paroiífe pas etre fans utilité' a fouffeh juf–
qu'ici de grandes difficultés; s'il voit jamais le jour,
il
prouvera évidemment que les racines de l'ancienne
langne Egyptienne ne font prefque que des mono–
fyllabes,
&
n'ont aucune affinité avec quelqu'autre
langue connue que ce foit. On
y
trouvera encore
quantité de verbes redoublés. On verra une laogue
dont la marche
&
la fyntaxe font extremement
fim–
ples ,
&
fort différentes du ftyle métaphorique
oriental.
Les principaux ouvrages
captes
imprimés foot
~
outre ceux dont je viens de parler , la verfion
copee
du
N.
T. que David Wilkins publia en Angleterre;
ce
m~me
auteur a auffi mis au jour le pentateuque
copte,
qui efi une traduélion d'une verfion grecque.
On a dans plufieurs bibliotheques la traduélion
copte
de prefque tous les autres livres du V.
T.
&
de quelques ouvrages des premiers peres. On
a
plufieurs diétionnaires
coptes,
Grecs
&
Arabes, quel–
ques liturgies,
&
des ouvrages myiliques. Tous ces
manufcrits peuvent peut- etre etre de quelque petite
utilité pour l'hifioire eccléfiailique,
&
feront certai–
nement d'un grand fecours pour la conooiífance de
la laogue
&
de l'antiquité Egyptienne. (
Cet article
ifl
de
M.
DE ScHMIDT DE
Ros
SAN.)
COPTES '( PEUPLES),
Géogr. -Dans
la
defcription
de l'Egypte,
par M. de Maillet, rédigée par M. Pabbé
Mafcrier '
in-
J
2. 2
vol.
I
7
40 '
a
París ' chez Rollin
:fils ,
l'auteur obferve que l'on donne le nom de
coptes
aux Egyptiens naturels,
a -dire, ceux
qui
habiterent anciennement l'Egyp
, ou ceux qui en
font iífus. Les peuples qui l'habitent aujourd'hui font
les Maures, les Ara bes, les·Turcs, les Grecs, les
Juifs, les Arm ' niens, les Syriens, les Maronites
&
les Francs : il y reil:e tres-peu de vrais
copte.s;
l'on
en compte to ut au plus trente mille, paree que ce
peuple ayant
ét '
un des premiers qui adopta la reli–
gion chrétienne , les empereurs romains paiens
s'occuperent du foin de perfécuter
&
de faire mar–
tyrifer les
coptes.
Dans la fuite les empereurs chré–
tíeos détruifirent les
coptes
,
fous prétexte qu'ils fui–
voient l'héréfie de Dio feo re , patriarche d'J!lexan–
drie.
L'on obferve que les
coptes
de ce fiecle fuivent
encore le fyfteme de Diofc9re.
I1
ne refte aujour.
d'hui de vraies familles
coptes
que dans les campagnes
voiíines des déferts ,
&
dans quelques villages ;
mais tous ces peuples n'enten"'dent pas la langue
copte.
Les Turcs perfécutoient les
coptes,
ils les nom–
moientfélaques'
c'eft a-dire'
vilains vitlageois'
ter–
mes aífez cooous dans nos barbares loix des fiefs.
Les Turcs croyoient etre néceffités a réduire ces
villageois dans la plus affreufe fervitude, paree que
les Mahométans font moins nombreux
&
moins
vigoureux que les peuples qui habitent les campa–
gnes de l'Egypte. Aly-Bey, apres s'etre érigé en
fouverain de l'Egypte, fuivit une politíque diffé–
rente.
M.
de Maillet rapporte un fait íingulier , c'eft la
maniere dont les pretres
coptes
prédifen t fol emnelle–
ment aux Turcs,
&
aux autres peuples, le dégré
d'accroiífement des eaux du Nil ,
&
comment ils
trompent ces peuples crédules. Les
coptes
ont quel–
ques églifes daos le Caire
&
daos quelques
~u tres
provmces: