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CA I

un

pays

o\1 ils

{ont

indifpenfables, foit pour le com–

mercc

&

la

na"' igation. En prenant les eaux de l

Durarrce

a

travers le roe de Canteperdrix, dans la

paroiífe de

Jouque~,

a

quatre lieues

nord- ~!1:

d' Aix;

avantag¿ unique,

dtt le fieur Floquet,

qltl r ndra

a

j

amais lz

príj~

des eaux immuabLe

&

hors

d'

attei.nte de

tomes les inondations caufées par cette riviere

;

le

canal

qui les recevra aura fon cours par les terroirs de

Jouques , Peyrolles, Meyrargues, Ven elles, le Puy–

Amajon,

St

int-Efteve, Rogues,Saint-Cannat, Eguilles

&

au-deífus de la

ille d Aix. On établiroir d u · baf–

:fins de partage, le prernier pres de Janfon, qui con–

duiroit au Rhone pr

Taralcon par la Manon

&

S.

R ttmy ' en fuivant a-peu- pr '

S

la direél:ion du

canal

d e Craponne ; le fe cond baílin, plac

1

pres

d'Eg~lilles,

joindroit lamer de Provence

a

la mer de Marugues,

:fi le

canal

projetté du port de

B~ne

au R.hone avoit

lieu; l'autre branche dn

canal

qtu paíferolt au-deífus

de la ville d Aix

feroit conduit par Tholonet, Mey–

re\reil, Gardan;, Boue, Cabrie

&

Septemes jufqu'a

Marfeille , ott il dégorgeroit fes eaux dans la rade

de cette ville . Au moyen de ce

canal,

les marchan·

di fes defcendroient de Lyon

a

Marfeille roujours par

eau, fans que le bateaux de tranfporr fuífent obli–

gé de paffer par les bouches du Rhone, toujo urs

<ianger ufes dans la paix comme dans la guerre.

Pour compl tter tout ce qu'il import

de favoir fur

ce

canal ,

il y faut joindre la leél:ure du dernier

1

crit

que le fieur Floquet publia en

1

764 fur l'obj et, la

nanu·e

&

les ava .1tages de cette entreprife, les ar–

rangemens avec une nouvelle cornpagnie,

&

enfin

l'état aél:uel du pro jet, qui n'eut pas plu de fuite

que dans les précédentes tentatives. Les deux pre–

mieres parries de ce mémoire curieux font tranf–

crites en entie r par M.l'Abb

1

d'Expilly, au

mot

PRO·

,VENCE.

Le favant P. Bertier, qui a dreífé la carte de ce

ca–

nal,

d'apres laquelle je viens d'en tracer la route ,

m'écrívit au commeHcement de

1772,

que le fieur

Floq"uet, auteur de ce beau projet, étoit mort de

douleur de le voir fans exécution; fort ordinaire de

ceux que le zele dn bien public enflamme '

&

dont la

mauvaife fortune ou l'envie contrarient les vues pa–

triotiques. Le íieur Floquet approuvoit fort l'id ée du

pere Bertier , qui étoit de fe contenter de détourner

a u pas de Canteperdrix , par une des embrafures du

vallon, qui font fort baífes du coté d'Aix, la plus

11:rande partie des eaux de la Durance dans la baífe-

"'

d

'

Provence , vers laquelle eíl: la pente

es terres ou

font les bonnes villes

&

ottle terrein eíl: fe e

&

chaud.

On forceroit enfuite la Durance a fe creufer elle–

meme un ou plufieu rs lits vers Aix

&

Marfeille,

&

on en laiíferoit couler un petit bras vers Avignon,

&

toutes les vaíl:es carn pagnes qu'elle enfable

&

dévaíl:e de ce coté-l a deviendroient fertiles.

«

Voila

( continue le pe re Bertier dans la lettre qu'il m'

1

crit

a

ce fuj et ) ce que M. Floquet trouvoit faifable ,

plus court, moins difpendieux, plus utile que l'an–

cien projet de tirer un

canal

depuis Canteperdrix

jufqu'a Aix

&

Marfeille dans un terrein tour entre–

coupé de montagnes: rnais voila qui ne {era Jarnais

qu'une idée; je fais bien que íi j'avois deux cens mille

livres de rente je ne les mangerois pasen équipages,

laquais

&

autres folies ' je les employerois a faire

ce bien

a

l'humanité

&

a

ma Province

».

On doit fe garder de confondre le

canal

dont je

viens de tracer

1

hiíl:oriql+e avec celui de Donzerre,

})topofé en

17

r8, fous le nom de

canal de Provence .

1l s'agiífoit alors de tirer un nouveau

canaL

de na i ·

gation

&

d'arrofage, depuis la paroiífe de Donzerre

fur le Rhon e en Dauphiné, jufqu'a cel e de

Sa~nt­

Chamas en Provence; il traverfoit toute la plaine du

comté Venaiffin, qu'il auroit

arro[i

1

e

&

rendue tres–

fertile . Il de oit paífer

a

Avignon '

Oll

il (e replioit

N

I

9

vers Cavailles , en prenant la route

de

Sorgues ou de

1~ Dura~cole,.

a

u-deffus

de Cavaillon , pr s de

M -

nndol;

11

de\;.olt

coup.er

la

D

tran e

&

paíler par Sa–

lon pour arnver

a

Salnt-

hamas '

Oll

il fe terrninoit

dans l'étang de 1:3erre ' qui cornmunique

a

la

J

1

di–

terran

1

e;

il auroit travedi' quarante

1t

ues de pay ,

en le fui ant dans fes conrours. on utt!it

1

ayant

mife de1ns le plus grand jour

&

fo 1s les apparences

les plus fpécieufes par le fieur Cyprian d'Av1gnon

~

il

{;

forma facilement pour l xécution du projet,

une nombreufe compagnie d'aétionnaires qui d

1

po–

ferent bi ntot des fonds confid ·rabies: mais le fieur de

Regemote, ingénieur- député par la compagnie pour

érifier fur les lieux la poilibilité du

can.1.l,

y trouva

tant de difficultés que la compagnie abandonna l'en–

treprife. M. Thomaffin dit dans fes lertres fur les

ca–

naifx,

que ce projet fit beaucoup de fracas

a

París,

qu'on y donna t "te baiífée ,

&

c¡ue les premieres puif–

fances voulurent en erre propriéraires ; qu'en peu de

tems il y eut plus de cinq millions d 'pofés chez le

íieur Croifat , qui en étoit le tréforier : on obrint

m"me des lettres-patentes fur arr"t du confeil du 4

mai

1718.

11 ajoute que le íieur Cyprian , proto-no–

taire

a

A ignon , n'étoit que l'annonciateur du pro–

jet, qui avoit été fait par M. d' All('mant, gentilhom–

me P1:ovens:al : qu'a Marfeille , Avignon , Ai

&

Lyon, on ne voulut poi nt prendre d'aél:ions dans

cette affaire ' paree qu'on étoit plus a portée d n

conno1tre les inconveoiens, &c. Cependant on m'écrit

de Provence que ce

canal

étoir auffi utile que prati–

cable ; qu'il auroit été ex

1

curé fans l'oppofition de

la cour de Rome, qui ne voulu t point permettre le

paífage par

les

terres du Corntat ,

&

que les aél:ions

en furent tranfportées par arret du confeil fur le

ca·

nal

de Picardie.

Quelques ann

1

es

avant qu•on ettt propofé le

ca–

naL

de Donzerre en Dauphiné, on avoit exécuté

dans la meme province, vers le commencement du

íiecle , un autre

canal d'arrofage

qui

~ ~

condoit la

belle plaine de Pierrelatte en Dauphiné ; rnais la di–

vifion s'étant mife entre les propriétaires , on négli–

gea de fournir aux frais des recuremens fréquens des

t rres

&

des {ables qui y étoie nr pouífés par les

débordemens du Rhone , cequia fait combler le

ca·

naL

&

en a interrompu le cours.

On n'a jamais

c~ífé

de s'occupe,r en Provence

des

proJe ts de

canaux d'arrofage,

paree qu'on

y

fent plus

qu )ailleurs la néceffité d'arrofer les

terre~:

la raifon

en eíl: fort fimple. Il pleut rarement en Provence,

&

il fe trouve en fond principalement depuis

Beaucai~

re Jufqu'a la mer , pluíieurs couches de terres falées

&

ameres, qu'on nomme

fanfouire

dans le pays ; ce

qui échauffe prodigieuíement la fuperficie dans les

chaleurs, brt1le toures les plantes qui s'y tro uvent ;

&

cela au point qu'il faut femer les grai ps de tres–

bonne heure 'afin qu'ils aient le tems de murir avant

l'arrivée des grandes ch aleurs ; on n'y peut femer

qu'apres les pluies , qui font fufer les terres comme

la chaux. On trouve dans ces terres du fel marin en

íi

ande abondance, qu'on en tire fuffifammeot

pour fournir plufieurs provin ces ,

&

qu'il s'en for–

meroit aífez pour l'ufage de tout le royaume s'il étoit

néceífaire. Ces diffé rens cremens de terre falée ,

qui on t éré couverts poftérieur ment d'autres atter–

riífemens de limon

&

de terre douce amenée par les

d ' bordemens fucceffif: du Rhone, donnent lieu de

penfer que l'efpace de Beaucaire jufqu'á la mer,

n'étoit autrefois qu'un golphe ou bras de mer daos

1

quel fe déchargeoit le Rhone.

I1 eíl aifé de 1uger, apr' s une telle expofition dn

local' que les arrofemens faits

a

propos font mdif.

penfables dans tout es ces terres a droite

&

agauche

du Rhone , depuis Beaucaire jufqu'a la mer, ce qui

comprend la Camargue,

&c.

&&,

M. Virgile, dont