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SEN

'mis terraruln oris ,

&

cingente omnl{l G.ceano,

l~genti

agmine profeflj , t¡uum jam media

vQjI~J1ent, PoJill~

mter

A lpes

Padumfidiblls , ne Izis q/lldem

COntW~', p(.~

.Italiam vagabantur.

Florns dans un alltre endr01t alfu–

re que cetre colonie fut entieremem dérruite par la

valeur des Romains. (

D.

J.)

SENS , f. m.

(Gramrlf.)

ce mot efi fouvent fyno–

lI1yme

dejignificalion

&

1'accepúoll;

~ ql~an~

on n'a

qu'a indiquer d'une mamere vague

&

,~defime

la re–

préfentation dont les mots fom charges , on peut fe

fervir indifféremment de l'un ou de l'alltre de ces

-trois termes. Mais il y a bien des c ireon.fiances 01' le

choi x n'en efi: pas inditrérent , paree qu'ils font di{–

·tingués l'un de l'mltre par des idées acceífoires qu'il

ne faut pas confondre, íi l'on veu donner au langa–

~e

grammaticalle mérite de la jufie.ífe , dom on ne

laaro.it

faire aífez de

QaS.

11

eíl: done Important d'exa–

miner les diiférences de ce fynonymes ; je commen–

,cerai par les

d~ux

mou

p¡;nification

&

accep úon

,

&

jc

paíferai enfui te al! détai[ des différens

¡ens

que le

grammairien peLlt envifager dans les mots ou dans

les phrafes.

.

, Chaque mot a d'abord une

jigllificalion

primitive

&

fonciamenta le, qui lui vient de la déeifion eon(–

tante de l'l¡(age,

&

qui doit erre le principal objet

.;¡¡

déterminer dans un diéhonnaire , ainfi que dans la

tradu Etion littérale d'une langue en une autre; mais

quelquefois 1e mot efi pris avec abfi:raEtion de l'objet

qu 'il repréfente, pour 1'etre eoníidéré que dans les

élémens matériels dont il peutetre eompofe, ou pour

erre rapporté

a

la cla[e de mots

a

laquelle

il

appar–

tient : fi I'on dit, ' par exemple, qu'un

rudimelll

efi:

'un livre qui eontient les élémen de la langue latine,

'choifis avee fageífe ,

difpo~'

s avec intelligenee, énon–

cés avee clarté , c'eíl faire eonnoltre la

jignijication

primitive

&

fonclament;,¡le du mot. mais

Ji

l'on dit

'que

rudim/nt

efi un mot de trois fyllabes, ou.-n nom

-<lu genre mafw lin, c'ea prendre alors le mot avec

abfiraEtioR de ute

jignijication

déterminée , quoi–

-<ju'on ne

~.\iífe

le confidérer eomme mot fans lui en

fuppofer une. Ces deux diverfes manieres d'envifa–

gel' la

jignijicdtion

primitive d'un mot, en {om des

(Icceptions

différentes , paree que le mot ell: pris,

acci–

.}Jitur ,

Ou pour lui-meme ou pour ce doflt il efi le fi–

gne. Si la

jignijicotion

primitive du mot y efi direEte–

ment

&

déterminément envifagée , le mot efl: pris

-dans une

acceplioTlformell. ;

telle efi

l'acception

du mot

1'udimenl

dans le premi er exemple:. íi la

jignijica/ion

primitive du mot n'y eíl: point envi fagée déterIlÚné–

ment , qu'eUe n'y foit que fuppofée, que l'on en

faífe abfiraEtion,

&

que Pattcmioo ne foit·fixée im–

médiatement que fur le matériel du mot, il en pris

alcrs dans une

ACCEPTI ON lIlalérielle ;

telle eíl:

l'ac–

&eption

du mot

rudiment

dans le fecond exemple.

En m'expliquant,

arti~t.

MOT,

fur ce qui eoneer–

ne

la jigllificatioTl

primitive des mot5, j'y ai difiingué

la

jignlfication

objeEtive ,

&

la

fign ification

formelle ;

'ce que je r¡¡ppelle, afin de faire obferver la différen–

ce qu'il y a e2rre

lajignificacion

&

l'occeplion

formel–

le. La

jignificalion

objeéJive , c'efi I'idée fondamen–

tale qui eíl: l'obje.t individuel de la

jigniji()(/tion

du

mot ,

&

qui peut etre reprét"entée l"ar des mots de

différentes efpeees; la

fignijication

formelle, c'efi la

maniere partieulicre dont le mot préfente

a

l'efprir

robjet dont il efi le íigne , laquelle efl: commune

a

rous les

m~ts

de la

m~me

efpeee ,

&

ne peut conve–

nir

a

ceux des autres efpeees : la

jigllijication

objee–

tive

&

la

jignifiCl1liOTl

formeHe , eoníl:ituent la

jigni–

jication

primitive

&

totale du moto

01',

il s'aait t<lU–

jours de eette

fign ifica liofl

rotale dans l'

nccepti~lJ)

{oit

formelle, foit matérielle du mor, felon que eette

ji_

gnification

totale y eíl: envifagée déterminément, ou

<J~e

l'on en fait abfiraEtion pour ne s'oecuper déter–

f1l1oément que du matériel du mot.

s

EN

Mais

Jafgnijicalion

objeEtive efi elle-meme (ujet–

te

a

différentes

acceptions,

paree que le meme mot

111atériel pellt erre defiiné par l'ufage

.a

e.t~e ,

fel? n la

diveríité des oceurrenees, le íigne pnmlt1fde dlver–

fes idées fondamentales. Par exemple, le mot rran–

¡,:ois

coin

exprime quelquefois une forte de fmit,

lIIalum cydonium;

d'autres fois un angle,

angulus ;

tantot un infirument méehanique pour fendre,

Cll–

ne/lS ;

&

tantot un atltre infirument defiiné

a

mar–

quer les médailles

&

la monnoie,

o/pus:

ce font

autant

d'accepúons

clitférentes du mot

coin

,

paree

qu'il efi: fondamentalcment le íigne primitif de eha–

eun de ces objets, que 1'011 ne déligne dans notre

langue par aucun autre nom, G:hacune de ces

accep–

liolls

eíl: formelle , puifq u'on y envifage dircEtement

la

jignijicatioTl

primitive du mot;' mais on peut les

nommer

diftinaives ,

puifqu'on y diíl:ingue l'une des

.!8nificalions

primirives que l'ufage a attaehées au

mot, de toLltes les !tutres dont il efi fufeeptible. II

ne laiífe pas d'y avoir dans notre langue ,

&

appa–

remment dans toutes les aun'es , bien des mots fuf–

cepribles de plutieurs

accepúons

dillinEtives : mais iI

n'en réfu lte aueune équivoqlle, paree que les eir–

coníl:anees fixe nt aífez

l'accepúon

préeife qui

y

eon–

vient,

&

que l'ufage n'a mis dans ce eas aueon des

mots qllÍ font fréquemment néeeífaires dans le dif–

cours. Voiei, par e"emple, quatre phrafes différen–

tes:

l'ESPR fT efl e1!enlÍellemertt indivifible ; la ¡eure

tlU

&

l'ESPRIT vivijic; reprene{ 'Vos ESPRfTS; cef!E–

tllS a

éLé

confirvé dam I'EsPRIT·de-vin:

le mot

efprlt

y a ql1atre

accepliol1J

dill Etives qui fe préfentent

fans équivoque

a

quieonque. fait la 'Iangue fran¡,:oi–

fe,

&

q\1e, par eette raifon meme , je me difpenfe–

rai d'indiquer plus amplement.

Voye{

ESPRIT.

Ourre toutes les

aectptions

dem on vient de par–

ler, les mots qui ent une

jignificlltioll

générale ,

eomme les noms

appellatifs ,

les

adjeaifs

&

les

v<r–

bes,

font eneore fufe eptibles d'une aUlre efpece d'

tlC–

ceptions

que I'on peut nommer

déterlllinatives.

Les

acceptiolls

déterminatives des noms

appd!alifs

dépendent de la maniere dont ils font employés ,

&

qui fait qu'ils pré(entent

a

l'eI'p it ou l'idéé abfirai–

te'de la natme eommune qu i eonfiitue'leurjign!fica–

tion

primilive , ou la totalité des individus en qui fe

trouve cette nature, 0\1 feulemenr une partie indéfi–

nie de ces individus; ou enfin n ou·pluíieurs de ces

individus préeifément déterminés: (elon ces diff$o.

rens afpeEts ,

l'amptioll

efi

ou fp écijique

0\1

univcrfel–

le,

ou

paflicllliere

011

Jillglllier.c.

Ainfi qlland on dit •

agir <n HOMME ,

on prend le no

1

/¡olTlme

dans une

aaepúon

fpécifiqu e , puifqu'oll n envifage que l'idée

de la nature humaine; íi I'on dit,

IOUS

tes JlOMMES

j onl avides (fe bonlzeur ,

le meme nom

Izomme

a une

acception

univerfelle, paree qu'il

déíign~

tous les in;–

dividus de I'e(pcee humaine ;

t¡uelques JlOMMES Olle

l'

ame ¿¡evi,

,

ici le nom

ItOlTlllle

efi pris dáns une

aC–

"púo';

particuliere , paree qu'on n'indique qu'une

partie indéfinie de la totalité des

in~ividus

de I'efpe–

ce;

ca

HOMM'E

(

en parlant de Céfar )

avo;! un

gé–

nie fupérieur

;

ces douze

JI

OMMES

(

en parlant des

Ap'0tres )

,,'avoi<nl par eux-melTles rien de

ce

t¡ui pcut

aJ/arer lefucces d'un projet allJli vafle que l'élablijJement

da Cltrifliánijine:

le nom

Izomme

dans ces deux exem–

pies

~

une

a~cef~ion

fll1guliere , paree qu'il rert

a

dé–

~er':'l1.ner

pree,fement, dans l'une des phrafes , un

IndiVldu,

&

dans l'autre douze individus de ¡'efpece

humaine. On peut voir au

mOL

NOM •

arto

; ,

§.

l.

11.

3 · les différens moy ens de modifier ainfi I'éten–

due des noms

~ppellatifs.

Pluíiellrs adjeEtifs, des verbes

&

des adverbes

fom éga lement fufe eptibles de différentes

acceptions

dérerminatives , qui fom toujours indiquées par les

eomplémens qui les aeeompaanent,

&

dont l'effet

efi: de rcíl:raindre la

jigniJicalign

primitive

&

fonda-

mentale