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53

2

S T O

fut grammairíen , poete

&

phílofophe. 11 fe difiin–

gua auffi parmi

l~s ~a~hématiciens.

La.variété de

f~s

connoiíf.ances 1m menta le nom de

pluLologue,

qu

11

porta le

pre~nier,

&

les

Ptol~mée

,

P~il~pator

&

EpipRane 1m

confier~nt

le fom de la blbhotheque

d'Alexandrie.

Perfée ne fut pas le feut qui abandonna la feae

de Zénon. On fait le meme rep.roche

a

Denis d'Hé–

raclée. On dit de celui-ci qu'il regarda la volupté

COl.nme· la fin des aaions humaines,

&

qu'il paífa

dan,>

l'éc~le

cyrénalqlle

&

épicurienne:. : ' .

Herelle de Carthage n'eut pas ul)e JeuneiTe 'fort

innocente: Lorfqll'il [e préfenta pour difciple

~

Zé–

non, celui·ci exigea pOllT preuy e de fon changement

. de mceurs, qu'il fe coupih les

c~eveux

qu'il avoit f6rt

beaux. Herelle fe rafa la tete,

&

fut re<;u dans

,Jjé–

t¡:ClIle frolque. 11 regarda la fcience

&

la vertu comme

lés véritables tins de l'homme, ajoutant qu' el1es dé–

p.endoÍent quelquefois des circonfrances,

&

que [em–

blables a l'airain dont on fondoit la fratue d'Alexan–

cire ou de Socrate , il en falloit changer [elon les oc–

caíions; qu'elles n'étoient pas les memes pour tous

les

hommes~

que le fage avoit les fciences qui n'é–

toient pas ceHes 'du fou ,

&c.

Sph <eru~

le

bory~hé!1ite,.

le

[eco~d

,difciple de Zé–

non 'enCelana la PhIlófophle a Lacedemone ,

&

for–

roa

Óéome~e.

n

pafia de Sparte

'a

Alexandrie :

il

mo–

di{i~

le princ,ipe des Stolciens, que le fage n'opi–

noit jamais. Il difoit a ?tolomée qu'il n'étoit roi , qlie

p.arce qu'il en avoit !es, qualités , fans,

l~fquel1es

il

ceíferoit de l'etre. Il ecnvlt pluíieurs [raltes que rtous

n'avons

paso

.

Cléanthes, né

a

Aífe en Lycie, fuccéda

a

Zénon

fous le Stoa. Il avoit été d'abord athlete. Son extreme

pauvret€

-!tú

fit apparemmeht gouter uJle philofophie

qui prechoit le mépris des richeífes. Il s'attacha d'a–

hord a Crates , qu'il quitta pour Zénon, Le jour il

étudioit; la nuit il fe 101l0it ,pour tirer de l'eau dans

les jardins. Les Aréopagites, touchés de fa mifere

&

de fa vertu , lui décernerent dix mines fur le

t~éfor

publ_ic : Zénon n'étoit pas d'avis qu'illes ac–

ceptat, Un jour qu'il conduifoit des jeunes gens au

fpeaacle, le vent lui enleva fon manteau ,

&

le laiífa

tout nudo La fortune

&

la nature l'avoient traité

pre(qu'avec la meme ingratitude. Il avoit l'efprit

lent : on I'appelloit

L'dne de

énon,

&

il di[oit q,u'on

avoit raifon

~

car il portoít feul toute la charge de

ce philofophe. Antigone l'enrichit; mais ce fllt fans

confé<Lu~nce

pour

ÜI.

vertu. Cléanthes perfifia dans

la pratiqurt aufiere du

Stoi'cifme;

La feae ne perdit

rien fous lui de fon éclat; le portique fut plus fré–

quenté que jamais :

il

pr&choit d'exemple la conti–

nence

~

la fobriété, la patience

&

le mépris des in–

jures: il efrimoit les anciens philofophes de ce qu'ils

avoient négligé les mots , pour s"attacher aux chofes;

&

c'étoit la raifon qu'il donnoit de ce que

beauco.up

moindres en nombre que de fon tems, il y' avoit ce–

pendant pal mi etlx beaucoup plus d'hommes fages.

Il mourut agé Ge 80 ans : il fut attaqué d'un ulcere

a

la bouche , pour lequelles Médecins lui ordonne–

rent l'abfiinence des alimens ; il paífa deux jours

fans man&er ; ce régime lui réuffit, mais on ne put

le détermmer

a

reprendre les alimens. Il étoit di[oit–

il , trop pres du tenne pour revenir fur [es

p~s.

On

lui éleva , tard

a

12

vérité , une tres-belle fratue.

Mai.s l?er[onne ne s:efrfait plus de réputation pa¡'mi

les Stolclens q\le Chnfippe de Tarfe. Il écouta Zénon

&

Cléanthes ': il abandonna leur doatine en plu–

fieurs

~oints.

C'étoit un homme d'un e[prit prompt

~

fubul. On le loue d'avoir pu compo[er jufqu'¡\

cl,nq

c~n~

vers en un jour : mais parmi ces vers , y

e~

a,,:olt-ll beaucoup qu'on ptlt louer? L'efrime qu'il

falfo:t 4e .lui-meme n'étoit pas médiocre. Interrogé

par quelqu'un qui avoit un

enfan~

, fur l'homme

a

S T O

qui

i~

e,n [altoít

co~fier l'in~ru~ion:

a

moi , lui ré–

por;.dlt-1,l; ca: fi Je

conno~ífols

un

p~écepteur

qui

valut l1.ueux , Je le prendrOls pour mOl.

n

avoit de

la hauteur dans le caraaere : il méprifa les honneurs

Il

~e

dédia poirat aux r6is fes ouvtages , comme

c'é~'

toit la ' coutume de fon tems. Son efprit ardent

&

porté

a

la contradi&idn lui tit des ennemis. Il éleva'

Carnéade , qui ne

pro~ta

que trop bien de l'art

mal~

heureux de jetter des dGutes. Chri1ippe en devint

I

lui-meme la viaime. 11 parla librement des dieux : il

expliquoit la fable des amours de Jupiter

&

de Ju–

non d'une maniere a\1ffi peu décente que religieufe.

S'il efi vrai qu'il approuvat l'incefre

&

qu'il con[eil–

lat d'ufer de la chair humaine en alimens , fa morale

, ne fut pas fans

t~che.

IJ

laiífa un nombre prodigieux

d'ouvrages. Il mourut agé de 83 ans : on lui éleva

une fratue dans le Céramique.

' .

, Zénon de Tarfe, a qu.i C:hrifippe tranfmit le por–

tIqu~

, tit beaucoup de

~¡'~Clples

&

peu

~'ouvrages.

DlOgene le babylomen eut pour maitres Ohri–

fippe

&

Zénon. Il accompagna Critolaüs

&

Carnéade

~ Rom~.

U:n j0ur qu'il

p~rloit

de la colere, un jeune

etourdl. 1m cracha au vlfage,

&

la tranquillité du

philofophe ne démentit pas fon ¿¡ifcours. Il mourut

agé de 98 'ans.

Antipater de Tarfe avoit été difciple de Diogenej

&

illui fu ccéda. Ce fut un des antagonifres les plus

redoutables de Carnéade.

.

I

~anetius ~e Rhode~

laiífa les armes, auxquelles

il

etolt

~ppell~

par

f~

nalífa!lce , pour

.ru~vre

[o,n gout

&

fe hvrer a la Phllofophle. 11 fut efrlme de Clcéron

qui l'introduifit dans la familiarité de Scipion

&

d;

Lcelius. Panetills fut plus attaché

a

la pratique du

Stoi'cifme

qu'a fes dogmes. Il efrimoit les philofophes.

qui ayoient précédé

1

mais fur-:tout Platon , qu'il ap–

pelloit leur

Romen.

Il vécut long-tems aRome, mais

il mourut

a

Athenes. 11 eut pour difciples des hom–

mes du premier mérite, Mnefarque, Poíidonius,

Lelius, Scipion, Fannius , Hétaton, Apollonius,

Polype. Il rejettoit la divination <de Zénon : écrivit

des offices ; il s'occupa de l'hiftoire des fcaes. Il ne

nous refre aucun de fes ouvragés.

.

Pofidonius d'Apamée exerc;a

a

Rhodes les fonc–

rions de magifrrat

&

de philofophe ;

&

au fortir de

l'école, il s'aífeyoit fur le tribunal des lois,

fans

qu'on l'y trouvat déplacé. Pompée le vifita, Pofido–

nius étoit alors tourmenté de la goutte. La douleur

ne l'empecha point d'entretenir le général romain.,

Il traita en fa préfence la Iiluefridn du bon

&

de

l'honnete. Il écr-ivit différens ouvrages. On lui attri–

bue l'invention d'une fphere artificielle , qui imitoit

les mouve(l1el'ls du fyfreme planétaire : il mourutfort

¿lgé. Cicéron en parle comme d'un homme qn'il avoit

entendu.

Jafon, neveu de Poíidonius , profeífa le

Sú¡icifme

el

Rhodes, apres la mort de fon oncle.

Voye{

ti

l'articLede

LaPHILOSOPHIE DESRoMAINS

l'hifioire des progres de la feae dans cette ville fous

la républiqlle

&

fons les empereurs.

,

Des femmes eurent auffi le courage d'embraífer le

Stoicifme,

&

de fe difiinguer dans cette école par la

pratique de fes

ver~L1s

allfreres.

La {eae

Jlo'icienne

fut le dernier rruneau de la [eae

de Socrate.

Des reflaurateurs de La Philofophie flo'i;ienne parmi

Les modernes.

Les princil;aux d'eQtr'eux ont été Juil:e–

Lipfe, Scioppius, Heinfius

&

Gataker.

Jufre-Lip[e naquit dans le courant de 1447, II

Jit

fes premieres études

a

Brqxelles, d'oll

i1

aJla perdre

deux ans aille'urs. 11 étudia la Scholafiiql1e chez

les jéfuites; le gout de l'éloquence

&

des quefrions

grammaticales l'entralQerent d'abord ; mais Tacite

&

Séneql1e ne tarderent pas

a

le détacher de Donat

&

de Cicéron. Il fut tenté de fe taire jéfuite ; .mait