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des caraéleres extérieurs les chofes intérieuremen'tdif..

férenres. Ces apparences {ont deftinées

a

nous {ervir

-d'étiquette pour {uppléer a la foibleífe de nos {ens ,

qui ne pénetrent pas ju{qu'a l'inrérieur des objets :

mais quelquefois nous nous méprenons

a

ces étiql1et–

tes. Il y a des plantes venimeu{es qui reífemblent a

des plantes rres·{alutaires. QucIquefois nous {omrr:es

furpris de l'elfet imprévu d'une cauCe , d'oh nous

nous attendions

1t

voir naitre un elfet tout oppo{é:

c'eíl: qu'alors d'autres cau{es imperceptibles s'étant

jointes avec cette premiere

a

notre in{u , en chan–

gent la détermination. 1I arrive auffi que le fond des

0bjets n'eíl: pas totIjours diveríifié

a

proportion de la

¿iífemblance extérieure. La regle de

I'ana/ogie

n'eíl:

donc pas une regle de certitude , puifqu 'elle a {es ex–

ceprions. Il iilffit au deflein du Créateur , qu'elle for–

me une grande probabilité , que {es exceptions {oient

rares,

&

d'une influence peu étendue. Comme nous

ne pouvons pénétrer par nos {ens ju{qu'a I'intérieur

des objets,

l'ana/ogie

eft pour nous ce qu'eft le té–

moignage des autres, quand ils nous parlent d'ob–

jets que nous n'avons ni vús , ni entendus. Ce {ont–

la

deux moyens que le Créateur nous a laiífés pour

-étendre nos connoiífances. Détruifez la force du té–

moignage, combien de chofes que la bonté de Dieu

nous a accordées, dont nous ne pourrions tirer au–

cune 11tiliré! Les {euls {ens ne nous {uffi{en.t pas : car

quel eft l'homme du monde qui puiífe examiner par

lui-meme toures les cho{es qui {ont néce/l.aires

a

la

vie? Par con{équent dans un nombre infini d'occa–

{¡ons

~

nous avons be{oin de nOllS iníl:mire les llns les

autres,

&

de nous en rapporter a nos ob{ervations

1l1utuelles. Ce qui prouve en paífant , que le témoi–

gnage , quand il eíl: reVehl de certaines

condition~,

eft le plus {ouvent une marque de la vérité ; ainíi que

l'ana/ogie

tirée de la rcífemblance cxtérieure des ob–

;ets , pour en concIurre leur reífemblance intérieu–

re, en eft le plus {ouvent une regle certaine.

Yoye{

l'artic!e

CONNOlSSANCE ,

Qlt

~es

réflexions {ont plus

-étendues.

En matiere de foi on ne doit point rai{onner par

ana/ogie

;

on doit {e tenir préci{ément

a

ce qui eft

révélé,

&

regarder tout le reíl:e comme des elfets

nahlrels du méchanifme univerfel dont nous ne con–

noiífons pas la manreuvre. Par exemple, de ce qu'il

y a eu des démoniaques ,je ne dois pas m'imaginer

qu'un filrieux que je vois {oit poífédé du

dén~on

;

comme je ne dois pas croire que ce qu'on me dit de

Léda , de Sémelé, de Rhéa-Sylvia , {oit arrivé autre–

ment que felon I'ordre de la. nahlre. En un mot Dieu

comme auteur de la nahlre , agit d'une maniere uni–

forme. Ce qui arrive dans certaines circonfrar.ces ,

arrivera tOfljOurS de la meme maniere quand les

circonfrances feront les memes ;

&

101{que je ne vois

que l'elfet fans que je puiífe découvrir la caufe , je

dois reconnoltre ou que je fuis ignorant , ou que je

[uis trompé, plútot que de me tirer de l'ordre

na.hl

re!. Il n'y a qllél'autorité fpéciale de la divine révé–

latíon qui puiífe me faire recourir

a

des caufes {ur–

.nahlrelles.

Voye{

le

l .

chapitre de

f

Evangi/e de faint

Mattlzieu,

y .

z9.

&

20.

Oll il parolt que S. Jofeph

garda la conduite dont nous parlons.

En Grammaire l'

ana/ogie

eíl: un rapport de reífem–

blance ou el'approximation qu'il y a entre une let–

tre

&

une autre lettre, ou bien entre un mot

&

un

autre mot , ou enfin entre une expreffion , un tour,

une phra{e,

&

un autre pareil. Par exemple, il

Y

a

de

l'ana/ogie

entre le

B

&

le

P.

Len!" dilférence ne

vient que de ce que les levres {ont moins {errées l'u–

-ne contre l'autre dansla prononciationdu

B;

&

qu'on

les {erre davantage lorfqu'on veut prononcer

P.

II

Y

a auffi de

l'analogie

entre le

B

&

le

Y.

II n'ya point

·d'

ana/ogie

entre notre

on dit

&

le

diciturdes

Latins,ou

ji.

dice

des Italiens; ce{ont-lit des

fa~ons

de parler pro-

p!"e~

&

l)~rtictlli.eres

a

chacune de ces langues. Mais

II y a de 1

ana/ogle

entre not:e

on die

&

le

manfagtdes

Allemands : car notre

on

Vlent de

!tomo

&

man.fagt

figniñe

1'1IOmme dit; man kan,

l'homme'peut.

L'ana–

logie

eíl: d'un grand ufage en Grammaire pour tirer

des induélions touchant la déclinai{on , le genre

&

les autres accidens des mots.

( F

&

X)

ANALOGIE,

en Mathématique,

eft la meme chofe

que

proponion,

ou

égalité de rapport. Voye{

PROPOR–

TION, RAPPORT, RAISON.

(O )

l'I:NALOGlr,;.

OI!

{e fert de ce mOt

en Medecine

póur

figlllfier la connoIÍrance de l'trfage des parties, de

le~lf

íh-uélure

&

de leu!" liaifon, eu égard

a

Ieurs fon–

él~ons:

elle donne de grandes vúes dans les maladies,

{Olt pour en expliquer la caufe

&

I'aélion , {oit poui'

détenniner les remedes qui y {ont néceífaires. C'eft "–

l'ana/ogie

que l'on doit l'utilité de la (aignée dans

dilférentes maladies inflammatoires

&

énlptoires ;

c'eíl: par

l'ana/ogie

que ron a reconnu les elfets de

dilférentes préparatíons chimiques tirées du mercu–

re , de l'antimoine

&

du feL

(N)

ANALOGUE, adj.

("Gram.)

qui a de

l'ana/ogie:

X

par exemple, les étrimgers fe {ervent fouvent d'ex–

preffions, de tours ou phrafes dont tous les mots

a la. vérité font des mots Fran<;ois, mais l'enfemble

ou confl:ruélion de ces mots n'eíl: point

ana/o(me

an

tour,

a

la. maniere de parler de ceux qui {av"ent la

langue. Dans la plúpart des Auteurs modernes 'lui

ont écrit en Grec OH en Latín, on trollve des phra{es

quío

{on~

ana/ogues

au tour de leur langue naturelle ,

malS

C[111

ne .{ont pas conformes au tour propre

a

la

langue originale qu'ils ont voulu imiter.

Yoye{

ce

que dit Quintílien de

l'ana/ogie , au chapo

Y}.

liv.

l .

de fis lnjlit.

( F )

ANALYSE (

Ordre encyclop. Entend. Raifon. Phi–

lojOp!t.

OIt

Scimce, Science de /aNature, Matltémati.–

'lues pures

,

Aritlllnétique /ittérale

,

ou A/gébre,

Ana~

lyfi.

)

eíl: proprement la méthode de ré{oudre les

problemes mathématiques, en les rédllÍ{ant

a

des

équations.

Yoye{

PROllLtME

6>

EQUATION.

L'

Analyfi,

pour ré[oudre les problemes, employe

le fecours de l'Algebre , ou calcnl des grandeurs en

~énéral:

auffi ces delliC mots,

Analyfe, A/ge6re ,

iont {ouvent regardés comme {ynonyrnes.

L'Analyfi

eft l'infuument ou le moyen général

par lequel on a fait depuis pres de deux íiecIes dans

les Mathémati'lues de íi belles découvertes. Elle

fournit les exemples les plus parfaits de la maniere

dont on doit employer l'ah du raifonnement, donne

a

l'e{prit une merveilleufe promptitude pour dé–

couvrir eles cho{es inconnues , au moyen d'un petit

nombre de données ;

&

en employant eles fignes

abregés

&

facilespour exprimer les idées, elle pré–

{ente

a

I'entendementdes

c~ofes,

qui autrement [em–

bleroient etre hors de

fa

/phere. Par ce moyen leS

démonftrations géométri'lues peuvent etre {mgulie–

rement abregées : une

longl.le

{uite d'argumens , Ol!

l'efprit

n~

pourroit fans le derruer elfort d'attention

décollvrir la ¡¡auon des idées , eft convertie en des

fignes feniibles,

&

les diver{es opératíons

c[1lÍ

y font

reqllues {ont elfeéluées par la combinaifon de ces

iignes. Mais ce c¡uí eft encore plus extraordinaire ,

c'eíl: que par le moyen de cet art un grand nombre

de vérités {ont [ouvent exprimées par

un~

{ellle li–

gne ; alllieu que íi

011

{uivoit la maniere ordinaire

d'explic¡uer

&

de démontrer, ces vérités

rempli~

roient des volumes entiers. Ainíi par la {eule étude

d'llne ligne de calcul , on peut apprendre en peu do

tems des {ciences entieres, qui autrement pourroient

a

peine etre apprifes en plufieurs années.

Voye{

MA·

THÉ1I1ATIQUE, CONNOISSANCE , THÉOREME,

ALG~llRE,

&c.

L'Analyje

efr divifée, par rapport

a

fon objet •

en