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COP

mal fait;

íi

le

copifle

veut fe faire konneur, il doit ré–

gler fon papier lui-meme.

Il

y

a deux formats de papier reglé, l'un pour la

mufique fran<;oife , dont la longueur eft de bas en

haut; rautre pour la muúque italienne' dont la lon–

gueur efr dans le fens des lignes. On peut employer

pour les deux le meme papier' en le coupant

&

ré–

glant en fens contraire : mais quand on l'a h_ete ré–

glé, il faut renverfer les.

nom~. ch~z

les papetters de

París, demander du pap1er

a

l1t~henne

quanJ on le

veut

a

la fran<;oife'

&

a

la fran<;otfe quand on le veut

a

l'italienne; ce

qui-pro-quo

importe peu' des qu'on

en efi prévenu.

. .

.

Pour

co~ier

une parttttOn

1l

faut compter les por–

tées qu'enferrne l'accolade,

&

choifir du papier qui

ait) par page' le meme nombre de portées' ou un

multiple de ce nombre, afin de ne perdre aucune

portée, ou d'en perdre le moins qu'il eft poffible

quand le multiple n'efi pas

exaa.

Le papier a l'italienne eíl: ordínairement

a

dix

portées, ce qui divife chaque page en deu:x acco–

lades de cinq porrées chacune pour les airs ardí–

naires ; favoir, deux portées pour les deux deífus

de violon, une pour la qu1nte, une pour le chant,

&

1ne pour la baífe. Quand on a des duo ou des

parties de fl'tres , de haut-hois, de cors, de trom-

.p ett es; alors'

a

ce nombre de portées on ne peut

plus m ttre qu'une a colade par page,

a

moins qu'on

ne trouve le moyen de fupprimer quelque portée

inutile , comme celle de la quinte , quand elle mar–

che fans ce

He

avec la baífe.

Voici maintenant les obfervations qu'on doit faire

pour bien di(l:ribuer la partition.

1°.

Quelque nom–

bre de parties de fymphonie qu'on puiífe avoir, il

faut toujours queJes parties de violon, comme prin–

cipales, occupent le haut de l'accolade

Otl

les yeux

fe portent plus aifément; ceux q

Ii

les mett€nt au-

.deffous de toutes les autres

&

immédiatement fur la

quiote pour la commodité de l'accornpagnateur, fe

trompent; fans compter qu'il eft ridicnle de voir

rlaos une partitioo les parties de violoo au-deífous,

par exemple, de celles des cors qui font beaucoup

plus baífes. Daos toute la longueur de chaque mor–

cea u l'on ne doit jamais rien changer au nombre des

portées, afin que chaque partie ait toujours la fienne

au meme lieu. 11 vaut mieux laiífer des portées vui–

des, ou, s'il le faut abfolument, en charger quel–

qu'une de deux parties, que d'étendre ou reíferrer

l'accolade inégalement. Cette regle n'eft que pour

la mufique italienoe ; car l'ufage de la gravure a

rendu les compofiteurs Fran<;ois plus attentifs

a

l'é–

conomie de l'efpace qu'a la commodité de l'exécu–

'tion. 3

o.

Ce n'eft qu'a tonte extremité qu'on doit

mettre deux parties fur une meme portée; c'eft fur–

tout, ce qu'on doit éviter pour les parties de vio–

Ion; car, outre que la confufion y feroit a craindre,

il y auroit équivoque avec la double corde : il faut

auffi regarder ú jamais les parties ne fe croifent:

(;e qu'on ne pourroit guere écrire fur la meme por–

tée d'une maniere nette

&

liíible. 4°. Les clefs une

fois écrites

&

correB:ement armées ne doivent

plus fe répeter non plus que le figne de la me–

fure, ú ce n'efi dans la mufique fran<;oife, quand les

accolades etant inégales ' chacun ne ponrroit plus

a-econnoitre fa partie ; mais dans les parties fépa–

rées on doit répéter la clef au commencement de

chaque portée, ne fut-ce que pour marquer le'Com–

¡nencement de la ligne au défaut d'accolade.

Le nombre des ponées ainfi fixé, il faut faire la di–

vifion des mefures'

&

ces mefures doivent etre

toutes égales en efpace comme en durée, pour me–

furer en quelque forte le tems au compas

&

guider

la voix par les yeux. Cet efpace doit etre aífez éten–

~u

dans ,haque mefure pour re,evoir toutes les

COP

DQtes qui peuvent y entrer, felon fa plus grande fub–

divifion. On ne fauroit croire combien ce foin

jeue de clarté fur une partition,

&

dans qu 1embar..

ras on fe jette en le n ' gligeant.

Si

l'on ferre une me–

fure fur une ronde, comment placer les feize dou–

bles-croches que contient pe\n-etre une autre partie

dans la meme mefure? Si l'on fe re ole fur la partie

vocale, comment fixer l'efpace des ritournelles? En

un mot, fi.l'on ne regarde qu aux divifions d'une dec;

parti "'s, comment y rapporter les di ifions fouvent

contraires des autres parties

?

Ce n'ell pas aífez de divifer l'air en mefures éga–

les, il faut auffi divifer les mefures en tems égaux.

Si dans chaque partie on proponionne ainfi l'efpace

a la durée' toutes les panies

&

toutes les notes

fi–

rnultané s de chaque partie

fe

correfpondront avec

une juíl:eífe qui fera plaifir aux yeux

&

facilitera la

leélure d'une partition. Si, par exemple, on partage

une mefure a quatre terns' en quatre efpaces bien

égaux entr'eux

&

dans chaque partie, qu'on étende

les noires, qu'on rapproche les croches, qu'on ref–

ferre les doubles-croches

a

proportíon '

&

chacune

dans fon efpace; fans qu'on ait befoín de regarder

une partie en copiant l'autre, toutes les notes cor–

refpondantes fe trouverom plus exaétement per.pen–

diculaires, que fi on les eftt confrontées e

les écri–

vant ;

&

l'on remarquera dans le tout la p us exaB:e

proportion , foit entre les di verfes meíl.tres d'une

meme partie ' foit entre les diverfes parties d'une

rneme mefure.

A l'exaé1itude des rapports il faut joindre, autant

qu'il fe peut, la netteté des fignes. Par exemple , on

n'écrira jamais de notes inutiles, mais fitot qu'on

s'appers;oit que deux parties fe réuniífent

&

mar–

cheot a l'uniífon' l'on doit reovoye:t: de l't:tne

a

l'autre

lorfqu'elles font voifines

&

fur la meme clef. A l'é–

gard de la quinte 'íitot qu'elle marche

a

l'oB:ave de

la baífe, il faut auffi l'y renvoyer. ·La meme atten-:

tion de ne pas inutilement mulriplier les figoes, doit

empecher d'écrire pour la fymphonie les

piano

aux

entrées du chant,

&

les

forte

quand il ceíle : par-tout

allleurs, illes faut écrire exaélernent fous le premier–

violon

&

fous la baífe;

&

cela fuffit dans une parti–

tion, ott toutes les parties peuvent

&

doivent fe ré–

gler fur ces deux-la.

Enfin le devoir du

ci>pifle

écrivant une partítioo eíl:

de corriger toutes les fáuífes notes qui peuvent fe

trouver dans fon original. Je n'enrends pas par fauífes

notes les fautes de l'ouvrage, mais celles de la co–

pie qui lui fert d'original. La perfeétion de la úenne

efe de rendre fidélement les idées de l'auteur, bonnes

ou mauvaifes: ce n'eíl: pas fon affaire; car il n'efl: pas

auteur ni correB:eur, mais

copijle.ll

efi bien vrai

que~

ú l'auteur a mis par még

arde une

note pour, une

autre , ii do1t la corriger; mais

fi

ce meme auteur

a fait par ignorance une faute de compoíi(ion, illa

doit laiífer. Qu'il compofe mieux lu)-meme, s'il veut

ou s'il peut'

a

la bonne heure; mais fitot qu'il copie,

il doit refpeéler fon original. On voit par-Ia qu'il ne

fuffit pas au

copifle

d'etre bon harmonille

& de

bien

favoir la compoíition; mais qu'il doit' de

pl.us

' etre

exercé dans les divers fiyles, reconooitre

un au

teur

par fa maniere,

&

favoir bien diítinguer ce qu'il a

fait de ce qu'il n'a pas fait. Il y a, de plus, une forte

de critique propre

e\

reíl:ituer un paífage par la com–

paraifon d'uo autre ,

a

remettre un

fort

ou un

dou:c

ou il a été oublié'

a

détacher des phrafes liées mal–

a-propos'

a

refiiruer meme des mefures omifes; ce

qui n'efi pas fans exemple, meme dans des partitions.

Saos doute il faut du favoir

&

du goftt pour rétablir

un texte dans toute fa pureté: l'on me dira que peu

de

copijles

le font; je répondrai que tous le. de- .

vroient faire.

Avant de íinir 'e qui regarde les partitions , je