Table of Contents Table of Contents
Previous Page  614 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 614 / 940 Next Page
Page Background

COEC

internes de l'uvée

&

le cry fiallin , ce font des fulfu.

íions , des catara

él

es,

&

par

~onf~quent ~a

uz:icé.

Si l'uvée fe relferre & dcVlent 1mmobtle,

1

aveu–

glement de jour en efi l'effet;

~

elle fuppure, c'efi

l'aveuglement de jour &:-de nmt.

,

.

L'opacité, la corrupnon, la fonte,

1

atroph1e du

cryllallin, produifent la cataraa.e ou !e glaucom_e,

~

en meme tems la perte de la Vtte:

1

humeur Vltree

expofée aux memes

m~ux

a la meme

f~ite.

.

La choroide, la rumque de Rmfch, etant fu¡ettes

p ar lcur íl:ru8ure &:- leur délicatelle

,il

l'inflamma–

t ion

&

a

la fuppuratwn, feront affeaees de nuages

& de viíions confufes, qui fe terminent par la pri–

v ation de la lumiere.

La prunelle, la retine

&

les nerfs optiques atta–

qués de paraliíie, d'érofion, de corruption, d'obf–

tru8ion, enforte que la communication libre entre

ces parties dans leur origine

&

la moelle du cerveau

foit abolie , la

cll!cité

doit en réfulter inévitablement.

L es caufes externes font ou communes

a

tous les

pays' Otl particuEeres

a

certa_ins liew.:

&

a certains

h ommes.

Les caufes exte,rnes communes

a

tous les pays fe–

tone les coups violens, les chutes fur l'reil, les pi·

quures, les blelfures , les plaies, les exhalaifons ve–

n éneufes, qui picotant, déchirant, rompant

&

fé–

p arant encierement par leur violence les parties in·

t érieures de l'reil, le font fortir ho rs de fon orbite,

ou confondant intérieurcment fon organifacion pro·

duifent la

ca-cité

douloureufe qui fuit nécelfairement

d e ce ravage.

Les caufes particulieres de la

crecité

chez. certains

p euples

&

a

certaines perfonnes' font la trop grande

quantité de lumiere qui blelfe perpétueUement leur

vue ; on en a de:; exemples fréquens dans le fepten–

trion . Les Samojedes , les habitans de la nouvelle

Z emble, le Borandi<Jns, les Lapons, les Groenlan·

dois ,

&

les fauvages du nord , continuellement

éblouis par l'éclat de la neige pendant l'hiver, le

pri ntems

&

l'automne,

&

tottjours étouffés par la

fumé<; pendant l'été, deviennent la plupart aveugles

en

avan~ant

en age. La neige éclairée par le foleil

d ans ces pays du nord, éblonit les yeux des voya–

geurs au point qu'ils font obligés de fe couvrir d'un

cré!pe pour n'etre pas aveuglés. Il en efi de meme

des plaines fabloneufes de

1'

Afrique: la réflexion de

la lumiere y efi ft vive, qu'il n'efi pas poiiible d'en

fotuenir l't!clat fans conrir le rífque de perdre la ví'te.

Les brodeurs , les tapíffiers, les cifeleurs, les gra·

veurs,

&

tous ceux quí parmi nous ont des métiers

de cette efpece , fatiguen! conftdérablement leur

vtte'

&

la perdent a la fin; paree que l'éclat de l'or,

de l'

argent,

&

des autres couleurs , fai t une ímpref–

:

C.on

trop vive fur leurs yeux , ce qui les affoiblit

&

le

s ruine, les rayons de !umiere n'étant plus fuffifa–

ment modiliés par la rétine.

Le Afironomes par l'ufage du télefcope, les Na–

turalifies par celui du microfcope,

&

le gens de

lettres par leurs travaux perpétuds,fe préparent un

aveuglement prématuré. Mi!ton, le célebre Ivtilt0n,

!'e devint aveugle que paree que des

l'~ge

de

12

ans

d ne quittoit fes études qu'apres minuit; la foiblelfe

de fa vtte ne put jamais le corriger de cene habitude.

Commenr abandonner une occupation déliciet:fe ,

f oft:olanre da ns l'adverftté, propre

a

rehaulfer le

u

e de la torru ne dans la protpérité , répandant

~n

totus

~cms

d'innocens plaiíirs , fans embarras ,

Jans

OUClS

&

fans regret

}

Le feul bon av

s ·

· rr

¡

·

J"

e

/X

,

IS

qu On putne ( onner aUX genSqm

1

e!lt

d,'éqL~t

ecdrivenr long-tems de Ítlite, c'efi du–

mot?S

vner e

travailler

a

une

lumiere

trop for–

te;

tl

vaut

be~UCOUp

tnlt:llX,

é\

cnoix

égal

fatre ufa·

ge d'une lunuerc trop foiblc

l'cc"l •

'

..

,

1

s

y

accourume

b1en-t0t; on ne peur tour au p us que le fatiguer n

C<EC

diminuant la quantité de lun:ie_re,

&

on ne peut mant

(.~er

de le hi:II"er en la mulnphant; l'on doit ce con–

eil

&

les fal!s

_f~r

la,. rrop .grande Iun:iere comme

cau~e

de

1~ c~cue

a !Jngemeux phyficten qui a dé–

cor~

fon hifioue natureUe d'une charmante phyfio-

logte.

·

!-~

&recité ,

.apanage de la vieillelfe ou de la

dé–

crei?'tud:, natt du retréciífement de l'uvée, de la

co~¡onéhve,

de la cornée, de la diminution du cryf·

t~llm

'· de la coalefcence des vailleaux, du manque

d efpnts,

&

pou.r le dire en un mot de l'ufemenr de

la machine qtú n'efi fufceptible d'aucun remede.

Mais n'y en a-t-il poínt pour la

cceciti

prodnite

parl es autres caufes dont nous avons parlé? La Me.–

?ect~:

&

la Chintrgie n'y peuvent-elles rien ? Faut•

,¡ tou¡ours defefperer de la cure de cette maladie ?·

D'he~eufes

expériences ont quelquefois prouvé le

contratre,

&

1'

Art

nous apprend a difiinauer les ef–

peces de

crecité

qui font incurables ,

d'~vec

celles

donr on peut tenter

&

opérer la guérifon.

.

L~

crecité

fymptomatique, c¡uelle qu'elle foi t, ne doit

pomt allarmer , elle finit avec le mal dont elle éma–

ne. Celle, par exemple , qui provient de pituite, de

ly mphe épaiiiie dans le cerveau ,

&

qui accompagne

les

mala~ies

foporeufes

&

apopleaiques, celfe avec

la malad1e par les remedes réfolucifs, épifpafiiques.

volatils, cathar8iques,

&

par les fiernutatoires.

La

ca-cit.!

produire par la fuppreffion d'un ulcere

ou .de toute matiere morbilicr'e, portée par la circn.

latto n dans le cerveau, fe retablit par la cure ordi-

naire de la métafiafe.

'

La

crecité

caufée par l'altération du cryfiallin, fe

guérit, comme on fait, par l'opération; mais la ca.

tara8e adhérente

a

!'iris efi fa ns remede.

La

creciré

fubi"te occafionnée par des vapeurs de

lieux foftterrains, efi encere guérilfable: nous en

avons un exemple dans l'hifioire de l'académie des

Sciences,

ann.

1711.

p.

26.

D es exhalaifons d'une

vieille folfe produifirent un aveuglement réel fur

deux manceuvres ; ils recouvrerent la vlie en vingt–

quatre heures par des compreífes ímbibées d'une li–

queur fpiritueufe tirée des plantes aromatiques mi–

fes fur les yeux, qui repotterent les efprits dans cet

organe.

Mais , je le dis avec douleur, l'atrophie de l'reil;

fa fonie enticre de l'orbite parquelque coup ou inf:

trument, enforte qu'il ne tient plus qu'a quelques

li–

bres nerveufes, charnues , ou membraneufes, !'ah–

ces de la cornée, les cicatrices de cette partie qw

couvrent la prunelle, le delféchement enrier du cry–

fiallin, la fonte du corps vitré, la defiruaion de la

chorolde , la flétrill"ure des nerfs optiques, leur pa·

ralyfie,

t".•c.

forment tout autant d'efpeces de

CII!cid

qui font abfolument incurables.

Je ne parlerai point ici de la

ccecité

de naill"ance;

ni des aveugles-nés.

Y oyez

AvEUGLE

&

AvEUGLE·

M ENT.

A rt. de M.leChevalier

DE )AUC

OURT.

C(ff.tUM,

f. m.

(Ana<.)

le

premi.er

des gros inte–

ilins: on le nomme

crecum,

c'efi·a·d•re aveugle, par–

ce qu'il n'a qu'une ouverture qui lui fert d'entrée

&

de lortie.

.

Les modernes ayant divifé les gr_os intefiins? quot·

qu'ils ne fall"e nt qu 'un cana l conrmu, en trots por·

tions, la premiere, qui efi faite en forme de poche,

s'appelle le

crecum.

Rufus d'Ephefe le nommolt

ap–

pendicula c-reci.

Ce n'efi qu'un bout d'intefiin comme une efpece

de fac, arrondi, court

&

large, dont le fond eft en:

bas

&

l'ouverrurc ou Jarcreur cn-haut. JI efi íirue

fou; le rein drott,

&

caché par la derniere

cir~on­

volurion de l'inrefiin

ileum.

Sa Jongueur efi cnv1ron

de rrois travers de doigt,

plu~

ou moins? fon

djam~tre

a plus que le double de ce_lu• des mte!ltns grcles: on

voit au-travers de fa nuuque chat nue trOlS bandcs