r
CA
tl
paífe pres de
~eziers fo~s
la m9ntagne du Mal–
pas ·, dans un perce de 8 5 to1fes dont nous parlerons
b"
entor.
Il (uit la riviere d'Aude fut une longueur de 2.4
milles. Cetre proximité de la riviere efi une des four–
ces de dégradations
&
de réparations, par les dé–
bordemens ruineux
&
les inondations extraordinai–
res de
ce
torrent, quoiqu'0n ait tenu le
canal
fupé–
rieur aux plus grandes eaux. Dans lve livre des mé.i.
daille de Lo uis XIV, il efi dit que
1~
canaltraverfe
l'Aucle en deux endroits , e' ltoit l'ancien projet de
M.
Riquet; mais il s'en efi écarté dans l'exécurion
a
cet égard, comrne dans pluíieurs autres points,
&
il y étoit auto rifé par 1'
1
di
t.
On dut, a plus forre
raifon , s'éloigner de l'ancien projet de fe fervir de
la riviere d'Aude pour la na igation; cette riviere
eft trop inégale , trop baífe en certains tems, trop
forte dans d'autres, trop rapide alors pour erre re–
monté\!; un
ca12al
fair avec autant d'art que celui-ci
efi infiniment pr 'férable a toute efpece de riviere.
Une des plus grandes difficultés de cette prodi–
gieufe entreprife étoit d'avoir' meme en été' des
eaux fupérieures au fommet du
canal
&
au baffin de
Nauroure,
&
c'eíl: ici que
M.
Riquet rnontra le plus
d'intelligence, d'aétivité
&
de patieoce.
On a pris daos la monragne noire, cinq lieues au
nord-eft du
canal'
toutes les eaux fupérieures a fon
niveau, pour former deux rigoles , celle de la
montagne qui amene plufteurs ruiífeaux dans le
Sor,
&
celle de la plaine, qui va depuis la ri viere
de Sor pres Revel
>
fe terminer au baffin de Nau–
rour .
La rigole de la montagne commence
a
quátre
lieues de Saint-Papoul
&
par la petite riviere d'A–
bran , dont on a arreté les eaux ; cette rigole a pres
de dix pieds de large
&
environ trois pieds d'eau ,
coulanre aífez rapidement. La rigole rec¡oit,
a
deux
milles de-la , le ruiífeau de Bernaífone, apres quoi
elle cominue dans le roe vif fur une étendue de plus
de mille toifes, dont le tiers efi: fait avec de grands
efcarpemens, dans des lieux qui auparavant n'é–
toient que des précipices.
Deux milles plus loin, la rigole de· la montagne
rec¡oit le ruiífeau de Lampy, apres avoir coulé dans
un lit de
1
345toifes taíllé clans le roe vif,
&
au tra–
vers d'un couffin de montagne qu'il a fallu percer
dans le roe fur une longueur de 8o toifes,
&
une
hauteur d'environ huir toifes. On fe propofe de faire
un baffin a la prife d'eau du Lampy, pour mettre
des eaux en réferve lorfque l'on travaille au baíiin
de Saint-Ferriol. Ces trois ruiífeaux ne tariífent ja–
mais,
&
la plupatt du tems on n'en prend qu'une
partie pour le
canal.
Ils alloient tous trois
a
la Mé–
ditertanée. Toutes ces eaux vonr tomber dans le
Sor a cleux milles de-la , dont environ soo toifes
font prifes
dan~
le roe, fans compter pluúeurs couf–
fins percés'
&
plufteurs cnauítles tres...fortes conf–
truites en ma<;onner1e. Lors de la confiruétion du
canal'
la rigole de la montagne finiífoit
a
1'
1
pan–
cho
ir
de Conquet,
a
un mille
&
demi du Lampy ,
&
les eaux fe verfoient toujours de-la dans la riviere
de Sor qui eil: dans le vallon voiún. Nous les fuivrons
d'abord daos ce premier trajet, apres quoi nous par–
lerons de la feconde route qu'on leur a ouverte vers
Nauroure.
/
Six mille toifes au-deffous de Conquet, o1t les
eaux de la rigole de la montagne fe précipitent dans
le Sor, cette riviere de Sor efr arretée entre Soreze
&
Revel par la chauífée de Pontcroufet
po~tr re~e
voir un
canal
de douze pieds de bafe, dans Jequel il
coule au rnoins trois pieds d'eau; ce
canal
paffe un
peu au-deífus de la petite ville
Be
Revel , proche de
laquelle on avoit coníl.ruit un petit port nommé le
Port-Louis,
éloigné
de
Pontcrou.fet de
1320
toifes.
CAN
C'eft au
P~r.t-Louis
, tout pres de Reve1 , que
commence ven ablement la rigole de la plaine
~
paree que la partie fupérieure, jufqu'an Pontcrou•
fet,
1
toit ouverte avant la confiruilion du
canal
&
fervoit
a
deux anciens moulins. Elle defcend, fans
recevoir de nouvelles eaux fur 4o8o toifes de Ion,.
gueur jufques aux Toumazes,
a
la maifon de Lan..
dot,
Oll
apres avoir rec¡ule ruiífeau de Landot, elle
eft continuée fur 13 3oo toifes jufqu'a Nauroure ;
c'efi-a-dire, au point de partage du
canal.
L,es rivieres
&
les ruiíreaux dont nous venons
~e
parler fourniífoient, pendant la plus grande par
tte de l'année , un volutne d'eau plus conftdérable
que celui qui étoit néceífaire
a
la navigation ; tnais
on craignit, avec raifon, que ces fources ne fuífent
pas fuffifantes dans le tems de féchere!fe , fur-tout
lorfqu'apres avoir mis une partie du
canal
a
{ec
all
mois de juillet pour
y
faire les recreufemens nécef–
fair~s dan~
le mois d'aouc
&
de feptembre , il
fau~
dr01t enfUite remplacer toutes les eaux qu'on antoit
éré forcé de perdre.
On fuppléa
a
ce défaut en coníhuifant a Saint..
Ferriol un grand réfervoir, qui conferve les eaux
fuperflues de l'hiver
&
du printems, pour en faire
ufage
a
la fin de l'été
&
en automne; I11ais bientót
apr€s la conftruétion du ba.ffin de Saint-Ferriol ,
l'expérience fit voir queJe vallon de Landot ne four•
niífoit pas un volume Cl'eau fuffifanr pour le rem–
p.lir,
&
que la plus grande partie des eaux que la
ngole de la monragne verfoit dans la riviere de Sor
pendant l'hiver étoient fuperflues, on voulut en
profiter. L'extrémité inférieure de la rigole aupres
de Conquet étoit beaucoup plus élevée que le baffin
de Saint-Ferriol, mais le cóteau des Campmazes
barroit le paífage : en 1687 , on furmonta cet
ob{.
tade en pers;ant la montagne par un
canal
fouter..
rain de dix pieds de largeur, de vingt pieds de hau·
teur
&
de foi"ante-dix toifes de longueur,
&
l'on
prolongea la rigole de la montagne au travers du
percé
a
une petite difiance de cette voftte; les eaux
d.e la :igole fe précipirent, par
~me
cafeade de vingt..
cmq p1eds de haut, daos le nuífeau de Landot, qui
les porte
a
Saint-Ferriol trois mille toifes plus bas;
d'oit elles vont fe réunir
a
la rigole de la plaine.
Nous avons déja dit que la rigole de la plaine qui
commence aupres de Revel, un mille au norddeSaint·
Ferriol, rec¡oit aux Toumazes, environ trois milles
plus bas, les eaux du ruiífeau de Landot, c'eft
a
3720 toifes au-deífous de Saint-FerrioL La réunion de
ces eaux ' lorfqu'elles font groífes ' pourroit etre
tres-nuiftble
a
la partie de la rigole de la plaine qui
refi:e depuis les T oumazes jufqu'
d.
Nauroure, d'autant
qu'elle efi excavée
a
mi-cote fur une grande lon–
gueur. Pour prévenir les breches que les eaux fau-.
vages pourroient former
a
fes francs bords ' on a
barré la rigole par une porte bufquée, plac
1
e au..
deífous de
1'
embouchure de Landot,
&
on vuide
toutes les eaux fuperflues dans la parrie du rui!feau
de Laadot, inférieure
a
la rigole , au moyen d'un
réfervoir
&
de trois épanchoirs a fonds.
Il y a encore un aurre réfervoir au- de!fotts des
Toumazes' a l'endroit
Oll
la rigole de la plaine eft
traverfée par le ruiífeau de Sainr-Felix.
La
long~ur
totale des tigoles qui ont été creufées
a
la main pour porter les eaux
a
Nauroure, efi:
o
e
3oo6o
toifes; favoir,
1
2480 toifes dans la monta...
gne, depuis la prife d'Alzan jufqu'au faut des Camp...
mazes,
&
17)S:o toifes, depuis le Port-Louis, pres
de Revel, jufqu'a Nauroure. On profite auffi, pour
la conduite de ces eaux fur la riviere de Sor, fur
73 20 toifes, depuis Conquet jufqu'au Port-Lonis
~
&
du ruiífeau de Lan.dot, depuis les Campmazes juf
...
qu'aux Toumazes, fur 7390 toifes.
Il n'y a véritablement que dix·fept mille$
en
Hgo~
/