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':A

e e

.Mulicien, qu'ilf.lche bien l'harmonie , qu'il connoilfe

a

fond fon clavier, qu'il ait l'oreille excellente, les

doigts fouples ,

&

le goftt bon.

Nous aurons occalion de parler au mot

accompa–

gnemmt

de quelqucs-unes des qualités nécelTaircs

¡\

I'accompagnateur.

(S)

ACCOMPAGNÉ, adj.

termedeBl"Jon.

II

fe ditde

qllel'lues pieces honorables qui en ont d'autres en

féantes partitions. Ainli on dit que

la cro¿r: ejiaccol/l"

p,lgn¿e de q/latre Jtoiles, de 'l/latre coquilles,

&

fcize alé–

riam, de vinfftbillmts,

lorf'lue ces chofcs (Ollt égale–

ment Mpofées dansles quatre cantons 'lu'elle lailTe

vllides dans l'écu.

Voye,-

CROIX, AÜ.RION ,

BIL–

LETTE ,

&c.

Le chevron peut erre

accompagné

de

trois croilTans , deux en chef

&

un·en poillte , de trois

rofes , de troi befans,

&c.

La fa(ce peut etre

accol/l–

pagn.Je

de deux lozanges , deux molettes, deux croi–

[etres ,

&c.

l'une en chef, I'aurre en pointe., ou de

<lllatre tourteaux , 'luatr\! aiglcttes,

&c.

delL"\: cn chef

&

dcux en pointe. Le pairlc de trois pieces fembla–

bles , une en chef

&

deux aux flancs,

&

le fautoir de

quatre; la premiere en chef, la (econde en pointe,

&

les dem: mitres aux flancs. On dit la mame chofe des

pieces mires dansle fens de celles -Id. , comme deux

clefs en (autoir , trois poilTons mis en pairle,

&c.

Voye{

SAUTOIR, PAIRLE,

&c.

Efparbez en Guienne, d'argent

a

la fafce de

~ueu­

les, accol/lpagni

de trois merlettes de (able.

(V)

ACCOMPAGNEME

T,

r.

m. c'efi l'exécution

d'une harmonie complette

&

réguliere fur quelqlle

inamment, tel que l'orgue, le c1avecin, le théorbe,

la guitarre,

&c.

Nous prendrons ici le c1avecin pour

exemple.

On y a pour guide une des pal"tÍes de la Mufi'lue,

qui efi ordinairement la balTe. On touche cette baífe

de la main gauche )

&

de la droite , I'harmonie indi–

quée par la marche de la balfe , par le chant des 'au–

[res parties 'lu'on entend en méme tems, par la par–

tition qu'on a devant les yeux, ou par des chi/fres

qu'on trouve communément ajofltés

a

la balfe. Les

Italiens méprifentles chilfres; la partirion

m~me

leur

ea peu néceífaire ; la promptitude

&

la finelle de

leur oreille y (upplée ,

&

ils accompagnent fort bien

fans tout cet appareil: mais ce n'ea 'lu'a leur di(po–

útion narurelle qu'ils (ont redevables de cette faci–

lité:

&

les autres Peuples qui ne (ont pas nés comme

enx

pour la Muli'lue, trouvent a la pratic)ue de I'ac–

compagnement des difficultés infinies; il faut des dix

a

douze années pour y réuífu palfabl mentoQuelles

(ont donc les caufes qui retardent l'avancement des

éleves ,

&

embarralTent

íi

long-tems les maitres? La

feule difficulté de l'Art ne fait point cela.

Il y en a deux principales: I'une dans la maniere

de chifI'rer les balles; l'autre dans les méthodes d'ac-

compagnement.

1

Les fignes dont on fe (ert pour chi/frerles balfes (ont

en trop grand nombre.

Il

y a fi peu d'accords fonda–

mentaux! pour'luoi faut-ilune multitude de chifl-res

pour les exprimer? les mcmefignes font

éc~uivoques,

ob(curs, infuffifans. Par exemple, ils ne determinent

pref'lue jamais la nature des intervalles qu'ils expri–

ment, ou, ce qui pis eí!:, ils enindiquent d'oppo!cs:

on barre les uns pour tenir Ijeu de diere, on en barre

d'autres pour tenir lieu de bémol: les intervalles ma–

jeurs

&

les fuperflus , mcme les diminués, s'expri–

ment (ouvent de la meme maniere. Quand les chilfres

font doubles, ils font trop confus; quand ils font fim–

pies, ils n'olfrent

pre(~ue

jamais que l'idée cl'un (cul

intervalle; de (orte qu on en a tOlljours plulieurs au–

tres

a

(ous-entendre

&

a

exprimer.

Comment remédier

a

ces inconvéniens? faudl'a–

t-1l multiplier les fignes pour tout exprimer? maison

fe

pl~int

qu'ilyena déja tropo Faudra-t-illes réduire?

on ¡alífera plus de chofes

a

deviner a !'accompagna-

Tome

J.

75

teu!', qui n'eficléja que trop occupé. Que fairedonc?

Il

faudro~t

inventer

(~e

nouveallX fignes, perfeélion–

ner le dOlgter,

&

f.11re des fignes

&

du doigtcr deux

moyens combinés qui concourent en mcme tems

a

foulager I'accompagnateur. C'efi ce que M. Rameau

a tenté avec bcaucoup de (aga.:iré dans (a DilTerta–

tion fur les di/férentes méthodes d'accompagnement.

Nous expoferons aux mots CHIFFRER [,. DOIGTER ,

les moyens qu'il propo(e. Paífons aux méthocles.

Comme I'ancienne Muíique n'étoit pas fi compo–

(ée que la notre , ni pour le chant, ni pour I'harmo–

nie,

&

qu'i1 n'y avoit guere d'autre balTe Cjue la fon–

damentale, tout l'accompagnement ne coníifioit 'lue

dans une {¡lite d'accords parfaits, dans lefquels I'ac–

compa~nateur

fubilituoit de tems en tems CJ.uclque

line a la quinte , (elon que I'oreille le condui!oit. Ils

n'en favoient pas davantage. Aujourd'hui qu'on

a

varié les modulations, fUl'chargé,

&

peut-etre gaté

I'harmonie par une foule de dilTonnances, on efi con–

traint de (uivre d'autres regles. M. Campion ima–

gina celle cju'on appelle

regle de l'orlave

;

&

c'eí!:

par ceHe methode 'lue la plflpart des ma'itres mon–

trent aujourd'hui I'accompagnement.

Les accords (ont déterminés par la regle de I'oél:a–

ve , relativement au rang qu'occupent les notes de

la balTe dans un ton donné. Ainli le ton connu , la

note de la balTe continue, le rang de cette note dans

le ton, le rang de la note qlli la précede immédiate–

ment, le rang de celle qui la (uit, on ne (e trompera

pas beaucoup en accompagnant par la regle de I'oc–

tave, fi le compoliteur a fuivi I'harrnonie la plus úm–

pie

&

la plus naturelle: mais c'efr ce qu'on ne doit

guere attendre de la Muficlue d'aujomdhui. D'ail–

feurs, le moyen d'avoir tomes ces choles pré(entes

?

&

tandis que I'accompagnateur s'en infiruit, que de–

viennent les doigts? A peine efi-on amvé a un accord

qu'un autre (e prélente; le moment de la réflexion eí!:

précj(ément celui de l'exécution : il n'y a 'lu'une ha–

bitude con(ommée de Mulique , une expérience re–

fl

'chie, la facilité de lire une Iigne de mufi'lue d'un

coup d'reil, qui puilTent (ecourir ; encore les plus ha–

biles (e trompent-ils avec ces (ecours.

Attendra-t-on pour accompagner que I'oreille (oit

formée, qu'on lache lire rapidement la mufique ,

qu'on puilTe débrouiller a Iivre ouvert une partition?

mais en ñtt-on

Ul,

on auroit encore be(oin d'une ha–

bitude du doigter, fondée fur d'autres príncipes d'ac–

compagnement que ceux qu'on a donnés jufqu'a M.

Rameau.

Les maitrcs zélés ont bien (enti I'irúilffifance de

lems principes. Pour y remédier ils ont eu recours

a l'énumération

&

a la connoi1Tancedes con(onances,

dont les diífonnances (e préparent

&

(e fauvent. Dé–

tail prodigicux, dont la multitude des di1Tonnances

fait (uffi(amment appercevoir.

. Il Y

en a qui conleillent d'apprendre la compoú–

tlOn avant que de palTer a l'accompagnement; com–

me fi l'accompagnement n'étoit pas la compofition

meme , aux talens pres, qu'il faut joindre

a

l'un pour

faire u(age dc I'autre. .Combien de gens au contraire

veulent C]u'on commence par I'accompagnement

a

apprendre la compofition ?

La marche ele la balfe , la regle de I'oél:ave, la ma–

niere de préparer

&

de fauver les dilfonnances, la

compofition en général, ne concourent qu'a indi–

quer la (ucceiTion d'un (eul accord

a

un autre ; de (orte

qu'a chaque accord, nouvel objet, nOliveau

(ujet.de

réflcxion. Quel travail pour l'eljJTit! Quand l'dÍ'rit

fera-r-il alrez infintit,

&

I'oreille alTez exercée, pour

que les doigts ne foicnt plus an-etés ?

C'efi

¡\

M. Rameau 'lui , par l'invention de nou–

veaux Ii"'nes

&

la perfeél:ion du doigter, nous

a

aulli

indiqué les moyens de faciliter I'accompagnement ,

c'eí!:a lui,dis-je, clue nous (ommes redevables

d'un~

Kij