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AMA

cun felon fa dignité. Ceux qui avoient le miel1x réull'i

dans leur role recevoient pour prix des joyaux ou

d'autres préfens confidérables. La po¡die des

Amalt–

laS

étoit compo¡(!e de grands

&

de petits vers 011 ils

obfervoient la mefure des fyllabes. On dit néanmoins

'l\l'au tems de la conqu@te des Efpagnols ils n'avoient

pas encore I'ufage de l'écriture,

&

qu'ils fe fervoient

de fignes OH d'infirumens fenfibles pour exprimer ce

qu'ils entendoient dans les Sciences qu'ils enfei–

gnoient. Garci{la{[o de

b

Vega,

Hijl.

des lncas

J

¡¡Y.

Il.

&/v'(G)

.

*

AMAXHOBIENS, anciens peuples deSarmatie,

dans le pays de Roxolanes, maintenant la Mofcovie.

*

AMAXIE, viJle ancienne de la Cilicie, féconde

en bois propres pour la Marine.

*'

AMA ITE, ancienne ville de la Troade, 011

Apollon eut un temple dont Chryses fut Grand–

Fretre.

AMAZONE,

f.

f.

(Hijl.

mzc.

)

femme c01l1'ageufe

&

hardie, capable de grands exploits.

Voye{

VIRA–

GO , HÉROINE

J

&c.

Ama{one,

dans un fens plus particulier, eíl:le nom

d'une nation ancienne de femmes guerrieres, qui

J

dit-on, fonderent un Empu'e dans l'Afie mineure, pd:s

du Thermoaon, le long des cotes de la mer Noire.

Il

n'y avoit point d'hommes parmi elles; pour la

propagation de lem efpece, elles aJloient chercher

des étrangers ; elles tuoient tous les enfans males qlli

leur naifioient,

&

retranchoient aux filies la mam–

melle droj;¡e pour les rendre plus propres

a

tirer de

1'arc. C'eíl: de cette circonftance qu'elles fment ap–

pellées

Ama{ones,

mot compofé d''; privatif,

&

de

¡.ul~o~,

mammetle

,

COl11l11e qui diroit

fans mammelle

J

OU

privées d'U/le mammelle.

Les Auteurs ne font pas tOllS d'accórd qll'il y ait

eu réellement une nation

d'Ama{o/les.

Strabon, Pa–

léphate,

&

plufieurs autres le nient formellement :

mals Hérodote , Paufanias, Diodore de Sicile, Tro–

gue Pompée, Juftin, Pline, Pomponius Mela, Plu–

tarCJlle,

&

plufieurs autres, I'a{[i'trent pofitivement.

Hippocrate dit CJll'il yavoit une 'Ioi chez elles, qui

condamnoit les filies a demeurer vierges , jufql1'a ce

qu'elles eu{[ent rué trois des ennemis de l'Etat.

Il

ajoette que la raifon pour laCJllelle elles amputoient la

mammelle droite

a

leurs :filies, c'étoit afin que le bras

de ce coté-la profitat davantage,

&

devint plus fort.

Qllelques Allteurs difent qu'elles ne tuoient pas

leurs enfans males; qu'elles ne faifoient CJlle leur

tordre les jambes, pour empecher CJll'ils ne préten–

di{[ent un jour fe rendre les maitres.

M. Petit Medecin de Paris , a publié en 1681', une

diifertation Latine, pour prouver c¡u'ily a eu réelle–

ment une nation d'

dma{ones

j

cette diífertation con–

rient c¡uantité de remarques curieufes

&

intéreífan–

tes fuI' lem maniere de s'habiller , leurs armes,

&

les villes CJll'elles ont fonMes. Dans les médallles le

bulle des

Ama{ones

eíl: ordinau'ement armé d'une

petite hache d'armes appellée

bipennis,

ou

fecuris ,

qu'elles portoient fuI' l'épaule, avec un petit bou–

dier en croi{[ant que les Latins appeJloient

pelta,

a

leur bras gauche : c'efi ce qui a fait dire

a

Ovide ,

.de Ponto.

Non tibi ama{onia

ejl

pro me fumenda ¡ecuris ,

Aut excifa leyi pelta gerenda manu.

Des GéoO'raphes

&

voyageurs modernes préten–

dent qu'il yOa encore dans quelques endroits, des

Ama{ones.

Le P. Jean deLos SanEtos, Capucin Por–

tugais , ?ans fa defcription de l'Ethiopie , dit qu'ü

y

a en .MnCJlle tme RéplLhIiCJlle

d'Ama{ones;

&

JEnéas

Sylv1Us rapporte qu'on a Vel fubfifier en Boheme

pendant neuf ans, une Répllblic¡ue

d'Ama{ones

fon–

dée par le cOllTage d'une filie nommée

Valafia. (G)

AMAZONES

J

riviere des Ama{ones;

elle traverfe

AMA

toute l'AmériCJlle méridionale d'oc¿ident en orient ,

&

pa{fe pour le plus grand f1euve du monde. On

croit commllnément que le premier Emopéen qui

I'a reconnu

J

fut Fran<¡ois d'Orellana , Efpagnol ; ce

qui a fait nommer cette riviere par CJllelques-uns

Orellana :

mais avant lui, elle étoit connue fous le

nom de

Maranon

(

CJll'on prononce

Maragnon

)

nom

qu'elle avoit re<;ll,

a

ce qu'on croit , d'un autre Ca–

pitaine Efpagnol ainfi appellé. Orellana dans fa rela–

cion <lit avoir Vtl en defcendant cette riviere, quel–

CJlles femmes armées dont un cacic¡ue Indien lui

avoit dit de fe défier: c'efi ce CJlú l'a fai, appeller

riyiere des Ama{ones.

On prétend que ce f1euve prend fa fource au Pe–

rou;

apr~s

avoir traverfé 1000

a

12.00 lieues de

pays, il fe jerre dans la mer du Nord fous la Ligne.

Son embouchure, dit-on, eft de 80 lieues.

La carte tres-défeEtueufe du cours de la

rlvim des

Ama{ones

dreífée par Sanfon fuI' la relation pure–

ment hiíl:oriCJlle d'un voyage de cette riviere que fit

Texeira, accompagné du P. d'AcunhaJéfuite, a été

copiée par un grand nombre de Géographes ,

&

on

n'en a pas ell de meilleure jufCJll'en 1717. qu'on en

1mblia tme du P. Fritz Jéflúte , dans les

lutres

édifiall-

tes

&

curieufls.

.

Enfin M. de la Condamíne, de l'Académie Royale

des Sciences, a parCOllTll toute cette riviere en

1743 ;

&

ce voyage long, pénible,

&

dangereux ,

nous a valu une nouvelle carte de cette rivlere plus

exaEte que tolltes celles CJllÍ avoient précédé. Le cé–

lebre Académicien CJlle nous venons de nommer, a

publié une relation de ce voyage tres-curieufe

&

tres-bien éCl'ite , qui a été auffi inférée dans le vo–

lume de

l'

Acadél11ic Royale des Sciences pour 174

~.

Nous y renvoyons nos LeEteurs , CJlle nous exhor–

tons fort

a

la lire. M. de la Condamine dit qu'il n'a

point Vll dans tout ce voyage

d'Ama{ones

,

ni rien

(lui leur re{[emble; il paroit meme porté a crou'e

CJll'elles ne fubftllent plus aujourd'htú; mais en raf–

femblant les témoignages , il croit a{[ez probable

qu'il y a en en Amérique des

Ama{ones,

c'eíl:-a-dire

une fociété de femmes qui vivoient fans avoir del

commerce habituel avec les hornmes.

M. de la Condanline nous apprend dans fa rela–

cion , CJlle l'Orenoque communique avec ce f1euve

par la Riviere noire, ce qui jufCJll'a préfent étoit

reíl:é douteux.

(O)

AMAZONIUS , nom aonné au mois de Décem–

bre par les flateurs de l'Empereur Commode , en

l'h::mneur d'une courtifanne CJll'il aimoit éperdu–

ment ,

&

CJll'il avoit fait peindre en Amazone : ce

Prince par la meme raifon prit auffi le furnom

a'A–

ma{onius.

(G)

AMBA.

roye{

MANGA.

*

AMBADAR,ville de la haute Ethlopie,auRoyau–

me de Bagamedri , al! pié des montagnes , entre les

Provinces de Savea

&

Dambea.

AMBAGES,

f. m.

(Belles-Lmres.)

mot purement

Latín adopté dans plufiems langues, pour fignifier

un amas connls de paroles obfcures

&

entortillées

dont on a peine a demeler le fens ; ou un long ver–

biage, 'lui, loin d'éc1aircir les chofes dont il s'agit,

ne {ert qn'a les embrOlwler.

V.

CIRCONLOCUTION.

*

AMBAIBA, arbre qni croit au Bréfil; il eíl: tres–

élevé ; fon écorce reífemble

a

celle du figuier; elle

couvre une peau mince , épaiífe , verte

&

glllante;

fon bois eíl: blanc , comme cclui du bouleau, mais

plus doux

&

plus facile

a

rompre ; fon tronc eíl: de

groífeur ordinaire, mais creux depuis la racine juf–

c¡u'au fommet; fa feuille efi portée fur un pédicule

épais , long de deux ou trois piés, d'un rouge foncé

en dehors,

&

fpongieux au-dedans; elle efi large ,

ronde, découpée en neuf ou

dix

lanieres ,

&

chaque

laniere a fa cote) d'ou partent des nervures engrand