CAN
une grande riviere
naviga~le
, nommé; Merfey,
qui va de Manchefler
a
L1verpoole. C efi ce que
l'hab ile ingénieur-archireae,
M.
Brindley, a ex
1
cuté
en conftruifant trois arches de pterres, aífez larges
&
aífez élevées pot
r
laiífer paífer les navires fans
plier leurs voiles ni abattre leu
S
mats. Ces trois ar–
ches portent un aqueduc qui
ea
la
continuation
du
canal'
&
fur lequel paífent les bateaux du duc
a
la
voile , environ cinquante pieds au-deífus de la ri–
viere: c'efr un fpeél:acle aífez plaifant de voir plu–
fteurs navires faire voile en fe croifant, l'un fur
l'aqueduc ,
&
les autres fous les arches de l'aque–
duc, -cotnme on le voitfi.g.
.2.
Le
canal
a
une bran1=he
qui
eíl: un autre
canal,
le–
qu e! va
a
Stradfort,
&
doit etre pouífé
jufqu'a
Li-
verpoole.
1
CANAL
DE
BouRGOGNE. Quoique ce grand
ouvrage foit jufqu'a préfent re
fié
fans exécution_,
j.l
.a
acquis une forte de cél lbrité
pa~·
tous les proJets
&.le écrits auxquels
il
a donné heu.
La Bourgogne efi íi heureuf-emenr plac
1
e, que fes
eaux fe divifent aífez également aux deux mers. Elle
a meme un avantage qui ell: unique , c'efi que fe
eaux fe partagent entre les quatre grands fleuves qni
arrofent la France, le Rhone, la Loire , la
ine
&
la Meufe. Si jamais l'art fait fes effons pour achever
ce que la namre
a
íi bien commencé , la Bourgogne
fera le centre d'aél:ivité du commerce de la France,
&
meme de l'Europe.
Franr;ois
I.
s'occupa tde la jonétion des deux mers
par a Bourgogne; rnais ce
~1'eil
qu'en 1606 qu'Henri–
le-Grand adoprant ce proJet vonlut en commencer
l'ex 'cution. L'arret de fon confeil ne fait mention
que de
1'
1
tabli!fement de la navig tion
efe
Dijon
a
"Saint-Jean-de-Lone d'une part, par le moyen de l'Ou–
che en íix lieues de longueur;
&
de l'atltre depuis
Rougemont
a
Lyonne, par le moyen de
1'
Arrnan–
c;on, en la longueur de quinze lieues: d·fp<?íition qui
laiíferoit entre Dijon
&
Rougemont un wtervall e
de quinze lieues que les marchandifes auroient fait
parterre, en attendant qu'il
fUt
poffible de diminuer
ce traj et , en pouífant la navigation au-cleífus de
Rou gemont
&
de Dijon.
Henri ne put exécuter fon projet. Son fucceífeur
en 16
I 2 ,
163
2
&
1
64i , forma de nouveau celui de
la jonél:ion des deux mers ; il y eut meme des marchés
de faits : mais Louis XII I. ne fuivo it pas le plan
d'Henri IV. Comme le
canal
de Briare 'toit fa ir, ou du
moins bien avancé,
&
qu'on vouloit procurer par
ce
canal
le p lus grand commerce qu'il
1
toit poffibie,
Louis
XIII.
s'étoit décidé pour la réunion de la Loire
a
la Saone par l'étaog de Longpendu. Les facilités
vraiment tres-íiogulieres qui ·fe tronvent pour for–
rner le point du paífage
a
cet étang ' attacherent en–
core ce prince
a
l'exécution de fon projet' qui ce–
pendant ne pnt avoir d'exécution.
Le projet du granel
canal
ne faifoit pas perc.lre de
vue les avantages de la navigation fur les perites ri–
vieres de l'intérieur de la province. Les habirans de
Louhans, qui avoient fait en 1603 , pres des états
du comté d'Auxonne, pluíieurs tentatives pour ob–
tenir de rendre la Seille navigable, firent de nouveaux
efforts eA '648. M. le comte de Maille fe mit
~
la
tete de l'entreprife'
&
obtint un arret du con
'1
qui
rau torifoit
a
faire conftruire les édufes
&
autres
ouvrages que l'étab liífement de la navigation de–
mandoit , avec la facu lt' de faire percevoir un droi_t
au paífage des éclufes, pour l'indemnifer des frais
de conftruél:ion
&
de ceux d'entretien. Quelques dif–
cuffions d'intérers particuliers firent encore échouer
cette tentative.
M. de Choifeul muni d'unarrct du confeil, a-pen–
pres pareil
a
celui qu'avoit obtenn M. de Maille , fit
ce qu'il put
&
fans fue ces en 166
5,
pour établir la
Tome JI.
CAN
navigation fnr la riviere de Seine, depuis Polifot
jufqu'a Nogent-fur-Seine , en-la longueur de vingt–
cinq lieues.
En la meme an ée, Louis XIV.
fit
exp
1
dicr des let..
tres-patentes , par lefquelles il paroit qu'il vouloit
ex
1
cuter le
canal
de Bourgogne par l'étang de Long–
pendu. Mais en 1699 de nouvelles lettres autorife–
rent
M.
le comte de Rouífy
a
formerla jonélion des
mers, par le moyen de la Saone
&
de l'Yonne. Dans
ce projet le point de partage étoit vers Trouhant;
on,defcendoir de la
a
Dijon par la riviere de Suzon,
&
a
Rotlgemont fur l'Armans:on par celle de Loze.
Il
fembloit que l'exécution du
canal
de Langue–
doc avoit fair pe dre de vue celui de Bourg gne;
qnand en 1718
M.
de la Jdnchere mit au jour
fur
ce
dernier
canal
un ouvrage qui réunit tous les fuffragcs
&
qui réveilla l'attention du public fur cet obj et.
C'éroit par la réunion de la Saone
á
l'Yonne qu'il
vouloit opérer la jonttion des mers,
&
il plas:oit fon
point de partage
a
Sombernon,
a
u moyen de quoi
on feroit parvenu
a
la Saone par le ruiífeau d'Agey
&
la riviere d'Ouche ,
&
a
l'Yonne par la Brenne
&
1'
Arman~on .
M.
de
la
Loge d Chatellenot fit un
mémoire en faveur de ce proj er; mais il vouloit qu'on
portar le ,point de partage
a
Pouilly,
a
raifon du voi–
íinage de la fource de
1'
Arroux,
&
de la facilire que
l'on auroit d'érablir par le moyen
de
cette riviere
une communicarion avec la Loire
&
la aone. Cette
idée d
M.
de Charellenot
a
parn d'autant meilleure,
qu'il efi évident que la coníl:ruétion dn point de par–
tage
a
Pouiily, entraineroit moins de dépenfe qu'a
Sombernon
&
a
Trouhant. M. ,de la Jonchere, par
un nouvel ouvntge qu il publia en 171.4, chercha
a
dét~uire
les _raifons qu'on avoit données contre fon
proJet
~
ma1s fans
y
réuffir.
M. le maréchal de Vauban s'occupa également
du
canal de Bourgogne;
il s'attacha
a
déterminer le–
que! des projets propofés conviendroit le mieux aux
intérets de la province. Et M. le régent, fur fa re–
comm
dation, chargea M. Thomaffin, ingénieur
dn roi, de faire
~ce
fu jet tou
e ~
les· opérations qui
e. igeoient Eles déra·ils. M. de- Vauban étant mort, M.
Thomaffin préfenta fe projets fous fon nom en r7
26.,
ll adopta le pro jet par Longpendu
&
mit beaucon¡>
d'aigreur dans les c1·iti1ue
qn'il fit des proiets qui
avo ent déja paru ,
&
de celui d·e M. Ab eille , qui
étoit fur le point Je paroitre.
Le mérite de M. Abeille, qui avoit travaillé ave e
beaucoup de difiinétion au
canal
de Languedoc,
avoit engagé M.l duc de Bourbon, gouverneur de
la Bourgogne,
a
l'appeller daos cette province. Et
MM. les élus , en exécution des décrets form 's par
les états , affi n blés en 1724, avoient fecondé les
vnes de S. A.
.
&
avoient procuré
a
M. Abeille
tous les feconrs qui pouvoient faciliter fon travail.
Ce fut en 1727 que M. Abeille donna fon projet,
fuivant lequelle
canal
auroit par-to\lt fept toifes de
large; fa longueur du coté de
1'
Armans;on , feroit
de 75994 toifes, fur 890 pieds de pente, rachetée
par 74 éclufes de
12
pieds de chute; la longueur dtt
coté de l'Ouche feroi t de 39989 toifes, fur 674 pieds
de pente partagés en 56 éclufes également de
1 2
pieds
de chftte : la longL1eur totale du
canal,
en y com–
prenant 6 58o toifes pour le poin t
du
partage, fe
trouveroit de
I
2
2
56 3 toifes depuis Brinon , bourg
qui eft: fnr
t'
Armanc;on
a
deux Ii eues au-deífus de fon
embouchure daos l'Yonne, jufqu'a Saint-Jean-de. Lo–
ne,
ille placée fur la Saone.
L' au néceffaire
a
la navigation feroit entretenue
an point de partage par trois grandes rjgoles, qui
enfembl e
f¡
rmeroient une enceinte de
71
oooooo
toifes quarrées de pays,
&
qni recevroient du
ci~l
cliaque année 1775oooo toifes cubes d'eau , en
ne comptant feulemem qu' ne toife cube pour quatre
y