AMY
jñr'-f,
vous pOLUTeZ vous en procurer de l'une des
nois manieres fi.tivanres.
10
.Prenez deuxlivres dulevain avec lequelle Bon–
langer fait lever fa pate; délayez ces deux livres de
levain dans un feau d'eau chaude; au bout de deux
jours l'ean fera ((tre. Remuez cette eau; ajolLtez un
demi·feau ¿'eau chaude; lailfez repo/er. Remuez en–
core & continuez la meme manreuvre jtú'lu'a ce que
vous ayez la 'luantité d'eau dont vous aurez befoin.
2,0.
Ou mettez dans un chauderon quatre pintes
d'eau, quatre pintes d'eau-de-vie >deux Iivres d'alun
de roche: faites bouillir
le
tour enfemble,
&
fervez.–
VOus-en comme je vous le dirai dans la fuite.
30. Ou fLtivez le procédé qui vous fera indiqué
a
la
troiíieme manreuvre de
l'
Amydonrtier.
Ayez des tonneaux conous fous
le
nom de
dcmi–
queues de Bourgogne
,
comme vous les voyez
Planeh.
de l'Amydonn. b> e, d, e
,
¡,
g,
&c. défoncez-Ies par
lm bout, & fervez-vous-en de la maniere fuivante.
Mettez un feau d'ean (ftre empruntée d'un con–
frere, ou préparée, comme nous l'avons dit ci-def·
fus, dans un de vos tonneaux; peut- etre faudra–
t-il de cette eau moins d'tm feau. La quantité du le–
vain varie : il en faut moins en été , plus en hyver ,
&
il faut prendre garde, furtout dans cette derni«re
{aifon, que le levain ne gele.
Mettez de l'eau pure {tLr ce levain jufqu'au bon'"
don; c'eft ce que fait
lafig.
l.
de l'Amydonnier,
qui
eft al! puits.
Ach~vez
de remplir les tonneaux de ma–
riere, c'eft-a-dire de recoupettes
&
de griots, moitié
par m<;>itié, ou de farine de blé gaté moulu gros.
Cette premiere opération s'appelle
meare
m
trempe.
Les ftatuts difent que les recoupes
&
recoupettes
feront mifes en trempe ou en levain pendant l'efpace
de trois {emaines dans des eaux pures >nettes & clai–
res. Mais on ne les y laiífe en éré que pendant dix
;ours , & pendant quime en hyver : ce terme eft plus
comt ou plus long, {uivant la force dulevaih. Il n'y
a guere que I'expérience qui puiffe inftmire la-def–
rus. La matiere eft en trempe dans les ton.'1eaux e,
¡,
&c. qu'on voit pleins.
Apres que les matieres auront été {uffifarnment en
trempe ou en levain> elles feront précipitées ,
&
il
leur ürrnagera une eau qu'on appelle
eaz¿grafo.
Cette
cau gralfe n'eíl: alme chofe que les huiles des mutie–
res que la felmentation a envoyées a la furface. On
jette cette eau. Al?res que vous atrrez jetté cetrc eau ,
ayez des fas de torle de crin de
18
pouces de diame–
tre {ut
18
pouces de hauteur ; prenez-en un; pofez–
le {ur un tonneau bien ¡;ncé, comme vous voyez au
tonneau
b;
puifez trois feaux de mariere en trempe;
verfez-les lur le fas ,
&
lavez-Ies avec fix feaux d'ean
claire, en procédant de la maniere fuivante. Venez.
d'abord fiIr les u'ois feaux de matiere en trempe mife
dans le {as, deux feaux d'ean claire; remuez le tout
.lvec vos bras, comme vous voyez faire a lafig.
2.
Quand ces deux feaux d'eau claire feront paíles ,
venez deux autres feaux fur le reíl:e de mariere
contenne dans le fas; remuez derechef. Quand ces
deux feaux feronr palfés , verfez les deux der–
niers feaux flIt le fecond reílant,
&
remuez pOLtr la
troifieme fois. Cette feconde opération s'appelle
la–
'Ver
le
Jan.
11 eíl: enjoint par les ftatuts aux maitres
Amydonniers de bien
layer oupparer
les fons, & de
veiller a ce que leurs fas foient bons, & leItrS eaux
bien pures
&
bien nettes.
Vuidez dans un tonnean ce qni reíl:era dans le fas;
lavez hien ces réfidus avec de I'eau c1aire , c'eft Ee
que fait la
figure
3. & ces réíidus lavés {erviront de
nourriture aux beíl:iaux. Conrinuez de paífer de la
mariere en trempe fur le meme tonneau, jufqu'a ce
qn'il {oit plein.
Le
~~ndemain
de cette feconde opération ( les fta–
tuts (1Ilent
trois jours apres)
jettez l'eau qni a palfé
Tome
l.
a-travers le fas avee la matiere en trempe: cette eau
fe
no~nme
cau/itre.
~'eíl:
le
levai~
naturcl des Arny–
donmers ; celul que le vous con.1eillois ú'emprunter
d'eux> íi vous en avez a votre portée. Il faut mettre
de cette eau, quand on s'en fen pour mettre en trem–
pe, un feau fur chaque tonneau de matiere en été'
trois & quelquefois quarre feaux en hyver.
Voil~
le troiíieme levain dont j'avois promis de parlero
Enlevez cette
eaz¿Pire
avec une febille de bois;
jufep.t'a ce que le blanL dépofé au fond de chaque ton–
neau paroiífe ; remplilfez enfuite vos tonneaux de
nouvelle eau , en quantité fum{ante pour pouvoir
avec une pelle de bois battre, broyer & démeler
l'a–
mydon:
e'eíl: ce que peut faire aufli
lafig.
3. enfuite
rempliífez vostonneaux d'eau-c1aire. Cette troifieme
manreuvre s'appelle
rafraíchir l'amydolL.
On voit que
les Amydonniers qui rafraichilfent le lendemain dLI
layage dtsflns,
ne fnivent pas bien exaétement leurs
ftahlts.
Deux jours apres le rafraichifI'ement, jettez l'ean
qui a fervi a rafraichir jufqu'¡\ ce que le premier hlanc
paroilfe. Ce premier blanc fe nomme par les Artif- '
tes ou
gros
ou
noir,
fttivant les différens endroits
011
l'
amydolL
fe fabrique: ce
gros
ou
noir
s'enleve de def–
fus
l'amydon
ou fecond blanc qtti en eft couvert. On
ne le perd pas; il fait le plus gros gaill des Arnydon–
niers, qni en engraiífent des cochons. Quand le gros
ou noir eíl: enlevé, on jette un feau d'ean claire fur
le réftdu de craífe que le gros ou noir laiífe fur le {e–
cond blanc , ou fur
l'amydolL
qu'il couvroit. On rince
bien la furface de cet
amydolL
avec ce feau d'ean ;
on a un tonneau vnide tout pret a recevoir les
rin–
c;:ures:
011
les y met; elles y dépofent;
&
ce dépot
des rinc;ures s'appelle
amydon commltIL.
Les Amy–
donniers nomment cctte quatrieme opération
rineer.
Le rincer étant fait, on trouve au fondde chaque
tonnean quatre pouces d'épaiífeur ou environ d'a–
mydOlL.
Cette qtlantité varie felon la honté des re–
coupettes & des griots qu'on a employés. Il eíl: évi–
dent qtle les blés gatés qu'on employe en
amydon,
doivent donner davantage, tout étant employé : mais
l'amyJon
qu'on en tire en: toújonrs eommun , & n'a
jamais la blancheur de celui qtú eft fait de recoupet–
tes
&
de griots de hon blé. On prend
l'amydoll
'lui
eíl: dans un tonneau , on le verfe dans tm autre ; c'eft–
a-dire , POut parler préci{ément> que de deux ton–
neaux d'
amydon
on n'en fait qll'un ,011 par conféquent
il fe doit tronver neuf a dix pouces d'
amydon
de re–
coupettes
&
de griots. Cette cinquieme opération
s'appelle
paj[er Les blanes.
Lorfque les blancs font paífés d'un tonnean ftlr un
antre , on verfe delfus une quantité fuffi{ante d'eau
claire pour les battre, broyer
&
délayer; ce qtú s'e–
xécute avec une pelle de bois. Cette opération
ea
la fmeme,
&
s'appelle
dJmeler les blalles.
Les blancs démelés, on pofe un tamis de foie,.
dont la figure eíl: ovale, fur un tonneau rincé & pro–
pre; on fait paífer a-travers ce tamis les blancs qll'on
vienr de démeler : on conrinue ce rravail fur un me–
me tonneau, jufqtl'a ce qu'il foit plein. Les ftatuts en–
joignent de fe fervir d'eau bien claire
pour paj[er les
blalLes.
Deux jours apres qtle les blancs ont été démelés
&
paífés, on jette l'eau qtú eíl: dans les tonneaux ,
&
'lui a traveríé le tamis de foie, jufqn'a ce qu'on foit
au blanc. Il refte fur le blanc une ean de meine cou–
leur qui le couvre; verfez cette eau dans nn grand
pot de terre ; jettez enfuite un feau d'eau-claire fur
l'
amydolL
meme ; rincez {a ftrrface avec cette ean;
ajoíhez cette rinc;:ure a l'eau blanche : cette rinc;:ure
dépolera; le dépot fera encore de
l'
amydon
commun.
Apres que
l'amydon
alIta été bien rincé,
levez–
le dtl fond des tonneaux; mettez-le dans des paniers
d'ofier, arrondis par les coins
&
garnis en-dedans
~cc