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5

16

S T E

jetté impétueu(ement dans

la

cavité des

~arines',

&

fi l'humeur muqueufe de la mc:mbranepituitaire efr ra–

maífée dans fes refervoirs , les fecouífes de l'air l'en–

levent

&

la balaient. 7°, Les mufcles

q~1Í

pouífent

rair des poumons dans la trachée-artere, font princi–

palement le triangulaire

&

le diaphragme.

Ainfi l'éternument fe fait lorfque l'air d'une gran–

ae infpiration efr long-tems retenu dans le poumon ,

&

en fort enfuite avec force par le nez, au moyen

d'un mouvement expirateur convulfif de tous les

mufcies abdominaux, des intercofraux

&

du dia–

phrag,me. Quand on in{pire beaucoup d'air, les muf–

eles pofrél'ieurs de la tete

&

du cou étendent la tete

&

le corps en arriere,

&

a

leur tour les antérieurs

la plient fortement en·devant dans l'expiration. Il

arrive avant l'éternument une efpece de petit cha–

touillement doux dans les narines , & quelquefois

dans les parties avec le{quelles les nerfs olfaétifs cor–

refpondent. Lorfqu'on éprouve cette fenfation , tou–

tes les aétions du corps fo nt fufpendues, & 1'0n refte

un infrant dans l'attente de ce qui va fe paiTer. L'inf–

tant fuivant, les mufcles qui fervent él l'expiration fe

retirent avec une force que rien ne peut arreter ; &

les poumonsfubitement reíferrés, chaírent l'air qu'ils .

contiennent avec un bruit femblable

a

celui d'une li–

queur qu'on jette dans le feu. Ain1i dans l'iníl:ant que

fe fait cette forte expiration, le fang ne fauroit paf–

{er dans les pOllmons ; par la meme raifon , le Ümg

veineux qui revient de la tete, ne fauroit fe déchar–

ger librement dans le ventricule droit du creur ; ce

gui fait

~ue

non-feulement les vaiífeaux du cerveau

{ont difrendus, mél'Ís auffi que l'impétuofité du fang

artériel efr augmenté par la violence de cette commo–

tion.

01'

le ·concours de ces dellx caufes produit une

forte de difrenfion momentanée dans toute la maífe

du

cerveau.ll

efr clair que c'eí1:-lél ce quife

paiT~

dans

réternument; car s'il efr réitéré , tous les fens & le

mouvement mufculaire manquant

a

la fois, le vifage

s'enfle , il fort des larmes des yeux, le nez coule ;

&

ft

l'éternument eft répété bien des fois , toutes

les

aétions du cerveau en font prodigieuCement trou–

blées.

Il efr vraiífemblable que c'efr él la commune origine ,

d es nerfs que commence cette puiífante irritation qui

met en bran(e prefque tous les nerfs de la poitrine ,

du dos, de la tete, & les enveloppe tous dans les

memes mouvemens, comme on voit que la piquure

d'un ncrf, d'un tendon quel qu'il foit , produit un

fpafme univerfel. On peut juger de toute l'étendue

de cette contraétion muCculaire, puifqu'il en réfulte

un ébranlement général de tbute la machine au mo–

ment qu'on y fonge le moins,

&

par la plus petite

.caufe, l'émanation de quelque corps odorrférant qu'-

on inCpire.

.

On éternue meme en regardant le foleil, paree qu 'iI

.entre

d~ns

le nez une branche

a

peine vifible du nerf

ophtalmique avec le nerfolfaétif, & qui étant é.bran–

lée par une vive lumiere ,excite dans le nerf des or–

ganes de la refpiration les mouvemens convulfifs de

l'éternument. C'efr par la meme raiCon qu'on pleure

ql.land on a re«u de fortes odeurs.

L'irritation de Ja membrane pituitaire fe fait, ou

extérienrement par la vapeur d'

efprit-de-vin~

de fortes

odeurs, comme par celle de la marjolaine, des rofes,

du tabac; portées>3ux narines par des poudres qlli

volant en l'air , font re<;ues par I'infpiration ; par des

médicamens acres, comme l'ellébore , l'euphorbe

&

autr/¡S frernutaroires qui picotent la membrarie du

ne~;

Ol!

intérit!nrement par l'acrimonie de la lymphe

'¡UI

humeéte

nat\lr~ lIement

la membrane

~.s

narines,

Comme dans le conza.

Les marieres qui iom rejettées en éternuam vien–

nenl

~

l°. du nez, de la gorge , parce que la membra–

ue pituitaire y exude cominuellement de la lymphe;

STE

20.?e

~a

trachée-artere

~

des bronches des poumons;

Ma~s

11

ne

~aut

pas crOlre que tout ce qui irrite lea

!larmes,

fOl~

les

f~ules

caures de la

flernulation

;

car

xl

y a des gens ql1l favent eternuer plufieurs fois de

fuite au gré de lem volonté.

L'éternl.lment peut s'arreter , en preffant l'ano-le

interne de l'rei!. Comprime - t -

on.le

nerf

récurr~nt

qu~

vienE de

.l'o~htalmi-que;de

la cinquieme palre,

&

qm parOlt pnnclpalement s·anafromofer avec les nel'fs

de la premiere paire? e'efr l'opinion de Willis.

.La

Jlernutn:tion

differe de la

to~ ~

parce qll'elle fe

falt avec moms de force, & que

1

alr qu'on n'infpire

& qu'on n'expirequ'une feule fois dansl'éternument

affeéte de paífer par les narines.

L'émonétion ou l'aétion par Iaquelle on fe mou–

che, efr une efpeee d'éternument doüx

&

volon4

taire.

.

Les éternumens, quand ils ne font pas naturels .

peuvent etre de bons ou de mauvais fignes en

Méde~

cine, fuivant leur violence, leurs canfes,

&

les ma–

la?ies dans lefquelles ils arrivent. lis Cont, quelque–

fOls, comme dans le mouvement, augmente de la cir–

culation du fang , l'avant-coureur d'une hémorrha–

gie faIntaire, ou· d'lIne métafrafe favorable dans le

hoquet; mais dans les maladies épidémiques, dans

la rougeole, la petite-vérole , les ·nevres continues

J

oll

fa

métafrafe s'efr iettée fLIr les narines,

lesjiernu–

tations

n'apportent aucun foulagement; elles empí–

rent le mal, lorfqu'elles viennent du confentement

des parties, comme dans l'hyfrérifme ; l'épilepíie·,

l'efquinancPe, les maladies des yeux & des poumons.

Dans les maladies des narines, telles que leur

infla~

mation, leur ulcération , un polype, un cancer,

1'0-

zrene, il en réCulte des

jfernulations

qui augmentent

le mal, par la commotion qn'elles caufent. En pareil

cas, il faut adoucir les narines , en injeEtant, en atti–

rant, en portant dans le nez, des ballmes , des lini-·

mens oppofés

él

la nature de la maladie.

Les humeltrs ;:rcres , catharreufes, qui agacent

le;

nerfs olfaétoires provoquent des éternumens fré.

qllens, qlli ceíferont en attaquant la cauCe,

&

en

adouciírant les fymptomes par des drogues onaueu–

fes, ou par la fumee de parfums fecs, dirigés dans

les narines,

fi.

les humeurs acres {ont extremement

tenues.

Enfin, 1'0n e<?n90it aiCément que les

flernueatZons

fOn! capables de procurer pluíieurs autres effets fa–

lutaires ou nuifibles. )ar exemple,

1

0.

on pourra les

exciter artificiellement dans les maladies apopleéE–

que~. &

{oporeule¡¡. Ol?- pourra de meme s'en fervir

avec fucces pour aider l'a,ecouchement, pour facili...

ter la fortíe de l'arriere-faix ; c'eft pourquoi Hippo–

crate qui favoit

fi.

bien tirer parti des obfervations,

ordonne dans ces cas 'de faire éternuer la femme en

couche, la bouche

&

les narines fermé es.

2

0

Par

la meme raifon, de telles

jfernutations

produifant une

violente fecouíre dans tout le corps pourroient ex–

citer l'avortement , l'hernie , les regles, & rompre

meme des vaiífeaux dans le nez Ol! dans la poitriIJ.e.

3°. Non-feulement les

(lernulations

vi01entes & con·

tinuées , fatiguent

&

accablent prodigieu{ement;

mals eiles peuvent meme devenir morteijes. Les

pr nici , ns en citent des exemples aifés

él

compren–

dre, pllifqlle les

f1ernutations

ne font autre chofe que

de violentes convlIlfions. Elles prodllifent que1que–

fois dans l'hyfié riíine une crecité momentanée, qui

fe diffipe avec les antifpafmodiqlles, paree qu'eIle

vient de la fympathie des nerfs; car

i1

efr

natl~rel

de

conjeétllrer que la premiere caufe de cet

acclde~t ~

vient de la commune difiribution des nerfs de la cm-

• qllieme pai;e au nez

&

a

l'rei!.

Le remede dans les

f1ernutations

violen

&

répé.

tées efr de porter daos les narines , du lai , des hui–

les , des infuíj.ons de graine de lin, de pfyUium; en