CAN
t:les
nerfs mous
de
la feptieme paire. Cette pulpe
í~chée fe contraéte, ne remplit plus le
canal
enrier,
&
a
donné lieu a
V
alfa! va d'imaginer des
z.orzes {onores,
fufpendues au milieu
de~
canau_x
demi-circul~ires.
:Entre la pulpe
&
le pénofre ,
1l
y
a
un peu d'eau,
comme dans toutes les ca ités du corps animal.
Leur nombre efi généralem
nt
de trois ,
m~
me
dans les poiífons.
·
Le
canal
fupérieur efi en meme tems snt 'rieur ,
perpendicnlaire , plus court que l'inférieur, & plus
long que l'hori2onral.
Il
efi placé un pen ob!ique–
ment,
&
fait des angles droits avec l'os pietreux :
l'orifice exté rieur efi ovale: l'intérieur tfi circulaire,
&
il efi en m"me tems l'embouchure du
c(mal
infé–
rieur : les deux
cañaux [e
r ' uniífcnt , avant de
s'ouvrir dans le vefiibule,
&
ne font plüs qu'un
tuya u.
Le
canal
inférieur eft pareillernent perpendicu–
laire,
&
prefque toujours
1~
plus long des trois. Il
efi place plus bas que le précédent,
&
plus- pofté–
rieur ment
:
il fair avec lui un angle prefque droir:
fon embouchure pofiérieure efi tantór e!liptique,
&
tantót circulaire : l'antérieure lui eíl: commune avec
le fu périeur.
Le
canal
horizontal efr inférieur & e:xtérieur,
&
le plus court des trois : il defcend légérem nt en–
dehors,
&
fe place entre les précédens : fon orífice
exrérieur efi circulaire,
&
l'intérieur ovale.
Nous (ommes perfuad ' s que la pulpe nerveufe
re'foit l'impreHion des fons par-tour
Otl
elle fe trouve.
Ell
paroit cependant la recevoir plus particuliére–
rnent daos les
canau-r:
demi-circulaires & dans le li–
rnas;oc. Le limas;on manque aux oifeaux auxquels
on ne fauroit refufer une ouie tres-fine, puifq u'ils
cbanrent tre -bien d'eux-memes , & qu'ils apprennent
a
réciter des petits morceaux de muíique entiers ,
dont
011
leur fair la le<_;:on.
n
paroir done que les
ca–
naux
&
le vefribule fuffifent
a
une otcie tres-fine. Si
effeétivement les ferpens n'ont pas
ces
canaux,
ils
paifent aífez pour fourds,
&
dti moins n'appers;oit–
o n pas en eux des marques d une ouie bien fine.
On eíl: allé plus loin: on a cru pou voir comparer
nos
can:zux
au Iimas;on par la propriété qui lui eíl:
1a
pius effentielle : c'eíl: de repréfenter un triaogle
reél:angle, qui foit traverfé par un grand nombre de
lignes paralleles
a
la bafe . On a cru que ces lignes
paralldes pouvoient loger des cordes fonores,
u–
jours décroiffantes, dont les plus longues feroient
harmoniques ave¡ des fons graves,
&
les plus cour–
tes avec les fon $'1es plus aigus : cette íl:ruéture paroit
effeétivement avoir lieu dans le lim a<_;on. On a cru
la retrouver dans les
canau:c
demi-circulaires, dont
on a placé la bafea l'embonchure du veO:ibule'
&
la pointe au milieu de chaque
canal
:la pulpe mé.
dullaire du
can al
feroit compofée de cordes, dont
la -plus courte feroit
a
le·tr partie moyenne '
&
la
plus longue a l'orifice.
Il refi:eroit a démontrer qu'il y a effeétivement
dans la pul pe rn édul12ire des filets perpendiculaires
a
l'axe;
&
l'on a douté d'ailleurs
d~s
deux eones caves
dont le
canal
dt: mi- circulaire doit erre compofé.
(H. D.G.)
CANAUX D'ARROSEMENT ET DE DESSÉCHE–
MENT'
e
Agriculture.
)
Nous avons parlé des
ca–
naux
relativement
a
leur utilité pour le com–
merce,
la
navigation & le tranfport des marchan–
diCes: envifageons-les un moment du coté des avan–
tages qu'on en retireroit pour l'amélioration des
terres
& ,
de l'agriculture, en parcourant ceux qu'on
a propofés ou exécutés fous ce pojnt de vue.
Les Egyptiens font les plus anciens peuples que
l'on connoiífe qui aient fait ufage des
canaux
pour
fertilifer les €arnpagnes,
&
donner li u au N
1.1
de
Tom~
Il.
CAN
Íe 1-epamlre dans les endroits les plus élo1gnés
(a
)6
Lorfqu'il s'en efr rencontré de trop éminens ponr
que les eaux puífent les baigner, ils bnt employé
des machines pour les élever, principalement la
vis
d'Archimede, que l'on prétend que ce grand-homme
imagina dans un voyage qu'il fit en Egypte. Le
Nil;
donr les eaux font íi propres
a
ferti lifer les terres
par le précieux limon qu'elles y dépofent , prend
fa fource dans le royaume de Goyame en Abyffinie .
Ses accroiífernens viennent
de
ce que , rraverfant
l',Erhiopie otl
il
pleut annuellement depuis
le
mois
d'avril jnfqu'a la fin d'ao"
t'
ce fleuve ' qui en rec;oit
les eaux, les apporte en Egypte oti il ne pleut pref•
que point.
11
commen~e
a croitre depuis la fin de
juin,
&
il contim e de croitre jufqu'a la fin de fep ... '
tembre; alors il ceífe de groíiir,
&
va
toujours
en
diminuant pendanr les mois d'oétobre.& de nove
m•
bre, apres quo· il rel'ltre dans fon
lit,
&
pre!'ld fon
cours ordinaire. Ce qu'il y a d'admirable, eíl: de
oi~
que pendant les quatre mois qui fuivent celui
de JUin, les vents du nord-efi fouffient réguliére..
rnent,
&
repouífent l'eau du Nil qui s'écouleroit
trop vite
a
la mer. Les. voyageuts modernes ont
trouvé roures ces obfervations aífez conformes
a
e~
que les anciens auceurs en ont écrit. Auffi-tot que
le Nil eíl: retiré , le Iaboureur ne fait que retourner
la terre en y mclant un peu de fable pour en dimi–
nuer la force ; enfuire il la {eme ,
&
deux mois
apres elle fe trouve tonte couverte de grains
&
de
légume ; de forre que dans le- cours de l'année,
la
meme te rre porte quatre efpeces de fruits différens.
Comme la chaleur du foleil efi: extreme en Egypte,
l'humidité que le Nil a caufée
a
la terre feroit bien–
tót deíféchée fans le fecours des
canau.x
& des r
' fer~
voirs dont elle eíl: toute remplie, paree que les fai–
gnées qt
l'on a foin d'y faire fourniífent abondarn–
ment de l'eau pour arrofer les campagnes. Par-la on a
trouvé le moyen de faire d'un terrein naturellement
fec
&
fablonneux, celui du monde le plus gras
&
le plus fertile.
Si les Chinois font, comme pluíieurs favans le
prétendent , une colonie d'Egyptiens , ils ont dtL
emporter dans leur pays la conno iífance de l'amé–
lioration de l'aariculture par
le
moyen des
canaux
d'arrofílge; auffi cet art s'e!l-il perfeétionné chez eux
au point que leur pays eíl: devenu le plus riche , Je
plus fertile &le plns peuplé de tout l'univers. Toute
la Chine efi: coupée de beaucoup de rivieres, & fes
habitans ingénieux font par venus, par un travail im–
menfe' a ouvrir daos toutes les pra1ries des
canaux
navigables aux perirs bateaux. De petites éclufes dif–
perfées fur ces petits
canaux
facilitent l'arrofement
général ,
&
on fait,
a
volonté, rentrer ces eaux
dans leur lit. Ceux qni font éloignés des rivieres
&
canau.x,
&
qui habitent les montagnes, pratiquent
par-tour' de diíl:ance en difrance &
a
différenres
él
'~tjons,
de grands réfervoirs pour amener l'eau
de pluie
&
celle qui coule des monta gnes , afin ?e
la diíl:ribuer éoalement dans leurs parterres de rtz.
C'efr
a
quoi its ne plaignent ni foins ni fatig tes ,
foit en laiírant couler l'eau par fa pente natu1'elle
des réfervoirs fu p€rieurs dans les parterres les plus
bas, foit en la faifant monter d'étage en étage juf–
qn au parterres les plus
éle~és
,
~es .réf~rvoirs
in ...
férieurs. lls entendent
fi
b1en 1agnculture
&
la
(a)
O
n litdans les
.Mémoires des Savans étrangers, tom.
l.
p.
8·.
qu'Augl
,l.tedevenu (eul cmperenr, 6t nettoyer les ancien9
canaux
d'Égypte
&
rendir par la
a
Ces
terres leur anci.enne
ferri lir . Apres Augufte, les Romains qui regardoiem l'Égypte
comme le grenier de l'Iralie! fnrent forr attentifs
a
conrinuer de
faire netroyer les
canaux
d'arro(ement; mais les Mahométans
ayam négligé d'entrerenir
Cf!S
ouvrages, on n'a plus ení4
mene~
que les campagnes voifines du Nil, qui au lieu, de cem pour un,
comme l'aueíloir Pline de (on temps, ne rapponem plus que
douze pour un.
· Aa
1
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