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·CA S
marbre d'une )eune
filie,
nommée
Dominica Calu–
·bina,
tres belle, qu'un jeune homme tua de fureur
n'ayant pu lui
fa~re
violence ; auíii on lit ces mots:
Quod maluerit mori quam fadari.
Sciopius raconte le fait au long dans fon
Ec'cle·
Jiajlicu.s ...
imprimé en
1611.
Yoyage d'un Fran9ois
-en ltalie
,
tome Y!
ll.
(
C.
)
CASTILLAN,
f.
m. (
Commerce.)
hlonnoie d'or
qui a cours en Efpagne;
&
qui vaut
14
réaux
&
16
quartos, & enviran 6 livres
10
fols de France.
C'efi auffi un poids dont on fe fert en Efpagne pour
pefer l'or: c'efi la centieme panie d'une livre; il
en faut
50
pour le marc • ce poids efr pareillement
en ufage dans toute
1'
Amérique Efpagnole; le
caf–
tillan
répond ordinairement
a
ce que l'on appelle
en Efpagne
unpoids d'or.
(
+)
. CASTILLE (
royaume de), lli.floire d'Efpagne.
De
tous les royaumes Européens foumis
a
la couronne
d'Efpagne , la
Cajlille
efi, fans contredit , le plus
confidérable, foit relativement
a
foo étendue' foit
par la beauté du pays
&
fa fenilité , la douceur du
climar,
l.e
nombre
&
la richeífe des.habitans, qui
pourroient etre bien plus heureux encore , s'ils
étoient plus zélés
a
cultiver les ícienees
&
les arts'
pour lefquels ils femblent fairs,
&
que cependant
ils négligent; s'ils préféroient les ,avantages du tra–
vail
&
de l'indufrrie aux langueurs de l'indolence,
&
de la plus inaé.tive oiúveté. On divife communé–
ment en
Cajlille
vieille
&
en
CafliLle
nouvelle, ce
royaume qui a au levam la Navarre, l'Arragon
&
le royaume de Valence ; Léon
&
le Portugal au
couchant; les Afruries
&
la Bifcaie au nord;
1'
Anda–
loufie, Grenade
&
Murcie au midi. Quelques écri–
vains ont fesit, aífez infruétueufement , de pénibles
recherches pour trouver !'origine du nom de
Ca:f–
til/e.
Les uns ont prétendu que ce pays, ainfi que la
Catalogne, fut jadis habité par une nation
a
laquelle
les Romains donnoient le nom de
Cajlellani,
d'o~t
l'on voit clairement que le nom de
Caflille
dérive.
Cette découverte étymologique eft tres-fatisfaifante;
mais, par malheur, elle efr entiérement dénut!e de
preuves; car jamais les Romains n'ont connu, dans
cette cootrée, de peuple qu'ils aient appellé
Cajlel–
lani,
&
fuivant l'opinion démontrée des critiques les
plus favans _, la
Cajlille
&
la Catalogne étoient habi–
tées par les Vaccéens. Quelques érymologifies plus
raifonnables ont aífuré que le nom de
Caflille
vient
d'une fortereífe, conílruite lorfque ce pays futre–
conquis fur les Maures, pour la défenfe de la fron–
tiere,
&
dans laquelle le comte ou chef de cette
vaíl:e province faifoit fa réfidence. Ce raifonnement
me paroit plus judicieux que les conjeél:ures fon–
dées fur la fuppofition des
Cafldlani;
d'ailleurs, il
efi prouvé par les faits, attendu qu'il efi tres-cer–
tain qu'on ne trouve le nom de
Cajlille
dans
aucun
écrivain antérieur
a
la conquete de ce pays f.ur les
Maures;
&
qu'il efr encore plus aíruré que les nou–
veaux poífeíleurs confiruifirent alors _,
non une ,
mais pluúeurs fortereífes fur les frontieres, pour les
mettre
a
l'abri des invafions de ces ennemis. Au
refre, il me .paroit d'autant plus inutile de s'arreter
a
ces fortes de difcuilions' qu'elles ne peuvent con–
d uire
a
aucune découverte bien exaae' bien dé–
montrée ; auffi paíferai-je
a
des objets qui me pa–
roiífent plus uriles. Ce beau pays, fertile en bled,
en vins, en paturages excellens, renta les Chrétiens
&
les Maures, qui, defirant également de poíféder
cette riche contrée , combattirent long-tems les uns
contre les autres pour tacher de s'en emparer. Les
Maures l'emporterent
a
la fin fur leurs rivaux,
&
pó u:ífant plus loin leurs fucces, ils conquirent toute
l'Efpa
gn e : cependant malgré tous leurs efforts, mal.
gré la
terreur.deleurs armes, il refia dans c¡uelques
·e
A S
cantóns de ta
Cajlille,
plufieurs fe igneurs, qui
s'y
maintinrent, s'y tortifierent , & acquirent, avec le
tems, tant de puiífance
&
de richeífes , qu' ils fe ren–
dirent fouverains,
&
fe mirent tous la proteétion des
rois d'Oviedo. C'efi des chateaux forts de ces fei–
gneurs que, í\.livant l'opinion aífez probable de bien
des écrivains, la
CaftiLL~
tire fon nom. Les faits font
vrais ; mais quant
a
la découverte étymo logique,.
on efr libre , ou de la rejetter, ou d'y a¡o uter foi.
Quoi qu il en foit, il efi: prouvé que ces feigne urs,
apress'e1re vaillamment défendus comre les Maures,
&
avoir faitfur euxdesincur1ibnsheureutes, fe don·
nerent le titre de · comtes : il efr encore vrai qu'ils
étoient fouverains,
&
que, comme feudataires des
rois d'Oviedo, ils étoient obligés de march er,
a
la
tete cte leurs vaífaux, au fecours de ces rois,
&
de
fe trouver
a
l'aífemblée des états d'Oviedo. Le pre–
mier qui fut décoré du titre de cornee de
Caflille,
du
moins le premier de ces comtes dont l'hittoire ait
fait mention, fut don Rodrigue , contemporain
&
feudataire de don Alphonfe, furnommé le
chafie,
roi d'úviedo, qu'il fervit tres-utilement dans les clif–
férentes guerres que ce monarque
fit
Oll
eut
a
fou–
tenir contre les Maures. Don Diegue , fi is de Ro·
drigue , fut auffi comte de
Cajli!Le;
il fe fignala plus
encore que íon pere,
& ,
par l'ordre d'
A
lphonfe–
le-Grand, il fit confrfllire la vilte de Burgos.
A
u
refre, cette digmré de comte de
CafiiLle
n'étoit ni
unique, ni indiyífible: car on fait que du tems meme
de don Diegue, fils de Rodrigue, il y avoit pluúeurs
feigneurs qui prenoientle titre de corntes de
Cajlille,
tels que don Almondare, furnommé le
blanc;
don
Nugno Fernandez, don Fernand Anfinez. Il efr vrai
que ceux- ci ne tenoient ni leur titre, ni Ieur auto–
rité des rois d'Oviedo _,
fous la proteél:ion defquels
ils étoient feulement. Peut-etre ,
&
il 1l tres-pro–
bable que celui qui étoit nommé par le roi d JOvie–
do , étoit plus puiífant que les aurres,
&
avoir la
prééminence fur eux. Ce qui me paroit donner beau.
coup de poids
a
cette conjonél:ure ' eil que ce fut
a
.don Diegue feulement ,
&
non
a
d'autres, que le
roi don Alphonfe envoia l'ordre de confrruire Bur–
gos, qui, dans la fuite, efi devenue la capitale de la
province
&
la réúdence du gouverneur. Mais au.
fond, ce ne font encore-la que des conjeétures;
voici des faits plus fttrs. Don Garcie, apres s'etre
révolté contre le roi don Alphonfe-le-Grand , fon
pere; apres avoir excité, par les confeils
&
le fe–
cours des comtes de
Cafli!Le
, beaucoup de troubles
dans l'état' parvint
a
la couronne'
&
changeant de
conduite
&
de maniere de penfer ' méfefiima
ces
me–
mes comres qui Pa voient fi fort appuyé dans fa ré–
bellion ; don Ordogno, fon frere
&
íon fucceífeur
::t
ne vit en eux que des fujets rebelles , des faétieux,
des grands d'une ambition outrée
&
des citoyens
dangereux, dont il étoit tres-importallt de réprimer
la licence
&
l'audace. Afin de n'avoir plus
a
crain–
dre ces vaífaux trop puiífans, il diffimula le projet
qu'il avoit formé de les détruire,
&
fous quelques
prétextes qui flattoient leur vanité, il les appella
aupres de lui dans une petite ville nommée
Régu–
lax;
ils s'y rendirent; Ordogno les fit arreter
&
conduire enchainés
a
Léon'
Oll'
par fes ordres, ils.
furent tous mis
a
mort. Cet aél:e de févérité , ou,
fi l'on veut, de tyrannie, fouleva les Cafiillans,
&
fit naitre entre les deux nations une haine violente,
&
qui s'accrut fous Froila II , encore plus cruel
envers les nobles Cafl:illans, qu'Odogno ne
1
avoit
été
a
l'égard des comtes' punís du moins avec quel–
qu'apparence de jufrice , puifqu'ils avoient fufcité
des révoltes ,
&
fourenu le foulevement de don
Garcie contre don Alphonfe fon pere. Indignés de
la cruauté d,Ordogno
&
de la tyrannie de Froila II
7
les Cafrillans
réfolu~ent
de fecouer un joug qu'ils