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S E P

clrie. Ce que le

1/.

' iv.

des

M acclzab.

j.

x .

rappone

de cet Arifiobllle qui étoit préeepteur de Ptolomée,

1

an

18 8

de Pere des contrats , éfi coAtre toute

a~pa­

rence. C'étoit Ptolomée Phyfeon qui régnoit alors;

&

Pan

1 88

de l'ere des contrats efi la

21

de fon regne ,

&

la

56

apres la mort de fon ,pere.

H

faltoít done

qu'il etlt pres

~e

foix.an~

e

ansyour le moins ;

&

l'on

n'a pas efe

pI'

cepteur a cet ag,e.

On dit encore que éet Ariftobule avoit écrit un

commentaire fm les cinq

liv~es

de MoiJe,

&

qu'il

l'avoit dédié

a

Ptolomée Philometar ; mais tout fait

1oupc;:onner que ce commentaire étoit 1'ouvrage de

quelque juif hellénifie , compofé long-tems apn1:s la

date qu'il porte ;

&

ce qui fortine ce foups:on, c'eí!

que Clémer.t Alcxandrin efi le premier qui en pi.\rle,

&

Eufebe le derníer. Cerre obfervation prouve tou–

jours que ce c0mmentaire, quel qu'il

rut ,

n'a pas

duré longtems.

IV. QU:lJ1t

a

Philon, fes additions

a

l'hifioire d'

A–

rifiée font tirées des traditions res:ues de fon tems

parmi les jl1ifs d'Alexandrie. Le principal

&

l'accef–

foire vienment de la meme fource, c'eít-a dire que

Plln.& l'autre étoit inventé pour faire valoir la rdi–

gion judaique , pour la faire refpeéter aux étran–

gers,

&

attil'er

a

Gette verfion une v 'nération

&

une

autorité parti'culiere du commun de leurs propre·s

gens. Quand eela eut une fois paífé , il ne fut pas dif–

hcile d'introduire la [olemnité d'un anniverfaire pour

en

faire la commémoration , telle que PhiIon l'a

~ue

pratiquer de fon tems.

'

V.

Il

paro!t que la différence du

pr~x

de la ranc;on

des Juifs qui fe trouve entre Jofephe

&

Ariftée , efi

-vi{iblement une faute,otl de l'auteur ou des copilles ;

car la fomme totale ne s'accorde pas avec ee qu; ré–

{\llte des fommes particulieres

r

Le nombre des juifs

rachetés, dit Jofephe, fut

12.0

mille,

a."

20

drac~~

mes par

t~te

, comme Arifiée le raconte , c'efi jufte–

ment

400

t211ens qui efi la

m~me

{omme d'Ariítée ;

mais Jofephe clit que la rans:on étoit de

120

drach–

mes par tete, c'dr-a-dire

Gx

fois autant,

&

cepen–

daht fa fomme totale ne va

qu'.a

460

talens.

Il

y

a

done erreur dans les nE>mbres; ou il fau! qne la

ransdn foit plus petite, ou il faut que la fomme

foit plus groífe.

VI. Pour ce qui efi de Ju1tin, martyr,

&

des au·

-tres

peres qui l'ont {uivi, i!s fe font perfuadé trop

a'ifément ce qu'ils (ouhaitoiel'lt qui fUt vrai; car,

que foixante & douze perfORnes renfermées dans

d~s

cellules différemes pour {a ire

une

traduél:ion de

1 'E–

criture; fe rencontrent fans aucune commllnieation

a

tradui'l'e tgus

Fllo t

pour mot de la meme maniere,

ce {eroit

un

miracle qui prOl[veroit incontefiable–

ment, non feulement l'amorité de la verfion , mais

la vérité de l'écriture du viettx Tefiament;

&

les

chrétiens d'alors s'intéreífoient égalemend. ces deux

chofes, aufU bien que les Juifs.

Jufiin martyr done trouvant

a

Alexandrie cette

tradltion rec;ue, y donna tollte {a croy ance ,

&

s'en

fervit meme contre les Payens pOHr défendre la reli–

gion qu'il profeífoit. Entllite Irénée

&

les atltres

peres de

l'EgI~{e

gotlterent

a

lell'r tour la méme idée

11

flatteufe .. Mars lJour fe convaincre du peu de fonds

que mérite l'aute>rlté de Jt'l1tin martyr dans cette af–

fitire , il n'y

a

'qu~a

jetter les ycux fur les erreUl'S de

fa narration. S'elon lui, Ptolomée envaye demancler

a

Hérode

le

livre ele lá loi. Jnfrin ne {o¡;¡geoit pas que

non {eulement P1:01omée Philadelphe dont i.l voulo-it

parler,rnais tous les autres Ptolomées fes fucceíleurs

étoient

IDOrt'S

avant qu'Hérode I3flrv'int

a

la

couronn~

é'n

Judée. Cette bévne n' ac.crédite pas le refie de

fon récit.

,

Ajoutons que ce pere de l'Églife 'étoit fort eré–

?ule;

?e

que quand il eut embraffé le chrifiianifme,

¡tf~

lalffa trop emporrer

a

ron

zele pour la religion ,

s

p

&

donna trop aj{ément daos tout ce qui lui paroiffoit

la

fa

-orifcr. En voici un exemple bien fen ,lb!e_Etant

aRome, il

Y

rencontre une fiatue confacrée

el

"é–

mon Sancus, un aneien demi - dieu des Sabins.

I1

s'imagine auíIitot qu'elle eH dédiée

a

Simon Magus

ou le magicien;

&

fans autre fondemeQt que eette

vinon , il reproche au peuple romain de s'&tre fait

\In dieu ,d'un impofleur. La meme facilité lui ht ajou–

ter foi a\lX di{cours des jnifs d'Alexandrie .. qui en

lui IlÍontrant les ruines de quelques vieilles

m~i{ons

de l'¡le de Pbaros, l'aírurerent qtte c;'étoient ·les rna-

fures des cellules des

feptante.

.

VII.

La relation qu'Épipbane clonne de eette ver–

{ion, eft fi différente de toutes les mitres. qn'eUe {em-'

ble tirée d'nne autre hiiloire que de celle 011 avoient

puifé Joíephe

&

Eufebe, Apparemment que qtLelque

chrétien, depu:s Juíl:in martyr, avoit ran1aífé tout

ce qn'il avoit pu rencontrer fur cette matiere,

&

en

avo:it compofé le nouvel Arifrée d'Epiphane, d'oll il a

tiré ce qu'il en dit.

Il

efi du-rr.oins bien fÚT que l'Ari–

ílée d'Epiphane a paru apres le tems de l'auteur pré–

tendu de cette piece ; car la feconde lettre qu'Epi–

phane en cite, eomme écrite par Ptolomée PhJa–

delphe

á

Éléazar, cornmence par eette maxime:

" Un tréfor caché, & une fource bouchée, de

quel

)1

ufage peuvent-ils etre

,,?

Cette [entence efi vilible–

ment tirée dtl livre de l'Eccléliafiique ,

ch. xx.

3

o.

&

ch. x Lj .

14-

qui ne fut publié par le ñls cie Sirach

que vers l'an

132.

avant Jé{us-Chrifi,

&

1 1

~

ans apn!s

la mort de Ptolomée Philadelphe, par l'orclre duquel,

felon cet auteur

J

la

1Ierfion

des

fiptante

s'efi faite. "

Enfin, le détail qu'on vient de lire, prouve, je

erois, fuffi{amment que tout ce qu'Arillée, Philon,.

111ílin martyr , Epíphane,

&

ceux qui les

011t

{uivis,.

ont débité fur la verfion des

Jo/lante,

efi une pure

fable,

qui n'a d'autre fondemellt, unon que fous le

regne de Ptolomée Philadelppe, il fe !it tlne ver{ion

de la loi de Moife en gre:c, par les jttifs d:A.lexan-

drie.

.

VlII.

Pour le mieux comprendre, il faut obfer–

ver, que quand Alexandre batit Alexandrie, il

Y

áttira quantité de juifs. Ptolomée Soter ayant faiti

aufU fa capitale de cette ville , apparta tous fes foins

a

l'augmenter; en cO:lféquence il y attira encore

tUl'

grand nombre d'autres Juifs,. en leur acc:ordant les–

memes privileges qu'aux Macédoniens

&

aux

Grecs;

de forte qH'ils faifoient une partie tres-confidérable.

des habitans de cette grande ville. Le eommerce con–

tinuel qu'ils avoient avec les citoyeos du lieu, les

obligea bientat

a

apprendre la langtle dominante qui

étoit le grec,

~

a

la parler oommunément.

Il

leur

arriva daos cette occafion, ce qlli leur éto¡t déja.

arrivé dans une atltre pareille

a

Babylone; je veme

dire, d'oublier leur langue;

&

de prendre infcnfi–

blement cdle au pays. N'entendant done pItIS l'hé–

brell ,

011

on avoit accoutumé de lire encore pre–

mierement le texte; ni le cha[déen, on l'on en don–

noit l'explication dans tes fynagogues, ils en hrent–

une verGon grecquc pOl1t enx-me.mes.Voilala véri–

tabIe rai{on qui produifit ee tte verlion grccque,

qui le roman d'Ariílée

a

fait donner le

1.urnom

des-

flptante.

-

. D'abord

00

ne tradniíit

el1

gree que

fa,lo'~,

c'eíl-a–

-dire les cinq livres de Molfe. Enfuite du teros d'An–

tiochlls Epiphane, ceux

d'

Aiexancj.rie , qui pour Jors–

{e

conformoient

a

tous les ufages' de la

Jud~e

&

de–

Jérufalem pour le {pirituei,

t¡:aduif~rent

en grec les–

prophetes. Enón, des partictiliers tradui1ire,ntle refte·

pour leu!}' ufage domefiique, enforte

que.la

verfion"

a

qui 1'on donne le nOI'l1

desfiptante,

fe tllauva COln–

p:lette;

&

cette verlion fut celle dont fe terviTent les:

juifs hellénifres dans tous les eHdroits de

lem

<iifper–

GQ:j~

FOil parloit. grec.

~

.

~o.

Qll'ilJ n'y eut'

que

la 19i

-.de

tradu1te

em

grec