COM
rahús;
il
ne "peut meme palier d'un office
comptahú
a
un autre' fans avoir rendu
&
apuré les compres
de fa premiere comptabilité;
&
ce n'efi que dans des
circonilances favorables que le Roi déroge
il
cette
regle par des lettres de difpenfe, qui n'ont d'exécu–
tion qu'apres leur enregifirement en la chambre.
Dans le cas on un
comptable
prévariqueroit dans
fes fonél-ions'
il
s'expoferoit
il
etre _,urfuivi extra–
orclinairement en la chambre' qui
m
feule compé–
tente fur cetre matiere;
&
s'il y avoit divertiífe–
ment de deniers, il feroit puní de mort.
Ord. des 4
Avril
dJo,
&
8 Janv.
dJ.:>.,
1
Mars
d4>,
Janv.
10.29,
&
3 Juin 1701.
Lorfqu'il efi en retard de préfenrer fon compre ,
de le faire juger, ou de le faire apurer, on procede
contre lui par la voie civile.
C'efi le procureur général qui fait les pourfuites
conrre les
comprables ,
pour les obliger de préfenter
leurs compres ; (oit de
Con
chef,
(o
ir en vertu d'ar–
rers de la chambre : ces pourfuites operen! des con–
damnations d'amendes exrraorclinaires , q1.1elquefois
m eme faiíie de leurs biens,
&
emprifonnemenr de
leurs perfonnes.
Les pourfuites, faute de mettre les compres en
étar d'etre jugés , fe font en verru d'arrcrs de la cham–
bre , rendus fnr le référé des confeillers- ma!rres ,
commis
a
la difiriburion des compres. Ces arrets
prononcenr dilférenres peines conrr• les
comptables
qui font pourfuivis en conféquence par le procureur
g.énéral.
Lorfqu'il s'agit de l'apurement des compres, c'eil
le conrróleur général des refies qui fait les pourfui–
tes, fous l'autoriré des commi..í[aires de la chambre
prépofés
a
cet elfer:
il
commence par décerner fa
contrainre, qui contiene tomes les charges fubíif–
tanres en l'érat final du compre, avec commande–
ment d'en porrer le monrant au thréfor royal : en–
fuire illui fair un itératif commandemenr; & s'il ne
farisfair pas, illui fa ir
tm
commandemenr recordé ,
établir garnifon chez lui,
&
fait faire la vente de fes
meubles. Lorfqu'il efi obligé de procéder
a
la faiúe
de fes immeubles, elle fe fait par le procureur gé–
'néral de la chambre; mais la fuire de cene procédu–
re eíl: porrée
a
la cour des aides.
Le Roi a privilége fur les meubles des
comptables,
apres ceux
a
qui la loi donne la préférence fur ces
forres d'elfets;
il
a auffi privilége fur leurs offices ,
meme avant le vendeur: mais
il
ne l'a fur les autres
immeubles acquis depuis la réceprion du
comptable,
qu'apri:s le vendeur,
&
cem.: qui. ont préré leurs de–
niers pour l'acquifttion de ces immeubles: quanr aux
immeubles acquis par le
comptable
avant
(a
récep–
ti.on, S. M. n'a hyporheqne que du jour qu'il efi en–
tré en exercice. Les droirs du Roi fur les elfers des
cq_mptables,
font reglés par un éclit parúculier du mois
d'Aoltt 1669.
Les
comptables
ne peuvent obtenir féparation de
biens avec leurs femmes, valablemenr
a
l'égard du
Roi, que lorfqu'elle eíl: faite en préfence
&
du con–
fentemenr du procureur général du Roi en la cham–
bre.
Décl. du
11
D ic. 1047.
La chambre des comp1es mer le fcellé chez rous
les
comptables
décédés' abfens' o u en faillire' me–
me chez ceux qui n'exercent plus, lorfqu'ils n'ont
pas rendu rous les compres de leur maniemenr.
Quand un
comptab/e
meurt hors du reíforr de la
chambre des compres, donr il efi jufiiciable, celle
dans le reíforr de laquelle il fe rrouve, appofe le
fcellé fur fes effets.
Les
comptables
ni leurs enfans ne peuvenr e1re re–
~s
dans aucuns officesdela chambre, qu'apresqu'–
ils n'exercenr plus leurs of!ices ou commi!Tions ,
&
~eleurs
comptes ont été apurés
&
corrigés ,
&
qu'-
'fomelli,
c·o
M
79S
apres que le
técoll~ment
des ·acquits ayant été fait
ils onr été renfermés dans un coffre.
•
Les principales ordonnances qui concernent les
tomptables,
fonr celles de Décembre 1
557
d'
A
out
I
598, de Février 1614, de
Janvi.er1619,
&
d'Aout
1669.
(A)
COMPTEPAS ,
(.
m. infrrument
t¡u~
fert
a
mefu.
ter le chemin qu'on a fai.t
a
pié' ou meme en
voitu~
re : on l'appelle au!Ti
odometre.
V.
ÜDOMETRE .
~O)
COMPTER, (
art de)
Métaph. Logiq. foculu
d•
l'ame, auent. mém.
opérarion de l'efprirqui joint par
des noms
&
des fignes clilférens pluúeurs chafes d'u·
ne meme efpece' comme fonr les unirés '
&
par ce
moyen forme l'idée diíl:inél:e d'une dixaine, d'une
vingtaine, d'une centaine; dix,
1
o; vingt,
1.0;
cent,
l OO.
La plttparr des hommes favent
compter,
fans en–
tendre le moins du monde cette méchanique, fans '
fe rappeller la peine
&
les foins qu'ils Ont eu pour
l'apprendre, comment ils y font parvenus,
pour~
quoi ils ne confondenr pas les noms
&
les fignes ,
pourquoi cette variété de noms
&
de fignes ne cau•
fe cependanr pas d'erreur, quelle en eft la raifon,
<S·c.
Le leél:eur pourra trouver ces explicati.ons dans
l'ouvrage de Locke fur l'entendemenr humain, &
dans cehú de M. de Condi.llac fur !'origine des con–
noifTances humaines. Nous nous bornerons
a
la fim–
ple expofition qu'ils donnent de l'opéraúon que l'ef.
prir doir.faire pour
compter.
Comptcr,
efi joindre
a
l'idée que nous avons de
l'unité gui efi la plus fimple, une uniré de plus, dont
nous f
atfons une idée colleél-i
ve
que nous nommons
deux;
enfui.reavancer en ajoO.rant t0t1jours une uni–
ré de
plus a la derniere idée colleél-ive; enfin don–
ner au nombre total, regardé comme compris dans
une feule idée, un nom
&
un figne nouveau
&
dif–
rinél-, par lefquels on pui.ífe difcerner ce nombre de–
ceux qui. fonr devane
&
apres,
&
le cliffinguer de
chaque mulrirude d'unités qui efi plus perite ou plus'
grande.
Celui done qui fair ajoO.rer un
a
un, 1
a
1 , ce qui'
forme l'idée complex.e de deux, 1,
&
avancer de
certe maniere dans fon calcul, marquanr roujours en
lui.-meme les noms difiinél-s qui appartiennent
a
cha–
que progreffion,
&
qni d'autre parr ótant une unité
de chaque colleél-ion, peur les diminuer autant qu'il
v eut; celui-la efi capable d'acquérir routes les idées
des nombres dont les noms
&
les fignes fonr en ufa–
gedans fa langue: car comme les dilférens modes des
nombres ne font dans notre efprit que tour autant
de combinaifons d'unités, qui ne changenr poinr,
&
ne font capables d'aucune autre dilférence que du plus
ou du moins; il s'enfuit que des noms
&
des fignes
parriculiers fonr plus néceffaires
a
chacune de ces
combinaifons difiinél-es, qu'a aucune autre efpece
d'idées. La raifon de cela efi que fa ns de 1els noms·
&
ftgnes qui les caraélérifenr, nous ne pouvons fai–
re aucun ufage des nombres en comptant, fur-rout
lorfque la combinaifon efi co':'fofée_d
'u.negrande·
multitude d'unirés; car alors 1 ferott
dtf!icile,
ow
prefqu'impo!Tiblc,d'empe~he_r
c¡ue
d~
ces unités ér:'-nt
jointes enfemble,fans avotrdtfimgue
c~':e
colleél-1,on
particuliere par un nom & un íigne prec1s,
il
ne s ert
faiTe un parfair chaos.
C'cfi la la raifon pourquoi cettains peuples ne
peuvent en aucune maniere
co.m_pte~
au-dela de vingt,
de cent, de mille
¡
paree que leur langue unique–
menr accommodée au peu de befoins d'une
pa~tvre
&
C.mple vie, n'a point de mots qui C.gnifient vingt,
cenr, mille; de Corte que lorfqu'ils fonr obligés de
parler de quelque gra nd nombre, ils monrrent les
cheveux de leur ríhe , pour marquer en général une
grande multirude qu'ils ne peuvent
nombr~r.
"
Jean
de
Léry
qui
a
éré che:z les
Toup1nambes~
HH hhh
ij