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COQ
paffionnés fe promener fur un pin ou fur quetqu
9
aU·
tre arbre' des la pointe du jour
&
a
l'approche du
{oleil
couchant, ayant la queue étalée en rond , le
cou tendu,
la
tete enflée ,
&
fe mettant en toutes
fortes de pofrures extraordinaires. Leur cri amou-
,
reux eíl une f9rte exptofwn, qui de;ient_
en~uite
un
fon femblable a celui d'une faulx qu on atglllfe ,
&
finit
p~r
une explofion femblable_
a
la premiere. Ce
cri ceífe
&
recommence alternauvement. Tous les
fens de cet oifeau font tellement émus daos ces inf–
tans de paffion' qu'il ne prend garde
a
rien; les fou–
dres du chaífeur tonneroient autour de lui fans qu'il
s'en
appers;l'1~
;' a
u
liel;l que
~ans
tout ?ut,re tems il
a
l'ouie
fi
fubule, que le momdre bnut
1
effarouche :
c'eft pourquoi on choifit pour le tirer le tems o
u
il
crie. Lorfqu'il
a
fini ce fingulier ramage, un chaífeur_
habile fe
rde bien de faire aucun bruit, paree
qu'alors il entend tres-clair
&
faít attention
a
tour.
Chaque
.coq debruyere,
pendant fa chaleur, fe tient
d~ns
un
certain canton d'ou il ne forr point;
&
fou–
vent dans les fore(s ils f
e trouvent
fi
pres.les uns des
autres
,
que d'un meme
endro.ir· on en •entend plu–
:fieurs
a
la fois.
Lecoq
efi d'abord feul, mais auffi-tót
que les poules l'entendent, elles lui répondent, s'ap·
prochent
&
l'attendent fous l'arbre. Chaque
coq
a
plufteurs poules comme le
coq
domeíhque;
il
defcend
de Parbre , les coche ,
&
féconde leurs reufs.
La poule
d~
bruyere efr plus petite que le
coq,
&
reífemble par fon plumage
a
la
erdrix; elle pond
jufqu'a huit o
u
neuf
<rufs
blancs marquetés de jau–
ne; elle les dépofe au
mili~u
de la
ouífe dans un
lieu fec. Lorfqu'elle eft obligée d'al er chercher fa
nourriture, elle les couvre de mouífe,
&
les cache
de maniere qu'on a bien de la peine a les découvrir.
Des que les petits font éclos, la mere les promene
.~ans
les bois, ou ils fe nourriífent d'reufs de fourmis
jufqu'a ce qu'ils foient devenus forts, ils s'accoutu–
ment
a
manger des pommes de pin. Quoique ces
poules foient tres· fécondes , ces oifeaux ne font pas
tres-nombreux , paree que les oifeaux de proie, les
renards,
&
autres animaux en détruifent beaucoup.
On voit quantité de ces oifeaux dans le rtord de
]'Angleterre
&
c,le l'Ecoífe. On prétend·qu'ordinaire–
ment les males fe tiennent enfemble
&
les femelles
a
párt. (
+)
CoQ
de. roche,
f.
m. (
Hijl. nat. Ornithologie.)
nom
fous lequelles habitans de ·cayenne connoiífent un
bel
oifeau , que Barrere a défigné le premier par la
dénomination de
gallus ferus jaxatilis croceus, crijlam
e
plumis conjlru8am gerens. Hifloire de la France équi–
noxiale
,
page '3
2.;
enfuite dans .fon
Omithologie
,
daJ!e
3
,
genre
2.1
,
efpe_c~
.2
,
~OtlS,
ceile de
Ufupa
.Americana crocea faxaulLs.
M.
Lmne, dans la fixteme
édition de fon
Syflema naturce,
l'appelloit
upupa ero·
cea ;
&
dans la douzieme
&
derniere édition de
1766,
page
33 8
,
il le nomme
pipra
1
rupicola,
crifla ere.8a margine purpureá
,
corpore croceo, tellrici–
hus. rellricum truncatis,
M.
Briífon ,
a
u
volume
1
J7
de
fon
Ornithologie ,page
437,
planche
XXXIP
,fig.
1,
en donne une bonne figure
&
une ample defcription,
fous la dénomination de
coq de roche, Rupicola au–
rancia
,
corollá eamiá purpurea pracinélá
,
teélricibus
10
imermediis primá medietate aurantiis, exterius in–
t encius
,
interius pallidius
,
alurá
m~dietate
.fiifcis
,
apice dilute au.rantio marginatis, utrinque extimá
fi4{–
ca
'
apice dilute auramio fimbriata
'
inü.rius primd me–
dietate pallide aurantiá.
.••
rupicola.
On en voit une
figure
a
notre
vqlume
,Y
XI11,
planche
XL,
n°•
.2.
Cet otfeau , qui fe range naturellement dans la
fa mil
te des guepiers, donr il a le doigt milieu
&
l'ex–
térieur unis tres-étro itement ení"emble par trois ar–
ticulations, differe de tou s les alares de cette famille
par Ion bec conique, comprimé , court
&
crochu,
&
par la
hupe en
demi-lune
qu'il
porte
fur la
tete. ,
COQ
11
~
a-peu-pres la
gr~ndeur
du
pi~eon;
fa longueur
d;pms le bout du
~ec
Jufqu'a ce hu de la
queu~,
eft
d
onze pouces,
&
JUfqu'au bont des ongles de dix
pouces un qu.art; fon beca feize ligrres de longueur,
depuis ion extrémité jufqtt'aux coins de la bo •che;
fa .queue trois _pouce,s , fon p1ed íei
ze lignes;
le
doigt
rp1~1en d~s trois,_ant;~ieurs,
y
com~
r.isfon ongle
a
qumze hgnes, l mtent: ur
&
le pofi neur un pouceo
~es
ailes, lorfqu'elles font pliées, s'éten':lent juf–
qq'~u~
trois
~uar~s
de la longueur de la . que
u
e;
&
loríqu elles {ont etendues, elles ont deux pied
un
pouce de vol; les plumes de fa hupe ont dix-huit
lign~s
de longueur.
La pluparr de fes plumes font coupées quarré–
ment,
~
Ül
queue qui en a douze, eft courte, tron•
quée
~
recouverte pa'r desplumes prefqu'auffi lon–
gues qu'elles, coupées quarrément
&
extremement
larges, paree que leurs barbes font tres-longues
&
réi!échies par les cótés.
Ses
ailes ont chacune dix–
neuf plumes, dont la quatrieme
&
la cinquieme font
les plus longues,
&
les quatre voifines d:1 corps ont
les
b~r~es
extérieures fort longues
&
réfléchies par
les
cotes.
La couleur dominante de cet oifeau eíl un· bean
jaune-orangé' avec
quelqu~s
melanges dans diver..
fes parties; par exemple, fa hupe efi bordée d'oran–
gé-clair, qui
r~nferme
une bande étroite d'un beau
pourpre. Les couvertures
du
defious des ailes les
plus extérieures' c'efi-a-dire ' l€5 plus eloignées du
corps, font brunes
&
terminées de blanc-jaunarre;
celles du milieu font brunes du coté int ,rieur '
&
orangés du coté extérieur. Des dix-neuf plumes de
l'aile, les ftx premieres font blanches furl.e bord de
leur coté intérieur,
&
fur le milieu feulement
de
leur coté extérieur. Les trois fuivantes comprenant
la huitieme, la neuvieme
&
la dixieme, ont un hord
étroit
1
blanc orangé, qui efi plus large dans les cinq .
qui fuivent, favoir, l'onzieme jufqu'a la quinzieme
induftvement. Les trois fuivantes, favoir, la feizie–
me jufqu'ala dix-huitieme inclufivement, font bor–
dées extérieurement d'un bel orangé ; enfin
la
dix–
neuvieme
&
derniere a tout fon coté extérieur de
cette couleur; le bout d s fept plum
es
de l'aile..,
depuis la feptieme jufqu'a la treizieme incluftvement,
eH
blanc-fale ;
&
les ftx fui vantes, comprenant
la
quato.rzieme jufqu'a la clix-neuvieme induúvement,
ont ce meme bout orangé
~
&
d'autant plus foncé
que ces plumes font plus voifines du corps. Des
douze plumes "de la queue ,
les
dix du milieu ont
leur IDOÍtié inférieure Orangé fur le COté extérieur
SI
&
orangé plus pale fur
le
cot~
i'ntérieur; leür moitié
fupérieure efi brune , terminé e par un orangé-clair:
les deux P.lumes extérieures font brunes , excepté–
fur le córé extérieur, qui efi orangé-pale daos leur
moitié inférieure; leur extrémité efi orangé-clair
coínme dans les autres. Son bec, fes pieds
&
fes
ongles font jaunes.
-
Maurs.
Le
coq .de roches
efi particulier
a
Surinam
&
a
Cayenne; fon nom lui vient de ce qu'il habite
communémenr les rochers.
Il
faut que cet oi{eau f0it
rare, car on en voit apporter peu
en.
Europe :
i-1
feroit intéreffant que les voyageurs nous infiruifif–
fent de la maniere dont cet oifeau finglli:ier par fa
forme fe nourrit
&
f.·lit fon nid. Ses méeurs ne diffé–
reront peut-etre pas eífentiellement de celies de la
hupe, dn guepier ,. du calao, du martin-pecheur
&
du manakin, dans la famille _defquels
il
fe range
naturellement. On en verra des preuves plus détaii-
. lées dans notre
Omithologie..
e
}'vf.
ADANSON.)
COQU
ALLIN,
f.
m. (
Hijl.
nat. Qu.adrup.)
nom
que
M.
de Buffon donne
a
un petit animal qui lui a ·
été envoyé d'Amérique , fous le nom d'écureuil–
orangé,
&
don
t.
il a fait graver une tres-bonne
figure,
¡Mge 102.
~
du
11olume
11,
de fon
Hijloirc