SOU
39
2
que l'étain rend la
foudure
aigre
&
caífantc. On pe:lt
~U1Ii
fe fervir de t'étain nn , pour fou der les petlts
Ollvrages en argent ; mais lonqu'on
,e~ dan~
le
~as
de rcfondre ces ouvraoes d'argent, 1etam mut
a
l.ar.gent, &.
~'on
efi ?bligé de l'en
it!p~ re~
avec fOln ,
fans qUOl
11
rendrolt tOLlte la maífey es-algre. "
C omme 1argent que I'on empiOle dans la valifelle
ou pour rl'antres ufages
e~ ordi.nai
~eme.ntall~é ,avec
du cuí vre, les ollvrages d argenten e ,qUl.ont ete fou–
dés deviennent noirs par cette operanon ,
.&
per–
den; Ieur éclat ;
~n ren~édie
el
cet inconv,ément e.n
faifant la compofiuon fUlvante ,
da.nsl~gu
e.leon falt
blanchir les píeces',.On
pren~ part~es ~gales ~e t~ rtre
crud & de fel mann, que I on redult parfa¡tement
en poudre ; on met ce mélange dans un vaíífeau de
terre neuf
&
verniífé , ou bien, íi l'on a un grand
nombre de pieces
a
blanchir, on prend un gran d
chaudron de cuine jaune. On ve:fe de l'ean
Ji.:r
le
mélan ge de tartre & de fel' , ce
ql1l
fera une ddlotu–
tion qt;'on rendra fo rte a volonté. On
plac~
le chau–
aron [m un fen de charbon , on fera rOllglr au feu
la piece qu'on voudra blanchir , en
I~re nant
gar?e de
ne point la laiífer fon.dre ;
ph~s
la plece fera
ml~ce,
- plus il
fa~ldra
y
a~olr
attentlÜn.
~orfgtle
,la plece
au ra rougl , cjn la Jettera dans la hqllelll' aont
~l~e
(loít
etre entlerement couv erte ; on la fera bomlhr
doucern ent pendant une derni-heure ou meme plus,
en
obferYant de la remuer avec une baguette Ol! une
cuillete de cuivre jallné , mais
ji
faud ra bien fe gar–
der de ne point fe fervi r pour cela d'un in!lrument
(le fer qui feroit des taches fur l'argent. D e tems en
tems on fortira une pie0€! de l'eau pom voir fi elle
eft dévenue blanche ; lorfqu'elle fera an point de
~Iancheur
gue l'on deíire , on otera le chaudron de
oeífus le feu , & l'on trempera les pieces da ns de l'eau
bien nette ; on les frottera avec du fable nn ou avec
u ne broífe , & on ¡es remettra dans de.nouvelle eau;
o~
les eOllyera bien proprement avec un linge, on
bien on le fera fécher au-cleífus d'un brafier de char–
bonoS'il fe trouvoit quelque piece qui ne ñlt point
parfaitement blanche , on la r emettroit de nOllveau
dans la meme liquenr, ce que l'on eft quelquefois
obügé de réi'térer plufieurs fois.
II y a enco re une mItre liquenr dont }>es Orfevres
& les
J
ouailli~rs
fe fervent pour
~lanchi~ l~s Ol'v~a
ges d 'argentene ; elle confifte
a
fa'l re bOl11lhr les ple–
ces pendant environ
w
n dem¡-quart d'heu re dansune
diífoJution d'alun , apres quoi on Les nettoie de la ma–
ni~re
quivient d'etre décrite. Quelgues-uns confeil–
lent de mettre les pieces d'argent a tremper pen¿ant
vingt - quatre heures dans de l'eau feconde , mais
cette méthode ne blanchit point parfaitement l'ar–
gent. On réuffira encore en frottant les pieces d'ar–
genterie avec de l'eau de favon, fans avoir befoin de
les y faire bouillir. Quelques orfevres nettoient
leurs pieces , foit avec de la pierre
a
pHitre r éduite
en poudre , foit avec des os de feche , foit avec de
la craie
&
du vínaigre,
{"c.
S oudure da cuivre.
On emploie différentes compo–
fitions pour
laJoudure
du cuivre ; les unes s'appellent
foudares fo rles
,
les autres
f oudares undres.
Voici une
maniere de faire
laJoudare
forte , qui fe pratique par
les ouvriers en cuivre. On prend feize parties de
cuivre jaune
&
une partie de zinc. On commence
par faire fondre le cuivre jaune dans un creufet ;
&
lorfqu'il eft bien fondn , on y joint le ú nc que l'on
aura
préalableme.ntfa it chauffer, ann qu'il ne pe–
tille point, comme il feroit, fi on le mettoit tout-d'un–
coup dans le creufet; on remue le mélange , & l'on
recouvre promptement le creufet;
10rfq~1'on
l'a laiífé
entrer parfaitement en fuGon pendant deux DÚnutes,
on vuide le ' creufet fur un ballet de bouteau placé
au-deífus d'une cuve pleine d'eau; par ce moye n le
m élange fondu fe r édLlira en une grenaille , qui eft la
sou
foudurt
deíirée; on la la"era
&
on la confen 'era pour
l'ufage.
Cettefoudure
eft tres-bonne pour fouder
les
gro!les pieces , elle fouffre tres-bien le marteau . mais
ca rome elle eft a!fez difficile
a
fondre , quelqu;s-uns
préferent de ne
prend~e
que
~uit
parties de cuivre
jaune contre une parue de ZJl1C ; cette
.foudure
efi
tres.fuíible,
&
cependanttres-malléable. U n m 'lanae
de trois parties de cuivre
rou.ge& d'une partie de
zinc fait encore une tres-bonne
foudure.
D'autres ne
font que fimplement couper des lames de cllivre jaune
e'n petits morceaux , qu'ils appliquent fm l'endroit
qu'ils veulent
J oader,
en y joignant du borax.
Lafoudure
tendre pour le cuivre n'eft autre chofe
qu'lIn mélange de deux parties d'étain, & d'une par–
tíe de plomb qu e l'on faít fon dre enfemble ; apres
quoi on en forme un lingot dont on fe fert au be–
foin.
LorCqu'on v ent faire des ouvrages propres en cui–
vre , fans avoir égard
a
la dépenfe, on peut fe fer vir
d
sfoudures
qui ont été décrites pour l'argent
&
meme de celles pour
1'or.
'
Q uand on veut
Jouder
des pieces de cuivre , on
commence par donner quelques coups de lime fur
les jointures ou fuI' les endroits que l'on veut join–
.dre , Oll bien on y donne que1ques coups de grattoir;
on échauffe les pieces dans un feu de charbon ; on
met enfuite un peu de colophone fur les endroits
qu'on veut fai re prendre , puis on y met guelqlles
t;norceaux de
lafoudure
tendre , c0mpofée d'étain
&
de p lomb ; lorfqu e
cetteJoudure
eft fondue, on en–
leve ou 1'0n effuie le fuperflu de la
foudure
,
tandis
qu'elle eft encore fluide , avec de 1'étoupe ou de la
ñlaífe.
On fe fert encore d'une autre méthode pour
fou–
der
les ouvrages en cuivre. Les ouvriers ont des ou–
tits particuliers, appellés
firs
ti
J ouder,
qui font de
[er ou de cuivre que r on fait rougir, fans cependant
que la chaleur aille jufgu'a les blanchir. Quand le fer
aJouder eH
d'un rouge de cerife, on lui préfente un
lingot de la
loudure
tendre qui venant ainfi
él
fe fon–
dre, tombe goutte
a
goutte fur l'endroit qu'on veut
f ouder,
fur lequel on a d'abord répandl1 un peu de
col'ophbne ; apres cela on repaífe avec le fer
a
fou–
der tout chaud fur l'endroit que l'on veut faire pren–
dre , par-la on égalife
laJoudure
;
on enleve enfuite
le fuperflu avec une lime ou un grattoir.
Comme les pieces de cuivre qui ont été
Joud¡u
p erdent leur couleur
&
fe noirciífent, on la leur rend
en les trempant dans une liqueur qui eft de l'u¡-.ine,
dans laql1elle on a mis
d~cendres
de bois neuf. On
fait bouillir ce mélange ;
&
apres avoir fait rougir au
feu les ouvrages , on les éteÍnt daos la ligueur; ou
bien, on les éteint dans une fimple diífolution de fel
marin : cette opératiofl s'appelle
décaper.
S o¡¡.dure da laiton ou cuivreja.une.
On emploie aufW
nneJoudu,:e
forte
&
uneJolldure
tendre pour le lai–
ton ou Clllvr.e laune.
LaJóudure
forte eft la meme que
p~ur
le cuivre rouge, c'eft-a-dire de feize partíes de
. laltan contre tille partie de zinc, que l'on faít fondre
&
que 1'0n
met
en grenaille de la meme maniere.
Cette
foudare
eft encore fort bonne en ne mettant que
huit parties de laiton contre une partie de zinc. Si on
veut que
laJoudure
foit encore phlS aifée
a
fondre, on
f!e prend queíix partiesde laíton. On pren¿auffiquel–
quefois trois parties de cuivre rouge que 1'on faitfon–
clreavec une partie de zinc:
cettef()udure
efr dure &fo–
lide. D'autres prennent deux parties de cuiv:re rouge
contre une partie de zinc. On peut ainfi varier les pro–
portions du zinc
&
du cuivre : ce qui donne
desfou–
dur:s
plus
o~ moi~s
jaunes,., en raifon du plus OU dti
J¡l01l1S de Z1l1C qu on y a falt entrer , ce qui les rend
au~
ph.lsfuíibles&plus tendres.
LaJoudure
tendredtl
c~lvre'1aune
fe fait ordinairement avec fix parties de
latton ,
&
une partie de zinc
&
une partie d'étain.
On