COP
provinces :
ils
f0nt encore aujourd'hui les dépoíitai–
res des regiftres de toutes les terres labourables de
l'Egypte. Tous les feigneurs Turcs,
&c.
ontpour
écrivain on pour fecrétaire un
copte
logé dans leur
rnaifon. Ce fecrétaire tient le regiíhe des terres
&
des revenns de fon rnaitre. La plupart des
coptes
n'ont dans les villes aucune occupation
&
aucune au–
tre efpece d'indufl:rie pour fubfifter.
La nation des
coptes
qui fuit la doétrine d'Euti–
ches, efi gouvernée pour le fpirituel, par un patriar–
che qui fait fa réfidence au Caire. Les
coptes
font
exceffivement obftinés
a
fuivre la croyance ou l'er–
reur de leurs peres : ils ne veulent s'infiruire ni par
la leB:ure ,
ni
par les conférences : ils évitent foi–
gneufement d'entendre parler de leur croyance,
&
chez eux le mot
canon
ne fignifie que
coutume :
ils
répetent achaque infiant'
ne cherchons pasa etreplus
fages que nos peres; ils ont cru ce t¡lte nous croyons.
Ce
préjugé peu raifonnable eft pour eux un bouclier
impénétrable. Les écoles chrétiennes que nos miffion–
naires ont établies en Egypte,
&
les colleges fondés
a
Rome pour infi:ruire les
coptes,
ne font pas des
rnoyens fUrs pour convertir ces Egyptiens.
Ce peuple qui vit dans la' plus affreufe mifere,
&
prefque nud' revient tour de fuite a l'idée fchifma–
tique de fes peres, des que les miffionnaires ceífent
de répandre les aumones. L'horreur qu?ils ont pour
nous s'exprime par ce tarme , c'efi
unfranguis;
ce
mot défigne dans leur efprit le mépris dans toute fon
étend e. Les
coptes
font exceffivement ignorans; ils
ne
peuvent ccimprendre qu'il y ait deux natures daos
Jefus-Chrift, c'efi-a-dire, la nature divine
&
la na–
ture humaine: ils confondent toujours cette quefiion
avec celle de la Trinité•..... Les
coptes
ont confervé
l'ufage de la confeffion ; mais ils la pratiquent fans
entrer dans aucun détail: ils difent
,je m'accufe d'a-
11oirpfchéparla penj'ée ,par la parole,
&
par les aélions.
Le
pretre
copte
leur donne l'abfolution, en prónon–
~ant
ce feul mot,
alla bieramac,
c'efr-a-dire ,
Dieu
re
pardonne,
Si
les
coptes
font peu fcrupuleux fur la CQnfeffion ,
i1s le font en revanch
e iAfiniment fur le jefme; ils ne
font un repas qü'a la
fin.du jour ,
&
ils ne mangent
pour lors ni poiílon, ni beurre , ni ceufs ; ils ne boi–
vent que de-l'eau: ils font obferver ces jeunes meme
aux perfonnes en danger de mort. lls difent que les
.faints canons défendent de jefrner le famedi. Les ·
..Armeniens
&
les Turcs pouífe,nt le fcrupule encore
plus loin , ils s'abfiiennent de leurs femmes pendant
4:out le careme.
Les
coptes
baptifent leurs garc;ons apres le
q~atan
tieme jour de leur naiifance ,
&
les filies apres le
c:¡uatre-vingtieme jour; les meres vont pour lors
a
1'églife fe faire purifier. La plupart des
coptes
ne font
baptifer leurs enfans qu'a l'age de fix, huit ou dix
an~;
ils croient que les
femme~'
&
meme les diacres'
n'ont pas le droit de baptifer; que ce privilege eft
réfervé pour les pretres. Le patriarche
copte
a
la har–
dieífe de dire .qu'il vaut mieux qu'une ame périífe,
que de tranfgreífer les canons. Outre le bapteme, les
coptes
font auffi fubir a leurs enfans 'filles
&
garc;ons'
la circonciúon ; ils different ces deux cérémonies ,
jufqu'a ce qu'ils foient en état d'habiller proprement
leurs enfans•
. Comme le·s
cQptes,
ainft.que 'les Tures, n'ont pas la
permiffion de voir, avant leur mariage , les filies
qu'ils ve_ulent époufer , le patriarche des
coptes,
ainfi
que le muftí , permettent tres-facilement aux maris
de répudier leurs femmes,
&
ils ne trouvent point
. mauvais que les hommes aient des femmes a la caífe,
c'e~-a-dire'
que l'on pre!ld en bail
a
loyer a tant le
rnms
Les
coptes
qui veulent fe marier vont
a
l'églife
apres
minuit; l'époufe
y
eft conduite au fon du f.ifre
Tome 11.
e o
Q
593
&
du
tambour : le pretre dida meífe fait des prietes
&
p-aífe au col de t>époux une jacolle d'étoffe en
form~
de
cr~ix.
Le
lende~ain
il
v.a chez l'époux enlever
cette Jacolle,
&
lm donner permiffion de confom4o
mer fon rnariage.
A
l'égard des funérailles, l'ancien ufage
d'embau~
mer les corps n'efi pas to!alernent abolí. Parmi les
coptes
riches on vet les corps des rnorts de leu rs
plus
riches
habits ; on court par les rues en fe cou–
vrant le vifage de boue; en fe frappant la poitrine,
&
p~.)Uífant
des cris ; on s'égratigne
~
on fe meurtrit
le v1fage ; on interroge le mort pourqnoi il a ceffé
de vivre ; on appelle des joueufes de tambour de
bafqne , pour chanter des airs lugubres , en faifant
des contorfions épouvantables. Ces muficiennes
.accornpagnent le corps lorfqu'on le .porte en terre;
elles font ,fuivies des pareos
&
des p
e~tes
, les
cheveux epars comme les anciennes bacchantes.
e
V. A. L.)
~OQ,
f. m.
gallus, i.
e
terme de Blaj'on.)
meuble
qm
entre daos pluíieurs écus.
On dit dé cet oifeatt,
creté, becqué, barbé, mem•
bré'
lorfque fa crete, fon bec' fa barbe' fes jam–
bes , font d'un autre émail que fon corps.
Un
coq
chantant efr celui qui .a le bee ouvert,
&
femble chanter.
Le
coq
efi le fymbole de
la
vigilance; on le trouve
daos les anciens monumens parmi les attributs de
Minerv.e
&
de Mftcure.
Les Gaulois ont pris le
coq
dans leurs enfeignes
&
drapeaux; il
1gne les combats, la viB:oire , par-
.ce qu'il eft le plus couragetrX de tous les oifeaux ,
aimant mieqx mourir que de céder
a
{on.ennemi.
Corkborne de Vílleneuve en Champagne;
d'ar·
gent
a
trois coqs de gueules.
Rouífel de Medavy , de Grancey en
N
ormandie;
~)
\
o
d
l
A
/
b
f
b b
/
a
argenta trots coqs egueu es, cretes
,
ecques,
ar. es
&
membrés d'or.
Vogué de Montlaur, d'Aubenas, de Gourdan en
Vi
V
arais ;
d!atrtr au coq d'or
'
chantan
l
'
e
reté' barbJ
&
membré de gueules;
devife ,
j'ola
vel
voce leQnes
terreo.
(
G. D. L. T.
)
§
CoQ
de "hruyere
,. (
llifl.
nat. Ornith.
)
Le
coq
de brttyere
diffete e!fentiellement du
coq
des bois.
L'auerhahn ou le grand
coq de bruyere,
ne fe trouve
pas daos les Alpes; c'eft lui qui appelle les poules de
fon efpece, par un cri fingulier, que les Alleman_ds
appellent
fol{en :
la nature fait obéir les poules
a
la
voix de leur fultan ,
&
les réunit au pied de fon
arbre. Le birckhahn fe trouve fur les Alpes, il
y
porte le nom de
foifan ;
il efi noir comme l'aue rhahn,
avec les yeux entourés
d~une
pea
u
de couleur d'écar–
la,te : fa taille efi fort inférieure
a
celle de l'auerhalin.
11
fe plait dans. des pierrailles couvertes de
rhododen·
dros
&
de
vitis ideea foliis exalbidis.
Le
coq de bruyere
fe plait beaucoup dans les bois
écartés , dont le terrein efr marécageux
&
couvert
de mouífe ; il fe nourrit de fruit
&
d'ceufs de four–
mis : parmi
les
arbres, il s'attache principalement
aux chenes
&
aux pins dont les p(j)mmes
lui
fervent
de nourriture ; cependapt
il
fait choix entre les pins,
&
il dépouílJe quelquefois un arbre de toutes fes
pommes' pendant qu'il ne touche pas
a
celles d'un
autre. Ce
coq de bruyere
n~efi
ríen moins qu'un oifeau
de proie; c'efr l'animalle plus paifibJe, il n'offenfe
pas le moindre infeéte,
&
ne fait aucun dommage
ni aux champs, ni aux prés.
·
Les amours de cet oifeau préfentent un fpeaacle
aífez curieux
&
affez fingulier.
Il
commence a entrer
en chaleur vers les premiers jours de février; cette
chaleut fe manifefie dans toute fa force vers la fin
de mars, & elle continue jufqu'a ce que les te uilles
pouífent aux arbres.
. Pendant
toute cette
faifon,
on
voit
ces
oifeatli2í;
FF
ff
.
.
.
f