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C A·N

la

retenue

du

Médecin ou de Montferran, car elle a

a

les deux noms, étant également fur les deux éclufes.

L'eau des rigoles arrive par les deux moulins de

Nauroure, embraífant le baíiin,

&

va tomber dans

le

canalet

par deux fauts qui faifoient les deux éclu–

fes,

ce11e de l'Océan

&

celle de la Méditerranée;

l'on y a fait des batardeaux, des verfoirs o

u

cales,

pour retenir les fqples.

Il

y a auffi vers les hords du baffin deux épan–

choirs, celui de Frefquel

&

celui de la Marceliere:

le trop plein des rigoles

ou

du baffin efl: jetté dans le

lit de l'une des fources du Fre{quel, appellée

Fref–

quel Baragne;

car la fe conde fource de Frefquel,

qui v.ient de Saint-Felix

&

qui en porte le nom,

traverfe la rigole de la plaine au-deffous des Tho–

rnaz.es

, elles fe réuniífent aupres de Souille, environ

trois milles au-deífous de la

rigol~,

&

continuent a

couler vers Carcatfonne prefque parallelement au

canal

o\1 le Frefquel

entre

de nouveau, tour pres

de T;ebes , comme nous l'avons

dit

en parlant de

cette pr.ife d'eau.

·

Depuis le point de partage de Nauroure, il refl:e

22

milles de

canal

pour alter jufqu'au pont de Tou–

loufe. Dans cet intervalle , il

y

·a pluíieurs aque–

ducs fur lefquels paffe

fu

canal;

un des plus remar–

quables efl: celui de S:tint-Agne pres de Touloufe,

conftruit en 1766 fur les deífeins de M. Garipuy;

c'eft un aqueduc a fyphon' dans lequelun ruiffeau

defcend pour remonter enfuite, paree qu'il étoit trop

éle -é pour pouvoir paífer fous le

canal

en confer–

vam fon niveau. Cette forte d'aqueduc , qui paroi–

troit devoir etre bien fttjette

a

fe combler par les

dépors des fables , s'entretient cependant .

1i

bien par

la force de 1'eau , que celui dont il

s'agit

n'a eu be–

foin

d'aucun recreufement depuis qu'il efr fait.

L'aqueduc de l'Ers efl: a cinq milles de Nauroure.

Cette riviere , qui vient de Bauteville , tréJverfe le

canal,

&

le fuit

~u

coté jufque pres de Touloufe

fur une longueur de pres de quinze milles.

En arrivant pres de Touloufe, on trouve 1e port

Saint-Etienne formé fur le

canal,

&

un beau pont

appellé

de Saint-Sauveur,

conftruit depuis peu avec

des trotoirs fous l'arche

m

eme du pont ' pour que le

tirage ne foit point interrompu;

il

y

a qu&lque'S au–

tres pontS le long du

canal

Otl

cette meme commo–

dit

J

a été pratiquée ;

il

feroit

a

fouhaiter qu'elle le

fílt dans tous.

La gfande élévation du terrein fur lequel regne le

canal

au-deffus du niveau de la Garonne

a

obligé de

le faire tourner autour de Touloufe l'efpace d'une

lieue ;

&

fur ce contour on a diíhibué quatre éclu–

fes, dont la derniere s'appelle

l'é.clufe de la Garonne,

paree qu'elle s'ouvre

en

effet dans cette riviere , qui

commence a devenir véritablement navigable vers

cet endroit.

Je dis qu'elle commence, paree que les moulins

du Bazacle

a

Touloufe barrent la riviere, de

fa~on

qu'on peut regarder la navigation comme intercep–

tée ; d'ailleurs la Garonne efr encore fort difficile

a

naviguer au-deífous de Touloufe, du moins en

été;

íl

y

a dix endr.óits, depuis Toulonfe jufqu'a

Bordeaux,

Otl

des bateaux , qui ne tirent pas deux

pieds d'eau, ont peine

á

trouver paffage dans les

tems de baífe eau.

Pour faciliter l'embarquement des marchandifes

de Touloufe, on fait aauellement meme un nou–

veau

canal

,

qui part de la porte intérieure de la

ville pour aller joindre le

canal

royal au-deífus de

l'éclufe de la Garonne, fans que les bateaux foient

obligés de paífer

a

Periuis du Bazacle

Oll

il y a une

efpece de cafcade qui doit etre fouvent dangeretJfe

a

defcendre

&

impoffible

a

remonter. On a batí

deux ponts

a

eembouchure du nouveau

canal'

&

entre ces deux ponts il doit

y

avoir un bas-relief

CAN

I8t

állégorigue de M. Lucas, jeune, mais habile fculp•

teur, qm eft

~aue~len;ent

aCarrare, pourychen:her

le marbre neceífa1re a cet

o

u rage. L'école des arts

qui _eft

a

Touloufe, efi la plus flor.iffante qu'il

y

ait

dans le royaume,

&

elle a

produ~t

des artiftes du

plqs grand mérite.

M. d'

Arquier, doyen des

ancien~

c:apitouls de Touloufe ( bifaieul de

M.

d'Arquier

académicien diftingué

&

habile afrronome ) , .

fi;

imprimer un avis en 1667

&

1668, pour qu'on

fit

paffer le

canal

dans les foífés de Toulettfe; mais les

di~pofitions

antérieures de

M.

Riquet ne permet–

toient pas de le placer

fi

pres de la ville.

La navigation fur le

canal

eft agréable

&

commo..

de, c'eil:

\.10

jardín continuel; il part un bateau de

pofre tous les jours qui va en quatre jours d'Agde

a

Touloufe; on paffe les nuits au Somail,

a

Trebes,

pr~s

de Carcaífonne

&

a

Caftelnaudary,

&

fon ne

pa1e que fix francs pour les quatre journées.

Le feul inconvénient eil: de changer

2

5

fois de

b~teau

pour éviter de paffer les éclufes doubles,

tnples

ou

quadruples, qui retarderoient trop les.

voyageurs

:

le

paífage des éclufes de Fonferane

pres de Beziers, efl: fur-tout incommode dans cer:

tain tems; mais on fe propofe d'y remédier,

&

l'on

a des voitures de tranfport pour

les

voyageurs qui

ne

v~ulent

point aller

a

pied. Pour les marchandifes

on

paie

quatre deniers

du

quintal pour ehaque lieue,

dont le capital eft attribué

a

l'entretien'

&

deux

deniers pour la barque de tranfport. Et comme on

ne compte que quarante lieues du pays, le droic

deftiné

a

l'entretien revienta treize fols par quintal;

il faut

y

ajouter le

ti~rs

en fus pour le nolis

ou le

falaire des patrons avec leurs barques; ainfi le total

~u

tranfport revienta

19

fols

6

deniers, depuis Agde .

¡ufqu'a Touloufe. Ce droit, quoique modique,

forme un produit net d'environ

3

oo mille livres an...

née commune, déduélion faite des réparations

&

frais de régie , pour lefquels íl faut compter en–

core a-peu-pres

3

20

mille livres année

commune

outre les dépenfes extraordinaires produites par le;

grandes inondations, qui ont paífé soo mille liv.

en

1766. Le revenu des propriétaires, récompenfe ho–

norable

&

légitime de l'invention

&

exécu.tion du

canal,

eft une réferve deftinée

a

ces dépenfes extraor–

dinaires, fans qu'ils pui:ífent, dans aucun cas, for ..

roer de nouvelles demandes au roi ou

a

la province

pour l'entretien de ce

canal.

Cet expofé fuffit pour

faire connoitre combien ce

canal

efl: fréquenté ,

c'efl:-a-dire, combien

il

eft utile au commerce du

Languedoc, o

u

plutot

a

la France.

Ces

droit~

n'ont

poi.nt

été augmentés depuis 1'éta–

bliífement du

canal,

malgré l'augmentation des ef–

peces

&

celle des dépenfes. La province de Langue–

doc, qui 'toit'en marché pour l'acquifition du

canal,

en a offert h1:1it millions

)OO

mille livres avec l'agré–

ment du roi; ce qui a fait manquer le traité, c'eíl:

le droit d'amottitfement que les fermiers exigeoient,

&

qui auroit monté

a

des fommes confidérables.

On voit que cette valeur aauelle n'approche pas

de la dépenfe de l'entreprife, puifque ce canal a

COltté 17 millions qui répondent

a

30 de notre mon–

noie aauelle; rnais l'étatne fauroit trop payer ce qui

doit procurer

a

jamais d'auffi grands avantages.

11

y a environ

2 )O

barques numérotées

&

enregif–

trées, qui navigent habituellement fur le

canal:

elles

ont 7 5 pieds de long fur 16 ou 17 de large; elles por·

tent jufqu'a

1

oo tonneaux ou

2000

q intaux poids de

marc,

&

ne tirent que

'5

pieds d'eau, comme nous

l'avons déja dit.

Autrefois les propriétaires qui ont le privilege ex.;

clufif de fournir les barqnes, les fourniífoient en

effet,

&

percevoient 6 deniers par lieue ; ils en ont

abandonné deux pour etre difpenfés de la fourniture

des bateaux; ces barq1.1es marchandes eroploient üx