1.22
SER
-&. non pas fur les narres. La voici done en peu de
mots.
Apres la diftribution des coupes, on
Jervoie
les
viandes , non pas toujours chaque plat féparément,
comme le marque ce vers d'Horace :
A dJertur JquilLas ínter murama natantes
In patina porreaá.
, Lib.
n.
fatyr. vüj. verf.
42.
Et
cet autre :
• . . • • . •
tum peaore aduJlo,
J?idimus
&
mendas poni,
&
fine clune palumbes.
Mais fouvent pluíieurs plats enfemble
étoientJervis
fur une table portative,
a
l'occaíion de ce vers de
Virgile.
Pojlquám exempta fames epuLís
,
menfl2que remotl2.
lEneid. lib.
n.
verf.
2.20.
Servius aífttre qu'on apportoit les tables toutes
garnies:
Quia apud antiquos menfas apponebant pro
díjéis.
Athénée efi conforme
a
Servius. Tel étoit le
premier
¡úvice;
enfuite les
Jervices
fe multiplioient;
&
quoiqu'on reunt tou}ours les memes exprefhons
de premier
&
fecondJervice, príml2
&
ficundl2 men–
)12,
pour tout le {ouper , ces deux
flrvices
fe fubdi–
vifoient en plufteurs autres.
Le premier comprenoit les entrées qui coníif–
toient en reufs, en laitues
&
en vins miellés, fui–
vant le précepte:
•..••••.•
vacuis committere venis
Nihil niji Lene d"et.
Apres cela venoient les viandes folides, les ra–
goúts, les grillades; le ft!cond
Jervice
comprenoit
les fruits cruds , cuits
&
con6ts, les tartes
&
les
alltres friandifes que les Grecs appellent
~~Al7n;¡¡1ct.
,
&
les Latins
dulciaría
&
bellaria.
La table de l'empereur Pertinax n'étoit ordinai–
rement ql.l e de trois
firvices
,
quelque nombreufe que
fía
la compagnie ; au lieu que celle de l'empereur
Eliogabale alloit quelquefois jufqu'el vingt-deux;
&
a
la fin de chaquefirvice, on 1avoit fes mains, com–
me fi l'on eút fini le repas: car l'ufage étoit de les
laver auffi-bien el la fin qu'au commencement.
Exhi–
buú
aLiquando taLe convivium, ut haberet vigenti-duo
t'ercula
ingenúum epularum;
&
per fiRgula Lavarme,
dit Capitolin.
(D. J.)
SERVICE ,
f.
f.
(Arqhitea.)
c'eíl: le tranfport des
rnatériaux du chantier au pié du bihiment qu'on
éleve,
&
de cet endroit fur le tasoAiníi, plus l'édi–
fice eíl: hatú, plus
lefirvice
en efr long
&
difficile lorf–
qu'on l'acheve.
D iaion. de Charpent.
(D.
J.)
SERVIE,
LA,
(G¿ogr. mod.)
province de la Tur–
quie européenne, bornée au nord par le Danube ,
au midi par l'Albanie
&
la Macédoine, au levant par
la Bulgarie,
&
au couchant par la Bofnie. Elle peut
avoir 76 lieues du levant au couchant,
&
38
du midi
au nord. Cette province que les Turcs appellent
Ser–
piLati
,
faifoit anciennement partie de la Moeíie, de
YIllyrie
&
de la Pannonie. Elle appartint, 10rs de la
décadence de l'empire romain, anx peuples ferviens
venus de la Sarmatie aíiatique ;
&
elle eut dans la
fuite fes derpotes particnliers, dont quelques -uns
ont dépendu des Tois de Hongrie. Le dernier ent
t
rnalheur
d'~tte
pris dans une bataille
011
fon armée
fllt taillée en pieces par Amurat premier dans le qua-
• torúeme
fieele : a10rs la
S ervie
tomba fous la puif–
fance des T urcs; cependant Bellegrade, la capita "
ne devint leur
conqu~te
que fousSoliman
n.
qui s'
1
r endit maitre en
1
pI.
Toute la
Servíe
efr au' o], -
d'hui dépeuplée, fans culture
&
fans argento n
compte
a
peine uo millier de chrétiens, íous un ar–
~eveque
latin que les Tures tolerent.
(D.
J.)
SER
SF.RVIENS,
(Glog. mod.)
01.1
Rafiiens,
peu
les
q:-le
le~ l~tins
du moyen
~ge
ont appellé
S rhi, Ser–
VE, ZErVl,
&
les Arabes
S erf
ou
Sir[.
Ces peuples
habitent maintenant dans la Moeúe fupérieure au
pays des anciens Triballes; ils font venus des Palus–
meotides. Ils ont pénétré autrefois dans la Luface
&
dans la Mifnie,
&
firent des entreprifes jufque
dans la Thrace ; mais ils nlrent battus par Amurat
premier, fultan des Turcs, l'an
767
de l'hégire.
(D. J.)
SERVIETTE, f. f.
(Clzirurg.)
efpece de bandage
fait avec une ferviette pliée en trois doubles fuivant
fa longueur,
&
roulée par les deux bOlltS. On l'ap–
plique amour du corps fur l'appareil ; on en attache
les deux bouts par-devant,
&
on la íoutient avec le
fcapulaire. Ce bandage s'emploie aux maladies de
la poitrine
&
d~l
bas-ventre.
(D.
J.)
SERVIETTE ,
( ToiLerie.)
linge de table qu 'on met
fur chaque couvert, pour manger proprement, s'e[.
fuyer les mains,
&
couvrir fes habits. Dome
Jer–
viettes
&
une grande nappe font ce qu'on appelle
un
Jervice de tabLeo
(D.
J.)
SERVIETTE,
(Lia¿rae.)
Les Romains nommoient
uneJervieue
mappa;mantile étoit la
nappe.
Une chofe
qui paroitra fort bifarre, c'efi que long-tems
apn!~
, le fiecle d'Augufie, ce n'étoit point encore la mode
que l'on fournit des
ferviettes
aux conviés, ils en
apportoient de chez eux. Catulle fe plaint d'un cer–
tain
Afinius,
qui lui avoit emporté la íienne;
&
le
menace de le diffamer par fes vers, s'il ne la lui reoj
voye promptement:
Murricine
Afini
mana finiflrá
Non belle uteris in joco atque vino.
Tollis Li.mea negLigentiorum.
Et plus bas :
Quare aut hendecaJYllabos trecemos
.Expeaa, aut mihí linteum ,emiue.
Martial dit a-peli-pres la
m~me
chofe d'Hermo":
gene ; homme connu pour de pareils tours d'adreífe.'
"Perfonne des conviés, dit - il, n'avoit apporté de
"
flrviettes,
parce que chacun craignoit les ongles
)) crochus d'Hermogene: Hermogene ne s'en re–
" tourna pas pour cela les mains vuides;
i1
trouva le
)) fecret d'emporter la
nappe.
Attulerat
mappam
nemo, dum furta timentur:,
Mantile
e
mwJa JujluLit H ermogenes.
(D.
J.)
SERVILE, adj.
(Gram. )
qui appartient el queI–
que fonaion on qualité vile & baífe. Cet emploi eft
Jervile.
Il a l'ame
JervíLe.
Il traduit d'une maniere
fir~
vile. Voyet
SERF
&
SERVITUDE.
SERVIR, v. aa.
voye{ l'artÍcie
SERVICE.
SERVIR;
(Gramm.)
c'eíl: porter honneur, ref–
pea. Il
fautfervir
I?ieu; C'eíl: fiúre
~l~elqu~ fon~ion
fubalterne;
11
Jervolt
a
1autel avec edIficatlOn ; 11
fir–
voít
el tableo C'eíl: embraífer une profeffion pénible,–
mais utile
a
l'état;
ilfire
le roi dans fes armées , dans
la robe. C'efi obliger, fecourir, aider; on
¡út
fes
3mis de fa bour[e, de fon confeil, de fon crédit.
C'eíl: etre réduit el la condition de domeíl:ique ou
d'efclave; combien de tems avez - vous
firvi
dans
cette mai(on? pour quoi en ete,s-vous, forti?
ave~v ous une atteíl:ation de bon
flrvtce?
C eíl: pourvolr
' ''le
table de mets; fa table efr toujours bien
firvie.
C'eíl: offn r un mets;
fervet-moi
de ce plato C'eíl: au
tria rac, el la paume,
&
a
d'autres
j~ux,
jouer le pre–
mier coup. C'eíl: remplir une fOnalOl'l
a
laquelle on
n'étoit pas deíl:iné, par
in~éret,'
par
~ttache~ent
ou
par quelqu'autre motif;
11
m a
fervl
de glllde dans
cette route penible; il m'a
firvi
de garde dans. cette
maladie.
C'efi
indi'luer l'ufage d'une chofe; Je
m~