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AN

d'intercater; auli.end'ajoftter vingt-trois joursa cha–

flue huitieme

ande,

on n'en ajouta que quil12e ;

&

on chargea le grands Pontifes de veiller au foin du

calendrier. Mais

les

grands Pontifes ne s'acc¡uittant

point de ce devoir , laiíferent tout retomber dans la

plus grande confufion. Telle fut

I'année romaine

juf–

qn'au tems de la réformation de Jules Célar.

Voye{

les anides

CALENDES, NO NES

&

I DES, fur la

maniere de compter les jours du mois chez les Ro–

mains.

L'année JuLienne

el!:

une

annü jo/aire,

contenant

communément 36) jours, mais qui de quatre ans en

quatre ans, c'c1t-a-dire, dans les

années

bilTextiles ,

eÜ de 366 jours.

Les mois de l'

am,é, Julienne

étoient difpo[és ainfi :

1°. Janvier 31 jOlU"S, 2°. Février 28,

3°.

Mars 31 ,

4°. Avril 30,

)0.

Mai

31,6

0 .

Juin 30,7°. Juillet 31,

8°. AOltt 31,9°. Septembre 30 , 10°. Oltobre 3

r ,

11°. Novembre 30,

12°.

Decembre 31;

&

dans tou·

tes les

anll¿1lS biffixtiles

le mois de Février avoit com–

me a préfent 29 ¡ours. Suivant cet établi{!"ement la

grandeur ail:ronomique de

I'année Jlllienne

étoit de

36) jours 6 heures ;

&

elle furpaífoit par conféquent

la

vraie am,¿,folaire

d'environ II minutes, ce qui en

131 ans produiloit un jour d'ernllu. L'alZl,ée

romaine

étoir encore dans cet état d'imperfeltion , lonclue le

Pape Grégoire

XII

I.

Y

lit une réformation , dont

nous parlerons un peu plus baso

JlIles Cdar a flni I'on eÜ redevable de la forme de

!'ann¿, Ju/i,;nne,

avoit fait venir c1'Egypre Sofigimes

famellx Mathématicien , tant pour fixer la longuenr

de

I'<mn¿"

'fue pOlU en rétablir le commencement,

qui avoit éte entierement dúangé de 67 jours, par

la négligence des Pontifes.

Aún donc de le

1

emcttre au folil:ice d'hyver, Sofi–

gene

fllt

obhgé

ti

prolonger la premiere

afUld,

¡uf:'

qu'a quinze mois ou 44) jours;

&

cette

ann¿e

s'ap–

pella en conféquence l'

année

de confufion,

anrlllS

cOfzjiifion

is.

L'année

établie par Jules Cefar a- été fu ivie par

tcutes les nations chrétienRes jufqll'au milieu du íei–

zieme fieele,

&

continue meme encore de I'etre par

l'Angleterre. Les Afrronomes

&

les Chronologiíl:es

de cette nation comptent de la meme maniere que le

peuple,

&

cela fans aucun danger , palce qu'une

eIreur qui eil: c<mnue n'en eíl: plus une.

L'année Gr¿gorienne

n'eil: autre que

l'annc'e Jrdienne

corrigée par cette regle, qu'au lieu que la derniere

de chaque íieele étoit tOlljOurS biífextile, les dcr–

meres

anllées

de trois fieeles confécutifs doivent etre

communes ;

&

la dernicre dll qllatrieme fieele feu–

lement eíl: comptée pOlU" bificxtile.

La raifon de cetre correétion, nlt que

l'annie JIl–

limne

avoit été fuppofée de 36) jours 6 hemes, au

lieu que la véritable

annlefolaire

eil: de 36) jours )

heures 49 minutes, ce"qui fait

11

minutes de diffé–

rence , comme nous I'avons déja remarqué.

Or quoique cette erreur de I

1

minutes qui fe trou–

ve dans

l'annte Jlllienne

foit fon petite, cepend<1nt

elle étoit devenue fi confidérable en s'accumulant

depuis le tems deJules Cefar, <¡u'elle avoit monté a

70 jours, ce qui avoit confid 'rablement dérangél'é–

quinoxe. Car du tems du Concile de Nicée , lorfqu'il

fut queíl:ion de fixcr les termes du tems auquel on

doit célébrer la Pi1que , l'éqninoxe dll Printems fe

trouvoit au 2I de Mars. Mais cet équinoxe ayant

contÍnuellement anticipé, on s'eíl:

apper~lll'an

I 582.

lonqu'on propofa de réformer le calendricr de}lIles

Cefar , que le foleil entroit déja dans I'équateur des

le 11 Mars ; c'eil:-a-dire, 10 jOllrs plfttot que du tems

du Concile de Nicée. Pour remédier a cet inconvé–

me?t '. ql1i pouvoit al.ler encore

plu~

loin , le Pape

GregOlre XIII. tit vel11r les- plus habiles Aíl:ronomes

.e

fon tems ,

&

concerra avec eux la correétion qu'il

AN

falloit faire , afin que l'éql1inoxe

tomb~t

au meme

jour que dans le tems du Concile de Nicée.·

&

com–

me il s'étoit glilTé une erreur de dix j;ml"s depuis ce

tems-h\, on retrancha ces dix jours de l'année 15 82

dans laquelle on fit cette cOlTcilion ;

&

au lieu du

5

d'Oltobre de cette année , on compta tout de fuite

le 15.

La France ,1'Efpagne , les pays Catholiquesd'

A

He·

magne,

&

l'ItaLie, en un mot, tOl1S les pays qui iont

fous I'obé.iífance dl' Pape, reS:llrent cette réforme dés

fon origine: mais les Proteil:ansla rejetterent d'abord.

En I'an 1700, l'erreur des dix jOllrs avoit augmen–

té encore

&

étoit devenue de onze; c'eft ce qui dé–

termina les proteíl:ans d'Allemagne a accepter la ré–

formation Grégorienne, auffi-bien que les Danois

&

les Hollandois. Mais les peuples de la Grande-Breta–

gne

&

la pluparr de ceux du Nord de l'Emope, ont

confervé julqu'ici l'ancienne forme du calendrier Ju–

lien.

roye{

CALENDRIER, STYLE.

lnfl. Ajlr.

Au rcíl:e il ne faut pas croire que

i'anuée Grégo–

riame

foit parfaite ; car dans quatre fieeles

I'annc!e

Ju/ienm

avance de tI'ois jours , une heure

&

22 mi–

nutes. Or comme dans le calendrier Grégorien on

ne compte que les trois jours,

&

qu'on néglige la

frailion d'une heure

&

21 minutes, cette erreur au

bout de 72 fieeles prodllira un jom de mécompte.

L'aul/ée Egyptienrze

appellée auffi

l'arznée de Nabo–

najJar, efl l'annéejolaire

de 365 jOlU"S divifée en dou–

ze Il10is de trente jours , auxquels font ajoÍltés cinq

jours intercalaires

a

la fin : les noms de ces mois font

ccux-ci. 1°.

Thot,

2° .

Paophi ,

3°.

Athyr,

4°.

C/lOjac,

5°.

Tybi,

6°.

Mee/reir,

7°.

Plzatrnenotl"

8°.

Pharmu-I

t/¡i,

9°.

Pac/lOn,

10°.

Pauni,

1

l°.

Epiplzi,

12°.

Me–

jori

;

&.

de plus

';fo'ip<tl 07T<L'i'Ofo':"<t1

,

ou les cinq jours

intercalaires.

La connoilTance de

l'anné, Egyptienne ,

dont nOl1S

venons de parler, eíl: de toute néceffité en Afuono–

mi ,

a

caufe que c'eil: celle úúvant laquelle [ont

dreífées les obíervations de Ptolomée dans [on Al–

mageil:e.

Les anciens Egyptiens, fuivant Diodore de

Sicile ,

liv.

l.

Plutarque dans la viedeNuma, Pline,

liv. VII.

c.

48.

mefuroient les

années

par le cours de la lune.

Dans le commencementune lunaifon,c. a. d. un mois

lunaire faifoit

I'année

;

enfuite trbis , puis quau'e ,

a

la maniere des Arcadiens. De-la les Egyptiens alle–

rent

a

fix, ainfi que lespeuples de l'Acarnanie. Enfin

ils vinrent a faire

l'annle

de 360 jours,

&

de dome

mois;

&

Afeth, 32

e

Roi des Egyptiens, ajoíha a la fin

de I

'année

les 5jOllrs intercalaires. Cetre briéveté des

premieres

années

Egyptiennes , eíl: ce qlú fait , [ui–

vant les memes Auteurs , qtle les Egyptiens fuppo–

foient le monde fi ancien ,

&

que dans l'Hiil:oire de

leurs Rois, on en trouve qui ont vécu jlliqtl'a mil1e

&

clonze cens ans. Quant

a

Herodote, il garde un

pro{ond ftlence fur ce point; il dit feulemenr qtle les

années

Egyptiennes étoient de douze I110is , ainfi que

noos l'avons déja remarqué. D 'aillellrs l'EcrÍture

nOllS apprend qtle des le tems dll déluge

I'annéc

étoit

compofée de donze mois. Par conféquent Cham,

&

[011 fils Mifraim, fondateur de la Monarchie Egyp–

tienne , ont dD. avoir gardé cet nfage,

&

il n'eíl: pas

probable que leurs defcendans y ayent dérogé. AjoD.–

tez a cela, qtle Plutarqlle ne parle fur cette matiere

qu'avec une forte d'incerritude ,

&

qtl'il n'avance le

fait dont il s'agit, qtle fm le rapport d'autmi. Pour

Diodore de Sicile ,

il

n'en parle que comme d'une

conjeltllre de quelques autellrs , dont il ne dit pas le

nOI11 ,

&

c¡ui

probablement avoient cru par-la conci–

lier la cbronologie Egyptienne avec celle des alltres

nations.

Quoi qu'il en foit , le Pere Kircher prétend qu'ou–

trel'

anrdefolaire,quelques provinces

d'Egypte avoient

des

anllées lunaires

~

&

que dans les tems les plus re-