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CAN

infeníibles

a

la gloire des armes' s'appliquerent uní

quement

a

l.a cult

_u.re

, des terres. Un de leurs

ro~~

ré–

veilla Ieur mdoc

thte

naturelle;

&

honteux d erre

aífujetti

a

payer le tribut impofé par

O~ias,

Roí

d~

Juda

il

renouvella une guerre qu tl foutint fans glol–

re

&

n'obtint la paix qu'en fe foumettant

a

payer

un'tribut de cent talens d'argent, de foixante mille

boiífeaux d'orge,

&

d'une pareille quantité de fro–

ment , impofition exorbitante qui fait connoitre

l'exceffive

D

1

condité de cette petite contrée. Lorfque

les rois de Babylone envahirent tous les états de

1'

Afie, les Ammonites furen-t enveloppés dans la ruine

générale. Ce n

1

toit pas que leur paysílattfit l'ambi–

tion de ces conquérans, mais ils furent punís de

l'afyle qu ils avoienr donn

1

aux Juifs apres

la

prife

de Jérufalem. Leurs campagnes furent ravagées, leur

roi

&

tous les grands de la narion furent chargé de

fers. Depuis ce tems ils furent fucceffi vement aífer–

vis aux différens empires qui dominoient fur .la terre;

&

quoiqu'on leur laiínlt des chefs de leur natlon pour

les gouverner , ils n'en étoient pas

moins

dans la dé–

pendance. Depuisle deuxieme fiecle de notre ere, ils

fon tcompris fous la d ' nomination générale

d'Arahes.

Les Madianires qui avoient une origine commune

avec les

a

utres

Cananéens ,

tiroient leur nom de Ma–

dian, fils d'Abraham

&

de

C

1

tura. Ils habitoient une

partíe montueufe de

1'

Arabie, dont on ne peut dé–

terminer les limites. lis avoien t quelques villes,

&

Madian, dont on découvre encore aujourd hui quel–

ques ruines,

1

toit leur Métropole. Cette Nation

no breufe fe divifoit en detlX peuples différens: les

uns menoient la vie nomade, habitoient fous des

tente, ,

&

ne s'arretoient que dans des lieux ott ils

trouvoient des fubfifiances. Leurs chameaux, leurs

dromadaires,

&

leur bétail faifoient toutes leurs

richeífes. Les autres Madianites difperfés fur la fur–

face

du

globe' abandonnoient

a

leurs femmes le foin

de leurs troupeaux,

&

alloient .commercer avec

toutes les Nations. Leur négoce étoit un 'change de

leur b

1

tail avec de l'or

&

des pierreries. On peut

juger de leurs richeífes par la magnificence de leurs

rois, qui ne fe montroient en public, que chargés de

diamans du plus grand prix. Ce luxe s'étendoit jufque

fur

leur chameaux dont les chaines étoient d'or. Ce

fut

un des premiers peuples du monde qui connut l'u–

fage de

1'

1

criture, c'efi-a-dire , l'art de graver des ca–

raél: res ave

e

une tpnche de fer fur du plomb,

&

ce fLtt

d'eux, difent quelques auteurs, que les Ifraélites l'ap–

prirent. Le commerce demande des connoiífances qui

íuppofent un efprit cultivé: ainfi il efi naturel de fttp–

pofer que les Madianites qui avoient des relatio ns

avec les étrangers, avoient fait des progres dans

la Géographie ,

1'

Arithmétique

&

1'

Afironomie, qui

feules peuvent diriger le navigateur; quoique leurs

voyage dans toutes les contrées du monde euífent

di'1les éclairer, ils n'en étoient pas moins opiniatres

dans

1

urs pr ' jugés, ni moins aveugles fur le culte

qu'on doit

a

l'Etre fupreme. Leurs cérémonies reli–

gieufes n'étoi nt qn'un amas im pur d'abominations.

La órconcifion n'étoit point en ufage parmi enx;

la

femme de Moife étoit Madianite,

&

elle aíma

mieux fe

f~parer

de fon

1

poux, que de fe foumettre

a

cetre cérémonie : ils n'avoient point de rois'

a

moins qu'on ne donne ce nom aux chefs de la nation:

ce chef

1

toit en meme teqlS grand facrificateur.

Les Madianites ne firent la guerre que quand ils

fu rent daos la néceffité de fe défendre; moins ambi–

tieux qu'avares, ils n'affeélerent que la fupériorité

des richeífes. Ce fut en proílituant leurs filies qu'ils

chercherent

a

triompher des Ifra 'lites; Mo1Je irrité

leur fit éprouver fes vengeances. Leurs fortereífes

furent rafées' tous les males qui s'offrirent fous fes

coups, furent exterminés, les femmes

&

les en fans

furent

égor~és.

Ce fléau ne frappa

que

ceux qui

;fome

11.

CA

s'é oient rendus complic'es de la fédu

ion,

&

cent

c~nquante

ans apr · s, on voit reparoitre les Madia-–

mtes plus redoutables

&

plus nombrenx: ils furent

la verge dont Dieu fe fervit pour chatier les

infidé~

lités de fon peuple.

C'~ft

dans

,n~s

livres faints qu

il

faut chercher les prodiges operes par

éd on on

y verra cenr vingt mille hommes qui s 'goraere nt

les _uns

&

les aur.:.es.,

quoiq~'i~s

n euífent en

te~e

que

trots cens Ephra1mttes, qut n ayant pour armes que

des trompe ttes

&

des vafes de terre, ne pouvoient

leur faire aucun mal; mais Dieu les avoit frapp

1

s

de terreur. Les Madianites

e

1

dant

a

leurs inclina–

tions pacifiques' fe livrerent tout entiers

a

leur

cor:tmerce,

&

accumulerent dahs leur pay s l'or des

natwns étrangeres . Ce n'efi que depuis le premier

fiecle de notre ere qu'ils ont perdu leur ancien

nom~

&

qu'on les défigne par celui d'

Arah s.

.Le pays d'Edon o

u

l'Idumée, fut un

h

1

ritage que

Dteu donna

a

la pofi 'rité d'E(aii qui en ch:ifra les

Horites,

&

qui donna le nom

cl'

Edon

fils de fon

patriarche,

a

cette contrée. On

lui

don~a

pour bor–

nes le go lf: Períiqu; au midi, le pays de Canaan

au

ptentnon, celm de Madian

a

l'orient

&

les

Amalécites

a

l'occident.

Ce

pays dominé

~ar

des

montagnes fiériles, refufe tour aux befoins de l'hom–

me:

C?n n'y.rrouve que quelques Arabes vagabonds

qm v1vent 1folés du re fie de la terre. Mais fi cette

terre avare ne donne ni eaux, ni moiífons; fa pofi–

tion favorifoit fon commerce fur lamer Rouge. Ses

principal

s

villes étoient Elath, dont les raines an–

noncent fon ancienne fplendeur, Timan

&

Dedan

qni avoient de grandes relarions de commerce avec

Tyr: quand les defcendans d'Efaii fe furent aífez

multipliés pour avoir la fupériorité, ils abolirent l'an–

cienne forme du gouvernemenr,

&

ils fubfiituerent

a

des rois éleél:ifs' fept chefs tir

1

S

de la famille de

leur patriarche; mais dans la fuite ils reconnuren t la

néceffité de réunir toute l'autorité daos un feul chef

Ies Juifs les repr

1

fentent comme une race de

bri~

gands; mais ce caraél:ere de féroc:ité

&

de perfidie

paroit peu compatible avec la prot ilion du com–

merce, que ces peuples faifoient avec fucces.

11

eíl:

vrai qu'entrainés par Ieur agitation naturelle, ils

épioient les occafions de tout envahir,

&

que fous

prétexte de conferver leurs poífeffions, ils tachoient

d<i! s'approprier ceUes de leurs voifins. Quoiqu'oc–

cupés de leur commerce ,

il

s~appliquerent

aux

fciences dont ils étendirent

1

s

limites. On

1eur

attri–

bue plufieurs découvertes, fur-tout dans

1'

Afrrono–

rnie. Ils cultiverent encore avec fucces la morale

&

l'hifioire naturelle. On fait qu'intimidés par l'exemple

de leurs voifins, ils accorderent un paífage

a

Mo!fe

fur leurs terres. Ils firent {entir Ieur fupériorité aux

Egyptiens qui vouloient faire par eux- m emes le

commerce des Indes.

lls

leur défendirent de naviger

fur le golfe Arabique avec des galeres,

&

ne Jeur

accorderent qu'un feul vaiífeau de charge pour

leur commerce. David humilia leur orgueil; fon

armée commandée par Joab, leur tu a dix mille

hommes. Le vainqueur eut ordre de maífacrer tous

les males,

&

la r ace d'Efaii etrt été

1

teinte , fi la fui te

n'eut foufirait guelques malheureux au glaive deJoah.

Les Iduméens fugitifs furent ch ercher un afyle

dans l'Egypte, oú ils perfeé:tionnerent

1'

Afironomie

qui

étoit encore dans l'enfance ; d'autres s'établi–

rent fnr les cotes du golfe Perfique, o

u

ils allu–

merent le flambeau des arts, tandis que les Juifs qui

les avoient chaífés , les négligerent. Depuis ce tems

le pays d'Edom aífujerti aux prince

de la mai–

fon de David , fut gouverné par des lieutenans qui

eurent toujours des rebellions

a

punir,jufqu'au rems

ou les

rois

de Babilone s'en empareren .

De

qu'ils

n'eurent plus les Hébreux pour maitre- , ils s'en

rendirent les perfécuteurs ,

ils rava::rerent leu1·s

B b

ij