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ANA
Et par analogie quelques-uns appeIlent auffi
ANA–
CAMPTlQUE la fcience qui a pour objet les rayons
réflécrus,
&
qu'on appelle autrement
Catoplriqlle_
roye{
CATOPTRIQUE, PHONIQUE>
&c.
Ce mot
eil: formé des mots Grecs
d.u.',
rwjum>
derechef, &
",11-'.'7r1",
,
jleélo
,
je fléchis. ( O )
)( *
ANACANDEF, f. m.
(Hij!.
nat.)
ferpent ex-
tremement petit> qui fe gliífe dans le fondement >Otl
il caufe de grandes douleurs,
&
qu'oh n'en déloge
pas aifément. Les relations de I'ile de Madagafcar,
qui (ont les feules
qui
en faífent mention, en parlent
comme d'un animal dangereux.
*
ANAC;ANDRIANS ,
f.
m. pI.
(Htft.
modo
)
e'eil:
le nom que les habitans de l'üe de Madaga(ear don–
nent
a
eeux qui font defcendus d'un
Roandrian,
ou
Prince blanc,
'lui
a dérogé , ou pris une femme qui
n'étoit ni de fon rang, ni de fon état.
*
ANACARDE , (. m.
anacardillm, (Hifl. nat.)
c'eil: un fruit , ou pllltot un noyau applati, de la for–
me du creur d'lm petit oueau , noiratre, brillant,
long d'environ un pouee, fe terminant par une poin–
te mouífe, attaehé
a
un pédicule ridé quí oecupe
toute la bafeo
Il
renferme (ous une double enve–
loppe fort dure
&
qui eil: une e(pece d'écorce, un
noyau blanchiltre , d'un gOllt doux eomme l'amande
ou la chiltaigne. Entre la duplieanrre de cette enve–
loppe eil: un fue mielleux , aere,
&
brluant, plaeé
dans les petits ereux d'une eertaine fubil:anee fon–
~ueufe
Ol! diploé. Les anciens Grees ne le eonnoif–
foient pas.
Il
faut prendte
I'anacarde
récent, noir , pe(ant,
contenant un noyau blanc & beaucoup de liquem
f1uide. Le R. P. George Camelli, de la Compagnie
de le(us, dans
l'ind~x
des plantes de tUe de Lu{one
que lean Raya fait imprimer, diil:inguc trois e(pe–
ces
d'allacarde:
la premíere eíl: la plus petite , ap–
pellée
ligas;
la feconde ou moyenne, eíl: l'
allacarde
des boutiques; & la troifieme fe nomme
cajou,
OU
acajoll.
,
Le ligas eíl: un arbre fauvage, de médiocre gran–
dem, quí vient (ur les montagnes, & dont les jeunes
pouífes répandent quand on les caífe, une liqueur
laiteufe, qui en tombant fur les maíns ou {ür le vifa–
ge, excite d'abord la demangeauon, & peu
a
peu
l'enflflre. Sa feuille eíl: longue d'un empan & davan–
tage; elle eíl: d'un verd foneé & rude , & a peu de
fue; (a fleur eíl: petite, blanche, déeoupée en for–
me d'étoile,
&
di(pofée en
~rappe
a
l'extrémité des
riges. Son fruit eíl: de la grofleurde celui de l'érable,
&
d'lm rouge fafran; il a le gout aeerbe , eomme la
pomme fauvage ;
a
fon (ommet eil: attaehé un noyau
noir , lui(ant,
&
plus long que les fruits ; fon aman–
de machée picote
&
reífen'e un peu le gofier.
L'anacardemoyen
eíl: un grand arbre, beau &droit,
haut de (oixante & dix piés , épais de (eize ou envi–
ron, qui aime le bonl des fleuves, & qui jette au
loin
&
en tout fens plufieurs branches de couleur
cendrée; (on bois eíl: blanehatre ,
&
couvert d'une
écoree cendrée ; fa racine fibreufe, rougeatre, garnie
d'une écorce rouífe, fans odeur, mucilagineufe,
&
d'une [aveur un peu (alée; fa feuille grande, quelque–
fois de trois coudées , longue , ovalaire ,attachée aux
rameaux par de petites queues , difpofée
a
fon ex–
trémité en forme de rofe, épaiífe, nombreufe, mde,
liífe , luifante, verte en deflils, un peu cendrée en
deífous , infipide, & (ans odeur ; (a fleur petite , ra–
maífée en grape , blanchatre', de bonne odeur, tail–
lée'en étoile, & portée fuI' de longs pédicules vio–
l~ts
qui (ortent du tronco Elle eíl: compofée d'un ca–
li,ce
ve~d, poi~tu
, découpé en cinq quartiers,
&
~e
cmq petales ¡aunes, ovales, pointus,
&
blancha–
tres par leur bordoEntre ces pétales , font placées
autant d'étamines blancharres, garnies de fommets
partagé~
en deux,
&
au milieu un petit il:ylc blan-
ANA
chlltre. Quand la fleur eíl: paífée,
il
lui {uccede
un
frl.lit allongé , plus petit qu'un reuf de poule, fans
noyau, bon
a
manger ,rol.lgeatre d'abord en(ui–
te de eotueur de pourpre foncé en dehors,
j~unatre
d'abord en dedans, & bientot apres d'un bleu rou–
geatre, d'une faveur acerbe , portant
a
Con [ommet
un noyan en creur , verd dans le cOínmencement ,
rougeatre par la fuite, enfin noiratre. Cet arbre (e
trouve aux Indes orientales, au Malabar,
&
dans les
¡les Philippines.
Les Indiens enfont cuire les tendres fommets pOllf
les manger; les noyaux ou amandes font honnes
auffi; elles ont le
~oflt
des piíl:aehes & des chatai–
gnes; on en ote l'ecoree en les mettant fous la cen–
dre chaude.
Le m&me Camelli dit que la vertu caufrique
&
dangereu(e qu'on attribue au noyau, n'eíl: que dans
le [ue mielleux
qui
remplit les petits creux de
l'é–
corce. On frotte de ce fue les condylomes , & au–
tres excroiífances charnues , les écrouelles , les ver–
mes, & les dartres vives qu'on vent déraeiner. Ce
(ue mielleux eil: utile pour mondifier les ulceres des
beíl:iaux ; il confume les dents cariées ; on l'employe
avec la chaux vive pour marquer les étoffes de foie ;
on fait de 1 'encre avec les fruits verds pilés, & me–
lés avec dllla leffive & du vinaigre.
L'acajou eil: un fruit , OU pllltot un noyau qui a la.
figme d'un rein, la 9roífeur d'une chataigne , l'é–
corce grife, bnme, epaiífe d'une ligne, compofée
comme de deux membranes, & d'une certaine (ubf–
tance qui eil: entre les deux, fongueuCe, & comme
un diploé , contenant dans fes cellules un fuc miel–
leux, rOllífatre, acre, & fi mordicant, qu'en en
frottant légercment la peau , on
y
excite la it:nfation
du feu.
Si qUelqu'ull mord impmdemment cette' écorce.
il fouffrira une ard.eur vive & brfllante
a
la langue
&
aux levres. L'amande 'luí eil: deífous a auili la figure
d'un rein ; (a fubil:ance eil: blanche; elle a la con{¡{–
tance
&
le gout de l'amande douee; elle efi revetue
d'une petite peau jaune qu'il en faut enlever.
L'arbre qui porte ce fnút fe trouve aux ües de
l'Amérique , au Brélil,
&
aux Indes; il s'éleve plus
ou moins haut, felon J¡r différence du c1imat
&
dll
tenoir. Au BréfU il égale la hauteur des h&tres ; al!
Malabar
&
aux ües, il eil: médiocre : le P. Plunúer
en donne la de(cription fuivante.
L'acajml eíl: de la hauteur de notre pomnúer, fort
branchu , fort tou/fu, & couvert d'une écorce ridée
&
cendrée; fa feuille eil: arrondie, longue d'environ
cinq pouces, large de trois, attachée
a
une queue
courte, liífe, ferme comme du parehemin , d'un
verd gai en deífus
&
en deífous, avee une cote &
des nervllres paralleles; au (ommet des rameaux
naiífent plufieurs pédicules ehargés ele petites f1hus,
rangées en parafol, le calice découpé en cinc¡ quar–
tiers droits, pointus,
&
en forme de lance; la fleur
eíl: en entonnoir, compo(ée de cinc¡ pétales, longs,
pointus , rougeatres, verdatres, rabattus en defiors,
& pluslongs c¡ue le calice; les étaminesCant au nom–
bre de dix , déliées, de la longueur des pétales &
garnies de petits fommets ; elles entoment le piil:il
dont l'embryon cíl: anondi; le il:ile eíl:
gr~le,
re–
combé, de la longueur des pétales, & le il:igmate
qlÚ le termine, eil: poinnl; le fmit eíl: charnu
&
en
forme de poire, plus gros qu'un reuf d'oie, ou du
moins de cette groífeur , couvert d'une écorce mÍn–
ce, liífe, luifante , tantot pourpre, tantot ¡aune
~
tantot coloré de l'un & de I'autre ; fa fubil:ance inté–
rieure eíl: blanche , fucculente, douce, mais un peu
acerbe, Ce fmit tient
a
un pédicule long d'un peuplus
d'un pouce, & pOlte
a
(on fommet un noyau : c'cil:
ce noyau par Jequel nom avons commencé la deC–
cription,
&
qu'on appelle ici
noix d'acajou.