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'836

TAl

qui efr réglé par la nature. Ainfi done en abattaflt

'routes les branches du devant

&

du derriere d'un

-arbre en erpalier, réduirant un arbre en blúílo n, en

luí faifant prendre une forme évafée horifontalement ,

"QU

bienencore en rédlúfant les branche's de tout ar–

bre que ce puiífe erre a une certaine longueur feu–

lement; enfin en les {upprimant les unes ou les -au–

'tres on fotce la fev-e qui aUoit vers ces branches ,

'Ou

t~íHées

ou {upprimées, de {e porter déformais

vers cenes qui reil:ent

~

&

el pouJTer de nouvelles

branches , el la place de celles qu'on lui ravÍt.

Les- arbres des forets

&

-ceux de l'a plltpart des

'vergers né {ont point taillés; des uns

&

des autres

-la

{eple nature prend {oin. Cette {age mere pourvoit

'¡'¡

lellr renouveHement par qllantité

d~

moyens qu'il

{eroit trop long de rapporter ici.

lI.

'LesJeule"s maitres

&

les modeles les plus par–

faits que nOU$ ayons pour.1a

tailie

,

ainfi que ,pour la

'Culture des arbres , {ont les gens de MontreUll, pro–

'Che de Paris au-deíf'us de Vincennes. La efl: un nom–

Pepin,

ie plus expert, {áns contredit pour la

taille

&

le régime des arbres de toute .nátLire , p:)Ur

les raiíins chaífelas

&

pour tout ce qUl efl: du refiort

de l'agriculture jardiniere. Leurs alteífes madame la

Princ'e1Te de Conti

&

le prince ron fils , ont fait l'hon–

neur el ce grand agriculteur de vifiter

ú!S

arbres; ils

ont été émerveillés de leur vafie étendue , ainfi que

de la I?eauté

&

de la quantité des fruits. Jaínais les

Girardots , qui furent en .leurs tems

fi

renom~és,

&

les copifies de Montreml, ne pdtlíferent fi 10m la

capacité

&

la perfeétion en ce genre.

Il efi néceJTaire de dire ici , que tous les jardiniers

vulgaires qui

s'ingere~t

de parler de Montreuil ,

n'en {avent pas le premIer mot, pas davantage que

l'auteur du

traité de La cullllre des pec/urs,

la plus novi–

te de tous, tant pour les arbres , que PQur ce qui

concerne le travail de Montreui!. Il efi dal1s les ha–

bitans de ce lieu un gOltt inné,

&

une phyfique inr–

trumentale

&

expérimentale pour la

taiLLe

&

la cul–

ture des arbres

~

qui {ont tels qu'il n'y a que ceux

qui (o'nt initiés aux grands myfieres de la végétatión ;

qui puiífent y connoí'tre quoique ce {oit; c'efi l'al–

eoran pour tous les autres.

1 1

1.

On doit confidérer principalement deux cho–

fes dans la

taille

des arbres; (avoir le matériel

&

le

form e!. Le premier coníifie dans l'aétion de la

taiLLe"

quiefi de racourcir

&

d'amputer les branches,ce pour–

quoi il ne faut que des bras

&

un infirument en

main. Le deuxieme efl: le modus ou l'art , l'indufirie ,

le goíh, l'ordre

&

la méthode de racourcir

&

d'am–

puter; ce point efi l'art des arts.

On peche, quant

a

l'aétion detaillerles arbres , en

é¡uantité de manieres. Jettez les yeux

ftrr

tous les at–

bres de tous les jardins. Qll'apper<;:oit-on autre chofe

que des chicots, des argots, des onglets, des bois

morts , des mouí{es , des galles , de vieilles gommes

, cariant les arbres de [mit

a

noyau, des chancres , de

vieilles plaies non

recouv~rtes

&

defiechées , des

faux bOlS, des branches ch¡fonnes,

a

quói ajomezles

éoupes défeétueufes ?

I

Le plus grand nombre des jardiniers efi tellement

accoutu?'lé el

vo~r

tomes ces cho(es, qu'ils

n~

les

appen;olvent pomt ,

&

le commnn des homlTles qui

ne s'Y'connoltpas, n'y prend point garde. Mais pour

donner une idée de toutes ces chofes , qui [ont la

fOllrce de la ruine

&

de l'infécondité des arbres! voici

en abregé ce qu'elles (ont.

Chicots.

On appelle ainfi les refies des branches

foit mortes , (oit vivantes, qui au lieu d'etre

coupée~

pres de l'écorce , ont été laiífées de la longueur d'un

pouce. plus ou

~oins

"

&

jamais la {e:,e ne peut re–

couvnr ces rehquats (le branches , ql11 en mourant,

caufent URe forte de gangrene hori{ontalement el

toutes les parties voifmes: La figure les repréfente.

TAl

Les argot5

:

a4rez-communément on les confond

&:

néanmoins ce {ont chofes fort 'différentes. Les argOíS

font un talus en forme de ce qu'on appelle

courfJ9n~

en Jardinage , lerquels au líeu de couper tout pres

on laiífe aux arbres , par négligence, par

inadver~

tence Ol! par pareífe ,ainfi que les précédens,

&

ils

produifent les memes effets.

Les onglets.

Onglt't en terme de Jardinage efr

cette partie quí efi el l'extrémité de la

taiUe,

la~lelle

au lieu de couper

a

environ une ligne pres de l'reil

ou bouton de la branche, on c0upe el une li<Yne Oll

~tne

ligne

,~ ~el?i au-de~u~ .

On les appelle

~Tlglets

,

a cau(e qUlls

lI~lltent

la

{aIlh~

de nos

ong~es

, qui dé–

bordent les chaIrs de nos dOltgS; les JardIuiers difent

'qu'ils les rabattront l'année fuivante el la

taiLle;

mais

outr qu'ils ne le font point, ce {ont deux plaies

ponr une.

.

. Il efi un autre exct:s

~

qui efi de couper tout rafl–

bus de l'reil pour éviter les onglets : alors on Court

ri{que de faire avorter l'rei!. 11 efi un milieu c'eft

la coupe faite

a

environ une demi-ligne , au,deífu;

de l'reíl, comme le prefcrit M. de la Quintinie

&

la plaie [e recouvre promptement. Voici la [orm:des

onglets

&

celle de la

taiLLe

faite dans les regles.

les met ici en parallele , afin de pouvoir juger del¡

uns

&

de p'autre.

Les bois morts.

11 ne (ont autres que des

branche~

feches, {oit groífes,. [oit petites , [oit moyennes,

que par inattention , par impéritie ou ignorance par

pareífe

&

de propos délibéré , les Jardiniers laiÍTent

fur les arbres durant des tems confidérables. Tou–

jours ils doivent les oter, fi on leur en parle,

&

ja–

mais ne les otent. On n'a que faire de s'efForcer

d~

montrer le tort que la pré(ence des bois morts fait

áux arbres. I1 n

'e.íl:

ici quefiion que de celles qu'il

ea

a-propos de

cou~er,

[oit d'hiver , [oit au printems,

&

non de certames groífes branches qui meurent

durant l'été..Celles-Vt on les abat jurqu'el une certaine

longlleur,

&

ce qui refie on le couvre au paliffage

avec quelque rameau verd du voiíinage ,

&

lors de

. l'~1Íver

on les coupe , mai? il faut les

~ollper

jufqu'all

v¡[, afin que la feve pUlífe recouvnr la plaie ;

&

quand ce [ont de groJTes branches. il faut y appli–

quer l'el1lplihre d'onguent (aint fiaere; {avoir de la

bouze de vache , ou du terreau gras , ou de la bonne

terre qu'on enveloppe avec quelque chifon

&

de

1'0-–

fier pour le tenir; par ce moyen la plaie (e recou–

vre promptement,

&

n'efi point (ujette

a

etre deífé–

chée par l'air , ni incommodée par les humidités. .

Il efi néceffaire de dire iei, que

to~lS

les onétueux:

de quelque nature qu'ils (oien.t , ne valent rien pour

les arbres ; tels que le vieux-oing, les vi.eux bellres,

la cire tonte fimple ou compo(ée , qll'on' applique

(ur les plaies des orangers

&

antres

[emblables.On

ne

donne iéí ancnne rai{on phyíique; mais on s'en tient

a

l'expérience. Mettez {ur la plaie d'un oranger ou de

toutautre arbre, dela cire ou des autres Otlétlleux uG.·

tés pour empecher les chenilles

&

les fourmis d'y

montero

Mett~z

également de la bouze

d~

vache (ur

une plaie du íneme arbre, laquelle [era [emblable en

fout el l'autre; la premiere efi communément 3 ans'

a

cicatri(er pleinement,

&

{ouvent 4, 5 ,

&

6, au

líen que la derniere n'eft qu'un an ou deux au plus.

Il n'efi pas néceffaire de dire ici qu'il faut feier ,

, ces bois morts,

&

qll'apres avoir (cié, on doít unir,

avec la {erpette , non pas parce que [uivant le dire

des Jardiniers , la [cie brCtle ; mais pour oter les peti–

tes erquiles que la fcie produit;

&

que la [eve ne

pourroit recouvrir.

Les mou1fes.

L'enlévement des mouífes appartient

alá

taiüe

des arbres, comme les préeédens,

&

en

e.íl

:

un prélíminaire. La [oufiraétion de ces plantes para·

fites efr ab(olument néeeJTaire pour la ranté des ar–

rores. Ce font des plantes viyantes dont les petites