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ljO

CAN

~

Q

d

A

r.

d

-.

>

t01fes quarrees. uan meme t'lne

11

gran e quanute

d'eau ponrroit, par les évaporations, les :filtrations,

les épanchemens des réfervoirs , épanchoirs, ponts ,

~qued

lCS,

& les pertes

a

trave'rs les vanteaux des

~clufes'

etre réduite

a

la douzieme partie

feule~ent,

d

y

en auroir encore fuffi(amment pour fournir au

_paífage d'environ feize bateaux par jour; ce qui fup–

poferoit un commerce tres-confidérable. Dans l'éten–

due des dgoles defiinées

a

fournir l'ea u au point de

partage ,

{e

trouvent des gorges profondes dont on

feroit

des réfervoirs, & dont la profondell'r

~

eu égard

a

leur fu rface' diminueroir coníi.dérablement les éva–

porations.

Le point de partage aboutiroit du

cóté

du Ievant

~u

ruiifeau de Vandeneífe,

gui

tombe dans l'Ouche

a

trois lieues

&

demie de Pouilly, & du cot€ du cou–

-chant, al'Armancon.

Le vallon & le lit de cette derniere riviere fe trou–

'Vant pleins de rochers aux environs de Semur,

M.

'Abeille dérourne fon

canaL

de ce vallon

~

en le jettant

du coté du levant ' pour le porrer dans celui de la

Brenne au-deífus de Pouillenay. Cet expédi-ent fait

éviter les rochers de Semur&donne le moyen d'aug–

menter les eaux du point de partage, fans alonger le

t:anal.

M.

Abeille avoit joint

a

fon pro jet tous les dé–

tails

x

elatifs aux éclufes, aux ponts , aux aqueducs

en fi.phon

&

en reil de breuf, aux déverfoirs, rigo–

les , réfervoirs, maifons d'écluíiers, ports,

&

géné–

ralement

a

tour

ce qui peut etre néceífaire pour la

perfeélion du

tanal.

Le

d~rail

eíl:imatif en portoit la

d épenfe

a

81654I7ÜV. 16

f.

8

d. dépenfe que le

prix

des matériaux

&

de la main-d'reuvre, fort aug–

menté depuis

1727,

rendroit aujourd'hui beaucoup

plus coníidérable.

_

Ce projet fut tres-bien

re~u;

mais avant de l'adop-

ter,

M M.

les 'lus des états de Bourgogne crurent

rlevoir en faire

vérifi.er

la

bonté par

M.

Gabriel,

controleur-gén~ral

des

b~himens

du roi,

&

premier

ingénieur des ponts

&

chauíf.' es de France. Cette vé–

rification fut faite

a

l'avantage du projetde . Abeil–

le : ,cependant

M.

Gabriel

y

fit quelques changemens

tres-peu importans. Le plus coníidérable a poúr

oh–

jet les fas des éclufes :

il

les veut a(fez grands pour

contenir deux bateaux,

&

leur donne feulement huir

pieds de hauteur de chute, a u lieu de douze. Tom le

monde n'efi point de !'avis de

M.

Gabriel fur l'aug–

mentation de la grandeur des fas ;

&

pour ce qui efr

ele la chC1te des éclufes, on efi:ime qu'íl ne faut pas

qu'elles foient toutes également de

r

2

pieds ou de

8

pieds; que dans la partie fnpérieure du

canal,

pour

diminuer le nombre des éclufes , il convienr de leut

donner

12

pieds & meme plus' autant que la pente

.du pays pourra le permettre, fans trop aug111enter les

remuages de terre : mais aux deux parties inférieu–

res, il feroit trop difficile de leur donner une íi forte

haureur de chute'

a

caufe que la pente naturelle du

fol eíl: tres-peu coníidérable. Le fuffrage de M. Ga–

briel fi.t la plus forte impreffion,

&

l'on fe crut au

moment de voir exécuter le projet de M. Abeille.

M. de Tourterel en prouva la fupériorité fur ceux de

M M. Thomaffin & de la Jonchere.

Ce dernier ofa s'élever contre M. Abeille ; il :fit

meme paroitre en

1728

un mémoire dans lequel il

attagua fon projet avec íi peu de ménagement

&

tant d'indécence, que fon ouvrage fut condamné par

arret

a

etre fupprimé. Cet événement engagea l'au–

teur

a

fe retirer en Hollande, d'ott il continua

a

fe

déchainer contre le projet de M. Abeille

&

contre

ceux qui l'avoient approuvé.

Il n'efi pas

a

préfumer que la déclamation de M.

de la Jonchere ait influé fur le fort du

canal.

La gran–

deur de la dépenfe qu'il exigeoit, ralentit probable–

men_t le zele de ceux qui en pourfuivoient l'exécu–

tion;

&

dans ces circonftances on s'occupa

a

rendre

CAN

l'

Arroux navigable depuis

A

utun

a

la Loíte , dans

la

longueur de

12

lieues.

M.

le maréchal de Maubourg

s'e_n chargea, en vertu d'un arret du confeil, qui luí

adlugea

q~1elques

droits fur les marchandifes qni fe–

roient vo1turées fur

1'

Arroux. On :fit quelques ou–

vrages pe

u

coníidérables,

&

la perception du droit

ayant occafionné des différends l'on abandonna

l'entreprife, qui n'avoit été pouffée d'une maniere

un peu

fa~sfaifante

que jufgu'au bourg de Gueu·

gnon,

3

heues au-deifus de l'embouchure de l'Ar·

roux dans la Loire . Car ce n'efi que tres-rarement

&

avec bien de la peine que quelgues bateaux remon–

ten.r le faut de la digne des forges de Gueugnon, pour

arnver

a

Toulon-ínr-Arroux

~

gros hourg qui efi

a

deux lieues

&

demie plus

ha~tt.

A-peu-pres dans le meme tems, un aventt'lrier

no

mm '

Marchand d'Efpinaify,changea auelque chofe

au projet de

M.

Abeille,

&

le

propof~

comme fon .

propre ouvrage.

11

trouva quelque crédit aupres de

M.

le

~ardinal

de Fleury; fit paroitre en Bourgogne

un

~roJ.et

de.

le~tres-patentes;

&

y

répandit un mé–

mOire

1~pnme

en 173 3, dans lequel, développant

J'or:

prOJet

&

expofant le bénéfice que devoit pro–

dmre le

canal

aux intéreífés,

il

:fit mais fans fucd:s

''1

'

,

tour ce qu 1 put pour former une corrtpacnie qui fe

chargeat de l'exécution de fon projet.

0

M.

Thomaffin fi.t auffi de nouveaux efforts en fa–

veur du

canal,

qu'il vouloit faire paífer par l'étang

de Longpendu.

T~)Utes

ces

difcu~ons

porterent dans l'efprit du

pu~lic

u_ne ·fi grande 1ncertitude fur es avanrages de

la

Jonéhon des mers projettée par la Bourgogne ,

qu on pana ceífer de la deíirer.

Cependant en

IJp.'M.

Joly de Fleury, intendant

de ce te province' accoutumé

a

porter fnr

les

objets

~e

co?p

d'~il d'u~

homme d'état, s'occ1;1pa de cette

JOnébon: 1l

fit

vemr

M.

de Chefy, ingénieur diilingué

?an~ ~es

ponts

&

chauífées,

&

M.

de Regemorte .,

m~~meur

du

canal

de Briare , qui, fuivanr les ordres

qu 1ls

re~urent

de

M.

de Machault

&

de M.

Trudaine~

employerent environ deux années a la vérifi.cation

~u

proiet

d~ ~·

Abeille,

&

al-e

reélifi.er

dans les par–

u~s

qm

en et01ent fufceptibles. Les guerres qui fur–

vmr~nt

', empecherent 9e fuivre cette opération qui

aurott surement eu le plus grand fucces.

L'académie de Dijon, dont les lumieres

&

le zele

fo.nr

connus'

~hercha

a

rév~iller

l'attention du pu–

bhc

fur cet obJet,

&

crut fa1re ceífer toutes les

in–

certitudes que la diverfité des opinions avoit fa1t

naitre, en propofant pour fon prix de

1762,

de

dé–

terminer

_,

relativement

a

la provi.nce de Bourgogne, les

avantages

&

Les défavantages dtt

C(\nal

projuté en cette

P.rovi~ce

pour la communicaúon des deux mers, par la–

¡onélton de La S aóne

&

de la S

ei.ne

.

Deux des concur–

rens remplirent les vues de cene compagnie

&

prou–

verent que ce

canal

étbit de la plus grande

~mpor­

tance.

.L'académie leur mar.qua fa fatisfaétion, par la mé–

da1lle qu'elle adjugea

a

M. Dumorey, ingénieur en

chef de la province,

&

par 1'

acceflit

qn'elle accorda

a

M.le

Jolivet, fous-ingénieur. Leurs mémoires ont

été imprimés la meme année.

Ce moment parut favorable

a

M. d'Efputer: il pu–

blia

profpeflus

dans leguel il invitoit

a

former une

focie é pour le

canal

de. Bourgogne; mais oerfonne

ne fe préfenta.

L

Ce nouvel effort fait en faveur du

canal

ne ·fut ce–

pendant pas abfolument fans fueces,

&

en

I

764,

M.

Bertin, miniftre & íecrétaire d'état , demanda

a

M.

Amelot, inrendant en Bourgogne, tous les mémoi–

res qu'il pourroit Iui procurer fur les moyens de dé–

tails capables d'établir

&

d,augmenter la navio-arion

de cette province. Ce magiíl:rat :fit une coll:'étrion

aífez coníi.dérable, tant fur le

canal

projerté que fnr