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CAS
trouvoient infupportable. lis s'armerent,Te révolte..;
rent,
&
adopr~nt
une
nouv~lle
forme de gouver–
'nement ils chotfirent deux fe1gneurs de la plus haute
difrinéü~n,
auxquels ils confierent, fous le titre de
juges ' les renes du gouvernement qu'ils venoient
d'erablir. Les premiers qui furent élevés
a
ce pofie
éminent , furenr don
N
unno Rafura , chéri de fes
concitoyens par l'améniré de fon caraélere , autant
qu'il étoit refpeélé par la fageífe de fes mreurs
&
par fon équité,
&
don Lain Calvo , jeune homme
rempli de valeur
&
de zele pour la patrie. Celui-ci
fut charg
1
du commandement des troupes,
&
Ra–
fura de L'adminifiration des affaires civiles
&
poli–
tiques. Don Gonzales Nunno, fi ls de don Rafura,
fuccéda
a
fon pere,
&
fut' comme lui, décoré de
la dignité de juge : il réunit les talens les plus rares
aux plus refpeélables qualirés. Quelques biíl:oriens
2-ífurent qu'il fut le pere de don Ferdinand Gon<_;:a–
Iez , fondateur de la principauté de
CajliLLe
,
&
le
premier qui fubílitua au
titre
modefie de juge, le
titre plus brillant
&
plus pompeux de fouverain.
Cependant la plupart des annalifies regardent com–
me tres-fabnleufe cette généalogie ; quelques-uns
meme prouvent que cet illuíl:re
F
erdinand Gons:a·
lez, qui par fes grandes aélions , fes vertus, fes vic–
toire , paífoit pour un héros, étoit fils de don Fer–
dinan Gonsalez de l'antique maifon de Lara en
Caflille.
Je fatiguerois inutilement le ledeur,
&
j'au–
rois moi-merue trop d'ennui
a
dévorer' fi j'entre–
prenois de rapporrer ici les accablantes recherches
faites par les annalifies qui ont foutentt , les uns
que ce Ferdinand Gonsalez étoit flls de Gons:alez
N
unno ; les autres , qu'il ne lui appartenoit point,
&
qu'il étoit iífu des feigneurs de Lara. Cette dif–
cuffion me paro!t d'ailleurs fort peu importante ,
paree que, quels que fuífent les aieux de Ferdinand,
il
fuffit de favoir qu,il fonda le trone de
Caflille,
&
qu'il en
fut
le premier poífeífeur.
A
l'égard des faits
poftJrieurs
a
ce fouverain' & des événemens les
plus mémorables qui fe font paft' s dans ce royaume,
j'ai pris foin de les rapporrer dans l'hifroire des dif–
¡¡~ rens
rois de
Caflille,
dans ce
Suppl.
(L.
C.
)
§
CASTOR, f.
m. (
Hifl. nat. Quadrup.) Voyez
au
11olume XXIII. planche XIII. n° .
t.
dans le
Dia.
raif. des Sci.mces,
&c. la figure gravée de cet ani–
mal , qui vient narurellement dans la famille des
lievres dont il a les dents, mais qui ditfere de tous
les atltres gemes d'animaux de cette famille par fes
oreilles courres
&
rondes , par les cinq doigts qu'il
a
a
chacun de fes quatre pieds' mais dont ceux des
pieds antérieurs font féparés , pendant que ceux
des pieds pofiérieurs'font réunis par une membrane,
enfin par fa queue qui efi fort groífe, applatie
&
couverte d'écailles.
e
M.
ADANSON,)
CASTRATO, (
Mujiq. 111orale.) Voyez
CAs–
TRATE,
(Hijl. mod.)
Diél.
raif. des Sciences,
&c.
Il
fe
trouve en ltalie des peres barbares qui, facrifiant la
nature
a
la fortune' livrent leurs enfans
a
l'opéra–
tion de la cafiration, pour le plaifir des gens volup–
tueux
&
cruels , qui
o~
nt rechercher
le
chant de
ces malheureux. Laiífons aux honnetes femmes des
grandes villes, les ris modefres , l'air dédaigneux
&
les propos plaifans dont ils font l'éternel objet; mais
faifons entendre, s'il fe peut, la voix de la pudeur
&
de l'humanité, qui críe
&
s'éleve contre cet in–
fame ufage,
&
que les princes qui l'encouragent par
leurs recherches, rougillent une fo)s de nuire en tant
<le fac;on
a
la confervation d
1
efpece humaine.
Au refre, l'avantage de la voix fe compenfe daos
les
caflrati
par beaucoup d'autres pertes. Ces hom–
mes qui chantent
íi
bien, mais fans chaleur
&
fans
paffion, fom, fur le théarre les plus mauíTad s ac–
teurs
du
monde; ils perdent leur voix de tres-bonne
heure ,
&
prennent
un
emb.onpoint dégoütant, Ils
Tome
JI,
CA
parlent
&
prononcent plus mal que lesvrais hommes:\
&
il y a
m~me
des lettres telles que I'r, qu'ils ne
peuvent pomt prononcer du tout.
Quoiqtte le mor
caflrato
ne puiífe offenfer les plus
délicates
oreill~s,
il n'en
e~
I?as de m"me de fon fy–
nonyme frans:ots : preuve evidente que ce
qui
rend
les mots indécens ou d 'shonn Ates, dépend moins
des idées qu'on leur attache , que de lufage de
la
bonne compagnie qui les tolere
Oll
les profcrit
a
fon
gré.
· On
pourroit dire, cependant, que le mot Italien
s'admet comme repréfentant une profeffion, au lien
que le mot Ftanc;ois ne repréfente que la privation
qui y efr joinre.
(S)
Quelle lache cruauté de mutiler nos femblables ,'
pour répandre daos les temples
&
fur les th
1
a
tres
~
quelques voix de fauífet, qui ne pouvoient plaire
qu'a un goftt honteufement dépravé. L'amour ex–
pnmé en public par des miférables etres incapables
de le fentir, n'étoit plus qu'une farce ridicule
&
fans
ame: les hymnes chantées par les malheureu(es vic–
times,
a
qui l'avarice a ravi
les
dons les ptus pré–
cieux de la providence, ne peuvent plaire an Dien
bienfaiteur
&
reproduéteur de la nature humaine.
Un pape vertneux, Clément XIV, a proferir en–
fln cet ufage détefiable: quel atfront pour l'humanité
ignorante! la nature crioit en vain que la mutilation
étoit un des forfaits les plus odieux
&
les plus avilif–
fans ; il a fallu que la voix d'un pontife
vint
l'ap–
prendre
a
des hommes abrutis.
Ephem.
d'wz
citoyuz
Jour.
d~sfavans,fept.
IJ:JO.
(C.)
§CASTRES, (
Géogr.) Cajlra , caflmm AL!Jigen•
tium, villa Caflrenjis
,
ville d'Albigeois en Langue–
doc,doit fon origine
a
une ancienne abbaye de Saint–
Benoit, érigée en éveché par Jean XXII en
1
317. Les
moines formerent le chapitre jufqu'en
I
536 ,
qu'ils
furent fécularifés par Paullii.
C'efi dans cette ville que fut établi le tribunal
nommé la
Clz.ambre de l'Edit,
oi1 tous les prétendus
réformés du re!fort de Toul0ufe avoient leurs caufes
commifes. Louis XI
V
la transféra en 1679 ,
a
Cafrelnaudari (non en
1
579,
comme le dit la Mar–
tiniere,
édit. de
176
8),
&
la fupprima en 168
5.
Le commerce confifie en befriaux, en petites étof–
fes, comme ratines, burats, ferges
&
crépons.
On trouve pres de
Cafires
des mines de turquoi..
fes peu inférieures
a
celles de l'orient; l'aélion du
feu colore ces turquoifes
&
les rend bleues.
Ca(lres
efl: la patrie d'André Dacier, né en
16
5
r
1
un des plus illufires trad1.1éleurs de notre tems, des
deux Académies de Paris, mort au Louvre en
17i2;
fon nom ne tire pas moins de lufire des écrits de fa
femme , Anne Lefevre, filie du favant Tannegui.
Anna viro major, necminor Annapatre.
Paul Rapin de Thoyras, auteur d'une grande
Hifl.
d'Angl.
étoit auili né en cette ville. Píerre Borel,mé–
decin naturalifie , mort en 1678,
&
Abel Boyer,
mort en
1729,
auteur du diétionnaire Anglois-Fran..
s:ois, font
auffi
honneur
a
la ville de
Cafires.
(C.)
CASTRUM,
(
Géogr. anc.)
un camp, lieu ott
deiJleuroit l'arm
1
e plus ou moins de tems, felon les
conjonélures; on avoitfoin de le fortifier, fur-tout
files arméesdevoient yféjourner long-tems; c,eíl:ce
qui a donné occafion
a
la fondation de plufie urs
villes qui en onr pris les noms de
Cajlm.m
ou
de
Cafira;
nons en citerons quelques-unes.
C'a.flrum A Ltum,
lieu d'Efpagne , célebre par
le
meurtre du grand Amilcar. Les Romains, fous
Scipion, camperent anpres de ce lieu en 53 8.
On doute
ft
ce
Ca{lrum
eíl: aujourd'hui
Cafie!feras,
ch~heau
du royaume
de
Valence, ou
CnflraLla ,
vil..
lage
du.
m~
.me
pays,
L
1
ij