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STO

Le príncipe qui fe développe le premier dans un

~tre

animé, efi celui de fa propre confervation.

S'iI atteint ce qui efi conforme

a

la naturé , fon

honheur commence.

Les deÚTs fuivent la connoiífance ou

l'

opinioñ des

chofes.

C'efi de la connoiífance de l'ordre univerfe1, que

dépend celle du vrai bien.

Si ron préfente

a

1'homme un bien

conve~able

a

fa nattlre , & qu'iI s'y porte avec modération, iI efr

f.age & non paffionné ; s'iI en jouit paifiblement, iI·

efi ferein & content ; s'iI ne craint point de le per–

dre, iI efi tranquille ,

&c.

S'il

fe trompe fur la nature de 1'objet; s'il le pour- •

fuit avec trop d'ardeur; s'il 4in craint la privation ;

s'il en jouit avec tranfport; s'iI fe_trompe fur fa va–

leur ; s'il en efi féduit ; s'il s'y attache ;_s'iI aime la

vie , iI efi perverso

Les defirs fondés fur l'opinion, font des fources

de trouble. 'L'intempérance efi une des fources les

plus fécondes du trouble.

Le vice s'introduit par 1'ignorance des chofes qui

font la vertu.

. Il Y

a des vertus de théorie.

Il

y en a de prati–

que.

II

y en a de premieres.

Il

y en a de fecon–

daires.

. La prudence quí nous infiruit de nos devoirs, ; la

tempérance

qlÚ

regle nos appétits; le courage quí

nous apprend a fupporter; la jufiice qui nous ·ap–

prend

a

difiribuer, font des vertus du premier or–

ere.

n

y a

~ntre

les vertus un lien qui les enchalne; ce–

lui a qui iI en manque une, n'en a point. Celui qtiÍ

en poífede bien une, les a toutes.

La vertu ne fe montre pas feulement daos les dif–

~ours

; ulais on

la

voit auffi dans les aétions.

Le milieu entre le vice

&

la vertu n'efi ríen.

On forme un homme

a

la

vertu.

11

ya des méchans

qu'on pelit rendre bons.

On efi vertueux pomo la vertu-meme. Elle n'efi

fondée ni dans la crainte , ni dans l'efpérance.

Les aétions font ou des devoirs, ou de la généro-

{¡té; ou des procédés indifférens.

La raifon ne commancle ni uedéfend les pr<?cédés

Índifférens ; la natme -Ou la loi prifent les devoirs. La

générofité imm0le l'intéret perfonne!.

11

y des devoirs re1atifs

a

foi-meme ; de relatifs au

prochain , & de relatifs

a

Dieu. .

Il

importe de rendre

a

Dieu

lID

culte raifonna- .

ble.

\

Ceiui-13. a une jufie opinion des dieux quí croiot

leur exifience, leur bonté , leur providence.

Il

faut les adorer avant tout , y penCer , les invo–

quer, les reconnoltre, s'y foumettre, leur aban–

¿ouner

fu

vie, les louer meme dans le malheur ,

&c.

L'apathie en: le bu! de tout ce que rhomme fe doit

a

lui-meme. Celui qui y efi arrivé efi fage.

Le fage fauraquand illui convient de mourir ; il·

luí Cera indifférent de recevoir la mort ou de fe la

donner.

Il

n'attendra pOlnt

a

l'extrémité pour ufer de

ce remede.

Il

lui fuffira de croire que le fort a

changé.

Il

cherchera robfcurité.

Le foir

ü

fe rappellera fa joumée.

n

examinera fes

aétions.

Il

reviendra fur fes difcours.

n

s'avouera

fes fautes.

Il

fe propofera de faire mieux.

Son étude particuliere fera celle de lui-meme.

n

méprifera la vie

&

fes amufemens ; il ne redou–

tera ni la douleur , ni la mifere , ni

la

mort.

n

aimera fes femblables.

II

aimera meme fes en–

nemis.

,11 ne fera l'injure a perfonne.

ti

étendra

fu

bien–

.elllance fur tous.

Tom~Xr.

S T O

'3

1

n

vlvra dal1s le monde, comme s'iI n'y avoi.t riell

de propre.

Le témoignage de fa confcience fera le premier

qu'il recherchera.

.

Toutes les fautes lui feront éaales.

Soumis

a

tout événement, il

~egardera

la commi-–

ferarion &.la plupart des vertus dé cet ordre COIll–

me une forte d'oppof.tion

a

la volonté de

Die~.

11 jugera de meme du repentir.

Il

n'aura point ces ,vues de petite bienfaifance

~

étroite , qui difiingue un homme d'un autre.

Il

imi–

tera la nature. Tous les hommes feront égáux

a

fes

yeux.

S'il tend la maio

a

celui qui fait naufrage, s'il con–

fole celui qui pleure , s

'ji

re<;oit celui qui manque

d'atyle; s'il donne la vie

a

celui qui périt; s'il pré–

fente du

p~in

a

celui qui a faim , il ne.{era point ém . '

Il

gardera

fa

férénité.

Il

ne permettra point alÍ fpe–

aacle de la mifere , d'altérer fa tranquillité.

Il

re–

connoitra en tout la volonté de Dieu & le malheur

des'autres ; & dans fon impuiífance a les fecourir

il fera content de tout, paree qu'il faura que rier:

ne peut etre mal. .,

-'

Des difliples

&

des fucceJleurs de Zénon.

Zénon eut '

pour difciple Philonide, Calippe, Pofidonius, Ze–

node, Scion & Cléanthe.

Perfée

,Arifi.on

, Her-ille, Denis , Spherus & Athé-

nadore fe font fait un nom dans fa feéte.

.

Nous allons parcourir rapidement ce qu'il peut y

avoir de remarquable dans

~eurs

vies & dans leurs

opinions.

Perfée étoit fils de Déqlétrius de Gettium.

Il

fut ,

difent les UflS, l'ami de Zénon ; d'autres , un de ces

efclaves qu'Antigone envoya daos fon école, pour

en copier les lesons.

Il

vivoit aux environs de la

exxx.

ol}'mpiad~.

Il

étoit avancé en age, lorfqu'il

alla

a

la cour d'Antigone Gonatas. Son crédit aupres

de ce prince fut tel, que la garde de l'Acro-Corinthe

luifut confiée.

00

fait que la fúreté ,de Corfnthe & de

tout le PéloponnHe

dépendoi~

de cette citadelle: Le

philofophe répondit mal a l'axiome fiolque ,,'lui difoit

qu'il n'y' avoit que le fage qui fache commander.

Aratus de Sycione fe prUenta fubitenient devant

l'

Acro-Corinthe , & le furprit.

TI

empecha Antigone

de tenir aMenedeme d'ErJtrie la parole qu'illui avoit

donnée, de remettre les Erétriens en république ; il

regardoit les dieux comme les premiers inventeurs

des chofes utiles chez les peuples qui lel'tr avoient

élevé des'autels.

1l

eut pour difciples Hermagoras

d'AJIlphipolis.

Arillon de Chia étoit fils de Miltiaae.

Il

étoit élo–

quent>

&

ü

n'en plaiCoit pas davantage

a

Zéaon quío

affeétoit un di[cours bref. AriaOA qui aimoit le plai–

fu , étoit d'ail1eurs peu fait pour cette école févere.

11

profita d'une maladie de fon maltre pour le quit–

ter.

11

fu\vit Polémon , auquel il ae demeura pas

long-tems attaché.

Il

eut l'ambition d'etre chef de

feéte, & il s'établit dans le Cynofarge , ou il aífembla

quelques auditeurs, qu'on appella de fon nom

les

A :ijloniens

,:

mais bien.tot fon école

fu!

mépri~ée

S?

delerte. Anfion attaqua avec chaleur Arcefilaus , &

la maniere de philofopher académique & fceptique.

11

innova plufieurs chofes dans'le

Sto'icifme

:

il pré–

tendoit que l'étude de la natme étoit au-deífus de

l'efprit humain; que la Logique ne'figni/ioit ríen, &

que la Morale étoit la feule fcience qui nouS impor–

tat ; qu'il n'y avoit pas autant de vertus différentes

qu'on en comptoi.t communément , mais qu'il ne fal o

loit pas , comme Zénon , les réduire

a

une

fe~le ;

9.

u'il y avoit entr'elles un lien comm.lIn; que

1;~ ~eu,x

etoient fans intdligence

&

fa ns vle ,

&

qUll etolt

impoffible d'en déterminer la

fo~me. I~ ~o.urut

d'un

coup de foleil qu'il recut fur fa tete qUl etolt

chau.ve

:

n

eut pour difciple Eratofihene de

Cyrene.,~elul-cl

Xxx

1J